18 avril 2010

20. La tête dans les nuages

Au sens figuré je l'ai toujours, ça n'a rien d'un scoop et ne mérite pas de faire le titre d'un post.
Mais au sens propre... c'est déjà moins fréquent. Surtout dans une combinaison rouge de Superwoman, à 4700 mètres d'altitudes, à une vitesse de chute de plus de 200km/h, dans les bras virils de Brad.
Comment on se retrouve embringuée dans une telle (més)aventure?!
Eh bien, il suffit de voyager avec Anke qui a la tête pleine de défis à relever... Une telle idée ne m'aurait jamais traversé l'esprit mais comme je suis une fille vraiment pas compliquée et (presque) toujours partante, je l'ai suivie dans l'un de ses rêves les plus fous... le saut en parachute en tandem, ou le « tandem skydiving », if you prefer. Personnellement, I prefer, « plongée dans le ciel », c'est quand même plus poétique, non?
Pour cela, nous nous sommes rendues (toujours en stop) à Taupo, le haut lieu des activités adrénaliques en NZ à 80km au sud de Rotorua.

le saut à l'élastique au-dessus du lac, une prochaine fois peut-être?


Une fois payée la modique somme de 330 NZ$ (soit la moitié en euros), nous avons été conduites à l'aéroport et c'est là que les choses sérieuses ont commencé.
On nous a fait enfiler de belles combinaisons rouges et chacun s'est vu attribuer un instructeur. Moi, j'ai hérité de Brad, pas Pitt mais Rock, désolée Mme Nonimm. Avec un pareil patronyme, il ne pouvait pas être autre chose qu'un petit rigolo. En effet. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il avait les mots pour rassurer le client(de toute façon, j'avais même pas peur):  « Don't worry, j'ai seulement laissé mourir 3 personnes cette semaine». A ma question de savoir combien de fois il avait déjà sauté, il me répond fièrement: « It's the third time! ». En réalité il avait déjà 14000 sauts (en ne comptant que ceux en parachute...) à son actif.
Bien arnachés, nous montons à 12 dans le petit coucou



qui devait nous emmener à 4700 mètres d'altitude. Jusqu'ici, tout va bien. L'ambiance dans l'avion est bonne, nous jouissons d'une magnifique vue panoramique sur le lac de Taupo qui, au passage, a une superficie plus grande que celle du Singapour et est de loin le plus grand lac de Nouvelle-Zélande: 190km de circonférence (Anke, tu me pardonnes si je raconte que tu as naïvement demandé à notre chauffeur si on pouvait en faire le tour à vélo en un après-midi?)
Tout se corse quand Brad me dit d'enfiler mes gants et de mettre mes lunettes, et que la porte à coulisse s'ouvre. Le premier tandem disparaît dans le vide... quelques secondes après, c'est moi qui me retrouve assise les guibolles dans les nuages avec Brad le Koala dans mon dos. Je suis terrorisée mais j'ai plus le choix (merci, Anke). Je me dis « vite, vite, qu'on en finisse ».
Et là, contre toute attente, Brad me (j'allais dire « me tire »mais j'entends déjà les rires gras de la salle des profs toute entière) (zut... si je dis « me remonte » ça va être mal interprété aussi) (je suis à court de verbe. Tant pis, gaussez-vous) tire à l'intérieur de l'avion au lieu de me pousser à l'extérieur. Why don't we jump????!!!!!, que je demande, prête à mordre. Biscotte y'a trop de nuages, qu'il me répond.
Bourreau. J'ai ressenti dans ma chair l'angoisse du condamné à mort dont on retarde l'exécution.
Une minute plus tard, le ciel s'était dégagé. C'est parti pour une chute libre d'une minute. Indescriptible, il faut le vivre. Tu peux même pas vraiment crier car ça fait très froid à la bouche. Ça va tellement vite que t'as même pas le temps de penser à ce qui se passera si le parachute ne s'ouvre pas (ce qui est un avantage certain). Par contre, t'as intérêt à penser à faire coucou à la caméra quand Brad te laboure les côtelettes (j'ai toujours pas compris comment on était filmés). Après la traversée d'un nuage qui, contrairement à mes attentes, n'avait pas la consistance de la barbe à papa mais pas de consistance du tout, le parachute s'est déployé et j'ai respiré à nouveau.
« Welcome to my office » m'a dit Brad le plaisantin. On parie je sais pas quoi que c'était la 14 001e fois qu'il la faisait, celle-là?!
A partir de là, je me suis détendue et j'ai admiré le beau paysage: le lac, les champs, les voitures-fourmis, bref, ce qu'on voit à travers la fenêtre d'un avion, mais en mieux.
Après quelques tours acrobatiques (Brad est joueur) qui m'ont arraché des cris stridents (enfin, quand même), nous sommes redescendus doucement vers la planète Terre pour un atterrissage sans encombre, même pas mal, même pas drôle.
Après cette thérapie de choc, je crois que je suis guérie à tout jamais de mon vertige léger (JB, tu sais ce qu'il te reste à faire).
Comme nous avons investi dans le DVD du saut, vous aurez bientôt tout cela en images (enfin pas le saut en lui-même, car il aurait fallu payer 200$ de plus, mais l'avant et l'après), mais patience, il faut d'abord que nous convertissions tout ça.
Un amuse-gueule en attendant le plat de résitance: la photo de mon certificat de réussite (je pourrais aisément vous faire gober que c'est moi et Brad sur la photo en haut à gauche mais mon honnêteté m'en empêche)



Je termine par un petit problème mathématique que d'aucuns résoudront en 30 secondes mais qui risque de provoquer un grave remue-méninges en salle des profs (Gilles, interdiction de les aider, sinon fessée cul nu) (je retire ce que j'ai écrit, interdiction de les aider sinon privé de dessert):
Sachant que j'ai sauté de 4700m d'altitude, que la chute libre a duré une minute (à une vache près) et que le parachute s'est ouvert à 400m du sol , quelle a été la vitesse moyenne de la chute libre?
Même moi, j'ai trouvé la réponse...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

J'avais déjà lu le post de Anke et me demandais si elle avait réussi à t'entrainer dans ce grand saut !
Et bé, oui : bravo Mélanie !
On attend la vidéo.
Bises
Foune

A.N. a dit…

Je me disais aussi que la photo n'était guère ressemblante ... Je vais t'appeler Angelina maintenant. Et après la vidéo du parachute, la vidéo fessée cul nu ?

Anonyme a dit…

Chère Mélanie,
Je me permet de suivre vos aventures que je trouve de plus en plus étonantes. Le saut en parachute semble avoir était un grand moment.
J'admire votre courage et votre esprit d'aventure. C'est se qui vous résume le mieux.
A quand le prochain post?
Un admirateur
Yoann O'Nimouse