31 mars 2010

7. Rôde-tripes à la mode californienne (2)

Dimanche, c'est vers le nord que nous nous sommes dirigés, après avoir traversé le fameux Golden Gate Bridge.



Nous avons vu défiler de jolis paysages verdoyants, vallonnés et bovinés, comme dans ma Normandie natale. D'après Hiro, on rencontre des paysages similaires en Australie... à quoi ca sert de voyager, dites-moi?!



Pause pipi dans un biker's pub plus qu'authentique à la déco très originale

Selon l'évaluation d'Emmanuel, il y en a pour plus de 30 000$ au plafond

Arrêt au Spud Point, près de la Bodega Bay, où nous avons revu de très près des phoques

Encore! On va finir par se lasser... (ce que j'aime avant tout, c'est faire ma touriste blasée et acariâtre)

et reçu une initiation à la pêche aux crabes.



Les plus petits sont relâchés, sinon panpan cucu (en langage formel: amende salée).
Ensuite, direction Muir Woods, une forêt de gigantesques redwoods (le dico en ligne me dit « séquoias », on va dire que c'est ça) nommée ainsi au début du siècle dernier en l'honneur d'un explorateur et naturaliste qui a été l'un des premiers « écolos »américains. Emmanuel connaissait un raccourci pour y accéder en évitant de passer par la « caisse »... eh oui, l'entrée est payante, comme dans tout « national monument » qui se respecte. Nous avons donc économisé 5$ au péril de notre vie... ca valait le coup (à défaut d'en valoir le coût). Nous sommes passés devant des choses absolument incongrues, comme ceci par exemple:


un « temple »bouddhiste minimaliste in the middle of the woods

avec les chaises pour méditer (ou plutôt souffler comme un bœuf en ce qui me concerne, surtout au retour)

On se serait crus sur une piste noire... sans les skis... Heureusement qu'Emmanuel était là pour me rattraper au vol. J'ai quand même apprécié le calme et le magnifique paysage d'arbres multicentenaires, ayant en moyenne entre 500 et 800 ans, le doyen atteignant les 1200 ans...

respect envers les aînés!

Après tant d'efforts, nous avons amplement mérité notre dîner dans un restaurant thaï dans le pittoresque petit village de Sausalito que Tonton Hervé m'avait conseillé de visiter...


surtout Hiro qui a conduit toute la journée!

Le problème, c'est qu'il faisait déjà nuit, donc voilà tout ce que nous avons pu voir des fameux « houseboats »...

30 mars 2010

6. Rôde-tripes à la mode californienne (1)

Vendredi soir, nous étions censées récupérer à la raie au port notre ami Hiro qui venait de Boston nous tenir compagnie pour le week-end. Cette aventure (car c'en fut vraiment une) nous conforta dans l'opinion qu'un téléphone portable, c'est certes sacrément utile (je précise que nous vivons sans depuis notre arrivée sur le nouveau continent)...mais pas indispensable! Il faut juste un poil plus de temps et beaucoup de bon sens. Le bon Hiro a atterri à 21h30 et nous l'avons retrouvé à 23h30 devant le guichet des voitures de location, après avoir déployé des trésors d'imagination pour le retrouver... Nous avons même fait lancer un appel au haut-parleur (« Machin est appelé au Bagage claim 5 ») qu'il n'a pas entendu, absorbé qu'il était à siroter son café à la (ou plutôt à l'une des multiples) buvette(s) de l'aéroport où nous n'avions absolument aucune chance de le trouver... Ah, le flegme (pour rester positif) australien...
Heureusement qu'Emmanuel (notre hôte) n'a pas de couvre-feu.

Hiro a loué une voiture pour la durée de son séjour, ce qui nous a permis de découvrir la Californie au-dela des limites de San Francisco.
Samedi, nous avons longé la côte par la « Road South ». Premier arrêt au « Pigeon Point Light House », le plus haut phare de la côte pacifique (soi-disant). J'ai bien regardé mais je n'ai pas vu les pigeons... c'est inadmissible, j'exige d'être remboursée, surtout que l'entrée n'était pas payante...

à moins que les pigeons, ce soit nous?

En plus, nous avons raté de peu les baleines qui font une petite pause dans cette baie (après avoir mis bas sur les côtes du Mexique) avant de migrer ver l'Alaska, qu'elles mettent à peu près 4 mois à rallier...
Quelques dizaines de miles plus loin, nous avons fait une petite pause snack dans une Organic (bio, pour ceux que cet adjectif laisserait perplexes) Strawberry Farm... . Je ne m'attendais pas à grand-chose (des fraises en barquettes, quoi), surtout que ca ne paye pas de mine de l'extérieur


mais quand on entre, c'est la bonne surprise, voire l'émerveillement (pour moi en tout cas): une véritable maison de poupée qui vend plein de choses délicieuses...

et une bouchée de cheesecake pour maman...

this is a pecan scone with strawberry jam (repeat after me)

Nous nous repûmes de pâtisseries diverses et de soupe à l'artichaut...


Le meilleur, c'est le paiement:

incrédibeul but true!

Pour plus de détails: http://www.swantonberryfarm.com/
La prochaine fois, nous testerons la concurrence: la Pumpkin Farm qui est juste à côté.
Notre dent creuse remplie, nous sommes descendus encore plus vers le sud. Je n'ai cessé de m'émerveiller devant ces choses qui surgissent du middle of nowhere, par exemple ce marché aux prix très compétitifs:

5 dollars les 8 kilos d'orange!


Dear English learners, encore un faux-ami: de toute apparence, an «orange » est une pomme...

En fin d'après-midi, nous avons atteint le charmant (mais fort touristique) village de Carmel by the sea où je me suis tout de suite sentie doublement à la maison:





J'ai trempé mon gros orteil dans le Pacifique pour la première fois de ma vie...

un moment d'anthologie

en faisant attention à ne pas marcher sur des animaux dangereux.



Au bout de 5 minutes, ca n'a pas raté...



.. une algue me faisait déjà du pied. Ah les hommes!



Prochain épisode: notre dimanche dans les bois (pendant que le loup y est pas).

27 mars 2010

5. Les débuts de la carrière journalistique d'Anke

Comme vous le savez ou ne le savez justement pas, ma compamignonne de voyage compte sur ce voyage pour lancer sa carrière d'écrivain...
Elle a réussi à dégoter une petite mission pour une page internet sur l'orientation professionnelle qui compte tout de même plus de 24 000 lecteurs: chaque semaine, elle doit publier le portrait d'un jeune de notre génération, ce qu'il attend de la vie en général (elle expliquerait mieux que moi).
C'est ainsi que j'ai assisté à l'interview de Noel Winnegar (un nom pareil mérite déjà une interview), que j'ai évoqué un peu plus haut. Cet ingénieur en chimie catholique et adepte du nudisme (cherchez l'erreur) lui a relaté son parcours quelque peu tortueux et a terminé avec une magnifique anecdote sur sa participation à une naked bike ride (pour les vraiment très nuls en anglais: une course de vélo à poil, comme dans le récent chef-d'œuvre du cinéma flamand « la merditude des choses ») à laquelle ne sont venus qu'une quarantaine de courageux (et peu frileux) coureurs... et le centuple de spectateurs, tous armés de leurs appareils photo ultra sophistiqués avec des zooms extra puissants. Je clos l'anecdote par une citation de Noel: « Je ne sais combien de personnes que je ne connais pas ont une photo de moi nu. Je n'en ai même pas moi-même! » (bon, c'était plus drôle en VO).


Passons maintenant à la deuxième victime d'Anke, elle aussi évoquée précédemment: Denis, le retraité bouddhiste. Il n'a pas vraiment le profil de la jeune personne en crise d'orientation mais c'est pas grave, cette interview n'était pas vouée à la publication mais à l'entraînement. Nous sommes retournées dans la charmante bourgade de Berkeley et il nous a fait grimper en haut d'une colline par le fameux « Indian rock path».


De là, nous jouissions d'un panorama magnifique sur la baie de San Francisco... le cadre métaphoriquement idéal pour que Denis nous donne une vue d'ensemble de sa vie. Je n'ai écouté que d'une oreille distraite (et sourde surtout, d'autant plus que le vent ne soufflait pas dans la bonne direction), mais j'ai quand même retenu quelques faits et anecdotes amusants. S'il avait tout simplement listé les choses qu'il n'a pas faites, ca aurait été beaucoup plus vite... En plus d'écrire des livres, il a fait une formation de pâtissier, des tours d'Amérique en moto, a enseigné l'english as a foreign language un peu partout dans le monde... j'en passe et des meilleures.


Vue panoramique sur les bourrelets de Denis (voilà ce qui arrive quand on commet le crime de manger la nourriture destinée au Bouddha)(je n'invente pas, he really did, et en plus il a dit aux autres "oh, the Buddha was hungry!") et accessoirement sur la baie de San Francisco.

Si vous voulez plus de détails (et surtout si vous parlez allemand!), allez faire un tour sur le blog d'Anke, le portrait ne devrait pas tarder à sortir.
http://dieweltisternst.blogspot.com/

4. Nos premiers pas dans le monde idéaliste du couch surfing

Après 2 nuits en hostel (auberge de jeunesse en anglais, pour ceux qui ne savent pas et pensent que je me la pète en écrivant en vieux françois) (bon OK, je me la pète quand même, but in English) et des heures passées à rédiger nos demandes de « hosting » sur internet, nous avons débarqué chez notre premier «host »qui nous a introduites dans le monde idéal du couch surfing...
Pour les ignorants, les méfiants , ceux qui me prennent pour une kamikaze et tout le reste, voici le concept du couch surfing résumé en quelques lignes: une communauté en ligne (http://www.couchsurfing.org/) où chacun a un profil et peut offrir son hospitalité en tant que « host », ou être hébergé en tant que « surfer » (la majorité des membres étant hosts et surfers à la fois), le tout à l'échelle mondiale. Le but suprême est un monde plus tolérant par le biais de l'échange et de la connaissance de l'autre... Je sais ca paraît idéaliste voire naïf mais même si c'est une goutte d'eau dans l'océan, on avance doucement vers le but! L'indiscutable avantage financier ne vient qu'au second plan, ce qui n'est cependant pas clair pour la majeure partie des nouveaux membres qui voient avant tout la possibilité d'économiser une nuit d'auberge et se fichent pas mal de la connaissance de l'autre et de tous ces idéaux. Le tout est basé sur un système de références sécurisant quand même relativement le tout. Si un host ou un surfer ne se comporte pas bien, il est bien vite mis sur la liste noire par de mauvaises références.
C'est donc par le biais du couch surfing que nous avons atterri chez Emmanuel, un Français expatrié aux USA depuis ses 13 ans, consultant en informatique, et couch surfer invétéré (pour ne pas dire hard core): dans son petit 50m², il héberge quasiment 365 jours sur 365 depuis 2 ans, de 1 à 10 personnes par nuit (4 étant le chiffre idéal selon lui), et reçoit en moyenne 67 demandes par semaine... Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il mérite son titre d'ambassadeur du CS à San Francisco. A ceux qui se demandent comment il fait pour supporter tant de compagnie, il faut préciser qu'il travaille en « free lance » à la maison et ne voit personne pendant la journée: le monde à l'envers, en somme.
Emmanuel nous ayant prises en affection ;-), il nous a autorisées à rester chez lui pour les 2 semaines de notre séjour à (alors que la durée contractuelle de squattage de canapé dépasse rarement les 3 nuits), ce qui nous simplifie considérablement la vie: nous n'avons pas besoin de déménager tous les 2-3 jours et avons presque comme un « chez-nous » à San Francisco! Je suis déjà devenue une habituée de la « roastery » du coin de la rue, où je vais prendre mon café tous les matins et dont je compte bien avoir goûté toutes les délicieuses pâtisseries d'ici la fin du séjour (mission pas impossible). Moi qui n'avais pas encore fixé de but à ce voyage, en voilà déjà un.

mon sticky bun de ce matin, traduc: petit pain poisseux (le clavier de mon bébé vous confirmera)

Pour en revenir à mes moutons de couch surfers, nous rencontrons des gens différents tous les soirs à la maison, allant du petit couple de Los Angeles à la jeune Allemande venue pour parfaire son anglais, en passant par les les 2 copains de l'Idaho (je fais des progrès en géographie américaine) et l'Asiatique de Boston... Bref, une galerie de personnages assez intéressants, avec qui nous avons partagé des malentendus linguistiques et des parties endiablées de Jungle Speed sur le parquet du salon (mes sincères condoléances aux voisins du dessous). L'un deux a même accepté d'être le cobaye d'Anke pour sa première interview... Plus de détails dans le prochain post.

3. Premières impressions san franciscaines

Après un atterrissage en douceur, nous sommes arrivées à San Francisco en début d'après-midi sous une chaleur de plomb... j'exagère un peu, d'accord, mais 25 degrés Celsius comparés aux températures polaires de Bonn (et du reste de l'Europe, d'ailleurs), ca paraît tropical. Le décalage culturel a été visible dès le 1er magasin de fringues devant lequel nous sommes passées en nous rendant à l'auberge de jeunesse où nous avions réservé des lits pour les 2 premières nuit: ici, le « forever 18 »de Bonn devient « forever 21 »...


Nous avons tout de suite été conquises par la ville, comme un coup de foudre. Très vivante mais pas bouillonnante, jeune, alternative, colorée (architecturalement parlant), vallonnée... C'est épuisées mais déjà enchantées que nous sommes arrivées au US Hostel de la Post Street (très bonne adresse, pour ceux que ca intéresse)où nous avons partagé la chambre de 2 sympathiques Danoises. Nous avons tenu bon et ne nous sommes pas couchées avant 20h (4h du matin heure allemande), après nous être ruinées en envoyant des demandes de couch surfing sur internet.
Dès le lendemain matin, malgré ma crève carabinée (ca m'arrive une fois par an et il fallait bien sûr que ca tombe à ce moment-là) et plus que lestées par les pancakes « to make yourself » dans la cuisine au petit dej (pas une franche réussite, try again, cf photos) nous avons participé à une très instructive visite guidée de la ville organisée par l'hostel.


Anke à l'ouvrage. Si vous voulez un zoom sur l'assiette, regardez sur son blog, ca vaut le coup d'oeil.

C'est ainsi que nous avons appris qu'en raison de sa petite superficie (7 miles sur 7), c'est une des villes des Etats-Unis les plus chères pour le loyer, devant New-York soi-disant... information infirmée par d'autres personnes, mais qui croire. Enfin, ce qui est à retenir et ce que personne ne contestera, c'est que les loyers sont exagérément élevés. Chiffre surprenant: seulement 750 000 habitants, soit à peine le double de Bonn.
Nous avons commencé par l'incontournable Chinatown, moins « grouillant » (c'est le premier adjectif qui m'est venu à l'esprit) que celui de New-York, peut-être moins dépaysant mais pour le coup plus agréable, car plus étalé dans l'espace. J'ai découvert qu'un « fortune cookie » (vous savez, ces petits gâteaux qu'on sort à la fin d'un repas, avec un message hautement philosophique marqué sur un petit papier à l'intérieur, bref, l'équivalent asiatique pas drôle et insipide de nos bons vieux Carambars) (moi, chauvine?), je disais donc (mais je me suis laissée emporter par une de mes innombrables parenthèses dont il faudra que j'apprenne à réduire l'usage) que j'ai découvert qu'un fortune cookie pouvait avoir du goût, lors d'un passage dans la soi-disant dernière fabrique de hand-made fortune cookies... vous n'aurez pas la photo car ils exigeaient 50 centimes par clic, les cochons! Je veux bien être touriste, mais pas pigeonne!


Porte de Chinatown

Notre guide nous a ensuite emmenés vers la fameuse « Coit Tower »(eh oui) qui domine phalliquement la ville... Elle est censée représenter une pompe à incendie (avec un peu d'imagination...) et a été construite en 1934 grâce (ou à cause de?) aux dons d'une riche américaine, Miss Coit, qui vouait une grande admiration aux firemen... Au passage, nous avons percé le secret du sourire de la Joconde et fait coucou à l'église dans laquelle Marylin Monroe ne s'est pas mariée, ou plus exactement dans l'église qui est connue pour être celle où elle ne s'est pas mariée... (car on s'est aperçu le jour du supposé mariage qu'elle l'était déjà).




La fameuse tour dont je n'oserai écrire une deuxième fois le nom (c'est que j'ai promis aux autorités américaines de ne pas commettre d'actions contraires à la morale, moi...)

Nous avons terminé notre visite sur le «Fisherman's Wharf »(traduction pour mes chers compatriotes qui comme moi ont très certainement compris la première partie du nom du lieu mais sont restés perplexes devant la deuxième: le quai des pêcheurs), le plus grand attrape-touristes de la ville, qui a tout de même son charme il faut l'avouer, ca m'a rappelé les stations balnéaires françaises (Cabourg, par exemple) par le côté « village de poupée » et le nombre incroyable de petites (ou plus grandes) gargottes, entre autres la « Bubba Gump Shrimps Company »...



Pour tous mes amis gauchers (et dieu sait s'il sont nombreux), il y a un magasin rien que pour vous... avec des prix pas faits pour vous ;-( Ils y vendent aussi des blocs-notes écolos fabriqués uniquement à partir d'excréments d'animaux... pas compris le rapport avec la sinistralité mais j'ai bien aimé le concept (le prix, toujours pas).



Nous avons eu le privilège de voir et même d'entendre des phoques... pour une fois qu'ils ne se cachent pas quand j'arrive (cf l'Écosse).



Après cela, Anke, Sybille (comme vous l'aurez peut-être deviné, une Allemande dont nous avions fait connaissance à l'auberge) et moi comptions nous diriger vers Haights Ashbury, le quartier hippie (j'ai naïvement cru jusqu'à aujourd'hui que ça s'orthographiait Haights Hashbury...) mais une manif contre la guerre (laquelle? Le mystère demeure) en a décidé autrement, bloquant la circulation de certains bus dont celui que nous voulions prendre. C'est justement à l'arrêt de bus que nous avons fait la connaissance d'un singulier personnage qui nous en a appris beaucoup sur la ville: Denis, un vétéran du Vietnam bouddhiste, écrivain, gourmet et pacifiste domicilié à Las Vegas et en visite à SF pour participer au marathon (j'avais bien dit singulier personnage), qui a consacré un peu de son temps de retraité à nous faire découvrir la ville... au pas militaire. C'est ainsi que par exemple nous avons vu des chanteurs d'opéra s'exercer dans une rue dont l'acoustique est censée être particulièrement bonne.

malheureusement sans le son!


Nous avons revu quelques jours plus tard notre bouddhiste hédoniste pour une visite guidée de Berkeley (toujours au pas militaire) et... et... une interview par Anke! Voir un des posts suivants.

26 mars 2010

2. On the way to San Francisco

Je cesse de vous faire mariner et j'entre enfin dans le vif du sujet. Tout commença le vendredi 19 mars à 5h15 -heure allemande-, lorsque je fus tirée de mon profond sommeil (je dis je, car Anke ne dormait déjà plus depuis 3h pour cause d'excitation de pré-départ) non pas par la sonnerie stridente du réveil mais par des légers coups à la porte de ma chambre: la maman d'Anke m'avertissant qu'il était temps que j'émerge si je ne voulais pas louper le Adolf-shuttle-bus pour l'aéroport de Francfort. C'est en effet le papa d'Anke qui nous y a gentiment conduites, nous épargnant les tarifs exorbitants de la Deutsche Bahn.
Lors de l'enregistrement, quel ne fut pas notre désarroi lorsque nous nous aperçûmes que pour cause d'avion plein, nous n'étions pas placées l'une à côté de l'autre. Nous avons donc suivi les conseils de l'employée qui nous a dit de voir ca directement avec nos voisins d'avion. La négociation s'est avérée difficile pour Anke qui s'est retrouvée entre 2 croûtons peu arrangeants. J'ai été un peu plus chanceuse. En arrivant à ma place au dernier rang, j'ai fait un irrésistible sourire à mon charmant voisin, lui demandant s'il voyageait seul... quel machiavélisme. Oui, vous voyagez seul? Dommage, ou plutôt tant mieux, parce que moi, non. Auriez-vous l'obligeance de céder votre place à ma compamignonne et d'aller poser votre séant une dizaine de rangs en avant? Sitôt dit sitôt fait, il s'est retrouvé pris en sandwich entre 2 potentiels ronfleurs... Il a dû nous maudire (ou se sentir maudit, au choix, ou les 2).
Le vol s'est déroulé sans encombre, avec le traditionnel jus de tomate qu'on ne boit que dans l'avion, les films au sujet desquels on spécifie ensuite toujours qu'on les a vus «dans l'avion ».... (ouh la, est-ce bien français?!)



Mais qu'est-ce que c'est-il t'est-ce que ca?! Les paris sont lancés...

C'est avec délectation que j'ai rempli pour la deuxième fois de ma vie le formulaire de la douane me demandant si je transportais, entre autres (attendez je traduis) des cultures cellulaires (?!), des fruits, des légumes, des insectes ou des escargots... j'ai hésité à cocher cette dernière case, en bonne Française qui se respecte (il est bien connu que nous avons toujours un escargot au fond de notre besace), mais la crainte d'être refoulée à l'arrivée m'en a dissuadée. Ces gens-là ne plaisantent pas avec les mesures de sécurité. La dernière fois, lors de mon atterrissage à NYC, j'avais été contrainte de jeter une pauvre clémentine qui n'avait pourtant fait de mal à personne.
Encore plus surréaliste, le questionnaire du « department of homeland security, US customs and border protection ». Tu le remplis en tremblant car si tu coches une fois la mauvaise case, bye bye America avant même d'avoir eu le temps de dire hello. Un point positif: ce n'est pas fourbe comme au don du sang, il n'y a pas de piège, il suffit de cocher partout « NO » (nein en l'occurrence, car j'ai eu droit à la version allemande du questionnaire), and it's good. Mais alors, quelles questions... Si seulement j'avais pu ajouter des commentaires pour nuancer mes nécessairement négatives réponses... Quelques exemples: (là encore je traduis alors je demande de l'indulgence)
-Etes-vous handicapé mental ou physique? Ça dépend des domaines
-Avez-vous l'intention de participer à des activités délictueuses ou immorales? Et comment
-Avez-vous déjà été impliqué dans des affaires d'espionnage (les Spionagetour de Bonn, ca compte?), de sabotage ou dans des activités terroristes? Mes chers collègues de la salle des profs répondraient que oui... cf le casse-dalle au camembert au lait cru AOC à la pause de 10h30: menace bactériologique



Réponse: c'était l'inévitable jus de tomate!!

1. Remerciements à la cigogne

Bon, une semaine après notre... (je cherche un adjectif mais je n'en trouve pas d'adéquat... on va donc faire sans, en toute sobriété) arrivée à San Francisco, 1ere étape de notre Grand Voyage, je m'attelle enfin à la rédaction de mon blog...

Je commence par une séance de remerciements et un faire-part de naissance, deux en un :THANK YOU Emmanuel l'informaticien -notre hôte couch surfeur- pour nous avoir aidées dans l'acquisition de nos bébés (eh oui tout est monnayable dans ce pays de fous): 2 netbooks (je crois qu'on dit notebooks sur le vieux continent, ces divergences lexicales sont confusantes!) (la preuve en est) tout petits tout mimis, le mien est tout rose, celui d'Anke tout blanc, le mien est plus petit mais c'est normal, il a vu le jour 24 heures plus tard. Dès le lendemain de notre arrivée, nous avons en effet pris conscience de la nécessité de cet investissement si nous voulions nous adonner avec l'assiduité prévue à la rédaction de nos récits de voyage, les tarifs des cafés internet à San Francisco étant étonnamment plus que prohibitifs, et l'inspiration contrariante pouvant venir à tout moment, de préférence pas à celui où on se trouve devant un écran dans un cybercafé...



                                                                                                                                       Une maman comblée