Il faut demander à STA Travel, l'agence qui nous a vendu notre « round the world ticket ». J'ai fini par comprendre le pourquoi du comment mais c'est absolument inintéressant et ne mérite pas d'être relaté ici.
Enfin... ce petit rallongement d'itinéraire nous a permis de faire nos adieux à notre Nouvelle-Zélande chérie et d'aller embêter une fois de plus notre hôte aucklandais, Chris, qui nous a accueillies (une fois de plus) comme des reines, faisant chauffer son four à bois (qu'il a construit lui-même en 3 week-ends) pour nous faire mijoter un rôti d'agneau et du poulet avec les fameuses kumara (patates douces).
un délice
De ce week-end, j'ai retenu 2 leçons élémentaires:
1) Ne plus jamais oublier de répondre aux mails de Chris qui propose différentes activités pour le WE, sachant que ce dernier part du principe de «qui ne dit mot consent ».
2) Avant de dire qu'on aimerait faire telle activité, toujours s'informer sur sa définition exacte: ne pas croire, être SÛR(E).
Nous avions dit à ce dernier, à la fin de notre périple kiwi, à quel point nous étions déçues de ne pas avoir pu voir les vers luisants de Ti Anau (inondations, souvenez-vous) et de ne pas avoir eu le temps de faire du rafting.
Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. « Black water rafting in a glowworm cave » »: voilà l'intitulé très prometteur de l'activité que Chris avait réservée pour le samedi.
Moins prometteuse, déjà, l'heure du lever: 7h du mat, sachant qu'avec le décalage horaire, ça équivalait à 5h en Australie.
Pendant les 2 heures de trajet pour Waitomo(2 heures au sud-est d'Auckland), Chris n'a cessé de nous répéter « You will be cold », en alternance avec « You will be wet » et « You will hate me ». Je ne suis pas de nature violente, mais je peux vous affirmer que ce matin-là, j'ai eu des envies de meurtre. J'ai failli passer à l'acte lorsqu'en arrivant, on nous a fait enfiler des wetsuits encore délicieusement mouillés alors qu'il ne faisait qu'une douzaine de degrés.
Finalement, ce fut l'arroseur arrosé (au sens propre comme au sens figuré) car peu avant que les choses sérieuses ne commencent, c'était Chris le plus terrorisé. Moi, j'avais même pas peur comme d'hab), j'étais juste énervée car je déteste avoir FROID et en plus, j'étais fatiguée.
Je disais donc que nous avions dû revêtir des combinaisons trempées, avec l'habituelle taille de trop pour moi (que ce soit pour les dauphins, la plongée ou le rafting, à CHAQUE FOIS on me refile un truc trop grand, je ne sais pas comment je dois le prendre). Pour parfaire le tableau, on a dû mettre un casque à lampe intégrée et des chaussures de clown.
Pour une fois, j'ai une photo de nous en tenue de combat:
des bonnes têtes de champions
Jusqu'ici, tout va à peu près bien, à part le froid.
Nous partons vers la grotte, armés de nos bouée-pneus qui allaient faire office de bouée de sauvetage au cas où nous tomberions à l'eau... pensais-je. Je m'imaginais naïvement une espèce de tour de montagnes russes dans le noir (comme à Fantasialand), dans un canoë, où nous nous prendrions éventuellement quelques gouttelettes à la figure lors de la descente de chutes d'eau.
C'est lors de la séance d'entraînement dans la rivière que j'ai commencé à comprendre mon malheur.
« Allez, hop! Mettez la bouée sous vos fesses et jetez-vous en arrière dans l'eau glacée » (à côté de laquelle la Manche paraît délicieusement tiède).
Mais... mais... il est où, le canoë?! La guide n'a pas compris ma question et pour une fois ça n'avait rien à voir avec ma prononciation: le « canoë », c'était la bouée... Enfer et damnation (quoique...en enfer, au moins, il fait chaud).
J'ai pas eu le choix, je me suis jetée à l'eau au sens propre comme au sens figuré, buvant la tasse par le nez, la bouche et les oreilles pour la énième fois depuis le début de ce voyage.
La bouée étant légèrement trop grande (ou mes fesses légèrement trop lourdes) (ou les 2), j'avais juste les pieds et la tête qui ressortaient, j'ai mis 3 plombes à me sortir de là.
Ça a fait remonter à la surface un traumatisme de mon enfance où je m'étais retrouvée dans la même désagréable position: un matin où le Pinouch m'avait laissée sur les toilettes sans surveillance, j'étais tombée dans le trou (ça n'arrive pas que dans les films et les histoires drôles). J'espère que mon père indigne s'en mord encore les doigts(ceux de la main encore valide).
Tous trempés et grelottants, nous sommes arrivés à l'entrée de la grotte. Je n'avais déjà plus de sang dans le petit doigt droit (répétez ces 3 derniers mots en boucle le plus vite possible) à cette étape de l'aventure.
J'ai tout de suite compris l'utilité du casque: à peine entrée dans la grotte, je me suis pris une stalactite de plein fouet.
C'est parti pour environ 2h de barbotage dans l'eau glacée,... avec quelques sauts périlleux lors desquels j'ai remporté le prix du cri le plus strident. A la lueur bleue des vers luisants, nous avons traversé de sombres dédales:
Il ne faut pas souffrir de claustrophobie.
Nos guides nous ont également montré le garde-manger des vers, ou « fishing lines »:
ces petits malins tissent des fils de soie recouverts de mucus dans lesquels viennent se prendre divers moucherons.
et fourni quelques explications sur le phénomène de la bioluminescence. Pourquoi le ver luisant luit-il? Pour attirer sa proie, pardi. Et la femelle, pour attirer le mâle. Pourquoi la lumière est bleue? Il ne faut pas trop m'en demander.
Un peu réchauffés après une bonne soupe, nous sommes allés visiter le musée attenant à la grotte. J'y ai appris que le ver luisant est un animal troglobite, adjectif qui devrait plaire à certains.
Vous avez compris ou il vous faut la traduction?!
J'ai également appris que le ver luisant, ou « arachnocampa luminosa », n'est même pas un vrai ver... un mythe s'effondre. Ce n'est qu'une vulgaire larve de mouche de la famille des mycétophyles...
Je suis ressortie désillusionnée, mais le paysage m'a rapidement redonné foi en la nature:
Après une séance de délassement- réchauffement au spa, la journée s'est terminée par un restaurant avec la mère de Chris qui exerce le curieux métier de « sensorial penalist », ou, dans des termes moins sibyllins, de « milk tester ». Elle goûte différents laits, devant entre autres en évaluer la teneur en crème et la « cowyness »(qu'on peut peut-être traduire par « goût de la vache »)afin de déterminer les conditionnement et transport optimaux. Comme pour le vin on doit recracher chaque gorgée, et interdiction de manger de l'ail avant car ça altère le goût... tout un art.
Nous avons regagné Auckland vers minuit, épuisées mais heureuses.
« What do you want to do on Sunday? », nous a demandé notre increvable hôte. Réponse à l'unanimité, tout droit sortie du coeur: dormir!!
Après une bonne grasse mat, nous nous sommes en toute simplicité baladés sur des volcans...
avant d'aller prendre notre navion pour Hong Kong.
Pour terminer, une photo du fameux lazy boy évoqué dans le post 33.
avec une lazy girl dessus, les doigts de pieds (et de mains) en éventail
4 commentaires:
WoW Melanie!, so much writing for just 2 1/2 days! glad you enjoyed it ;-) Just think I wanted to book the 5 hour blackwater rafting tour! count yourself's so so lucky :)
(Désolé pour les lecteurs français! Je ne veux plus faire un désordre de votre langue avec Google Translate encore!)
Consider YOURSELF as lucky, because I wouldn't have survived the 5 hours tour and I guess you don't want to have a death on the conscience...
pff lazy mais pas en écriture..
C'est curieux ce style, on croit parfois s'y retrouver...
En attendant, qu'est-ce qu'on y apprend comme machins nouveaux (... quand je serai moins grand, je serai nouveau machin zélandais).
Je vous aurais bien jeté un trop grand manteau sur les épaules, pendant qu'elles trempaient dans l'eau glacée.
Vive la modération.
De quoi te plains-tu?
Devant le cocasse de la situation et les cris d'orfraie que tu poussais, j'aurais pu tirer la chasse...
Que nenni, ton super héros, dans sa grande mansuétude, est venu à ton secours.
Ce dont je suis sûr qu'aujourd'hui encore tu me sais gré. Si, si.
Superman
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