Il est des expériences qu'on est content d'avoir vécues après coup seulement... Le trajet Siem Reap-Battambang en bateau en fait définitivement partie.
Nous étions au courant que nous en aurions pour 7 heures environ. Ce que nous ignorions, c'est que nous nous retrouverions à une trentaine de personnes entassées sur une minuscule barque à moteur équipée en tout et pour tout de sièges en bois. Moi dont le délicat postérieur a déjà du mal à supporter pendant 2 heures les sièges pourtant vaguement molletonnés d'une salle de cinéma(je me demande comment je faisais à l'école), bah... j'ai souffert. Je ne parle pas de la chaleur étouffante, qui est quelque chose qui va de soi dans ce pays.
Le plus ironique, c'est que nous avons repris exactement le même chemin que la veille pendant notre croisière-crocodile attrape-touristes. Si qu'on aurait su...
M'enfin... nous avons quand même vu de jolis rivages.
petite info botanique: les plantes vertes qui poussent au milieu de l'eau ne sont autre que des jacinthes d'eau, qui fleurissent pendant la saison sèche, c'est-à-dire... pas maintenant. Zut. Avec les tiges séchées, on fait des chaussures, des sacs, et de la nourriture pour le cochons. Rien que ça!
Les fesses vermoulues, affamés, déshydratés, nous sommes arrivés à Battambang.
Une chose appréciable (parmi d'autres) au Cambodge, c'est le rapport qualité-prix des chambres d'hôtel. A partir de 5$, on peut trouver quelque chose de tout à fait convenable (pour avoir l'air con... ditionné
faut ajouter 3$, mais un modeste ventilateur me suffit). Et je parle bien d'hôtel, pas d'auberge de jeunesse.
cerise sur le gâteau: chacun a eu droit à une jolie écharpe le dernier jour. De quelle couleur pour moi? Je vous le donne en 1000: rose, pour changer.
J'ai payé 2 fois moins cher qu'à Hong Kong pour une chambre 3 fois plus grande ET pour moi toute seule, au lieu de la partager avec 3 mâles odorants! Cherchez l'erreur.
Trêve de considérations hôtelières, passons à la ville. Moins touristique que Siem Reap qui ne vit que des temples environnants, c'est plus agréable pour le voyageur qui se fait moins systématiquement alpaguer. J'ai particulièrement apprécié le marché plus qu'authentique. Tant qu'on reste au rayon fruits, tout va bien.
Mais le passage aux étals de viande et de poisson peut être violent pour des narines et des yeux d'Européens. N'étant pas une petite nature malgré mes chapeaux de princesse, je me suis aventurée dans les dédales du marché couvert où j'ai fait sensation. Pas seulement parce que j'ai failli m'étaler en glissant sur un des détritus qui jonchaient le sol, probablement une feuille (et non pas peau) de banane. Ce matin-là, j'ai compris dans ma chair ce que ce pauvre ET (téléphone maison)a enduré. J'étais désespérément la seule touriste sur ce marché, ou du moins la seule immédiatement reconnaissable extérieurement. Pour ne pas enfoncer le clou, je n'ai pas pris trop de photos, d'autant plus qu'il faut demander avant et moi j'aime pas ça chuis timide.
Vous ne verrez donc pas la petite fille qui éviscère des poulets assaillis par les mouches(le mieux c'est le seau d'entrailles à côté), ni la dame qui donne des coups de marteau sur les morceaux de viande rouge pour les faire taire... Vous devrez vous contenter de ces modestes mais néanmoins odorants poissons
et de cette vue d'ensemble d'une des allées.
en bas à gauche, l'arme du crime.
Nous nous sommes éloignés de l'agitation de la ville un après-midi pour nous rendre (en touk-touk, évidemment) au complexe de temples de Phnom Sampeau... dont la contemplation se mérite car il faut d'abord grimper à pied toute une colline (bon moyen de se souvenir que phnom signifie colline).
ce n'était que le début
Pas évident quand on chaussé de tongs dont la semelle a été rendue ultradérapante par la pluie. Ça glisse en-dessous, ça glisse à l'intérieur, ya donc intérêt à se cramponner. J'en ai encore les genoux qui tremblent, mais la vue panoramique (qui ne donne absolument rien en photo, comme toujours), les temples et... les singes à l'état sauvage ont compensé.
n'est-il pas mignon avec son cucu tout irrité et son bébé sur le dos
s'il prend la fuite, c'est parce qu'il a pressenti de très très loin l'arrivée en trombe de Mounich, un tube de Mytosil à la main (blague que seule les infirmières peuvent comprendre, à moins que...) .Ah, l'instinct animal...
avec du soleil, ça aurait mieux donné
à ne plus savoir où en donner des têtes
des moines en plâtre jouaient à cache-cache dans les buissons, mais la couleur de leur tenue n'est pas ce qu'il y a de mieux niveau camouflage.
Un jeune moine bouddhiste oisif (mais pas en plâtre) nous a guidés dans des grottes
à la lueur de son Blueberry (or Ouille phone or whatever), avec lequel il a ensuite pris des photos de moi (décidément) et Anke en grillant sa clope.
eh, oh, c'est qui les touristes, ici?! Non mais! Excusez au passage le flou artistique... la lentille de mon appareil photo était mouillée par la pluie.
Je crois pouvoir affirmer sans trop me tromper que ce jeune garçon a raté sa vocation.
A moins que... si j'ai bien compris, les jeunes bouddhistes doivent effectuer durant quelques mois l'équivalent religieux du service militaire: un service bouddhiste, en quelque sorte!
Vu qu'il ne parlait pas un mot d'anglais (vive le langage des signes sur-marin), je n'ai pas pu lui demander...
Nous nous sommes ensuite fait tirer les cartes (OK, l'argent de la poche aussi)par une vieille cartomancienne. Alors tenez-vous bien : je vais gagner beaucoup d'argent cette année (à bonn' entendeuse...), par contre les 4 prochaines années seront very bad; à 34 ans je rencontrerai mon futur mari qui aura 9 ans de plus que moi (et qui les a déjà d'ailleurs), je serai heureuse quelques années avant d'être malheureuse de nouveau pendant mes 37e, 38e et 39e années. Après, ça devrait aller.
Exactement ce que je rêvais d'entendre!
La visite des « killing caves »qui a suivi a vite fait de calmer notre fou-rire. Comme le nom l'indique, rien de bien joyeux. En 1975, 7000 personnes évacuées de Phnom Penh sous le régime de Pol Pot ont été conduites vers ces grottes pour s'y faire sauvagement trucider sous prétexte qu'ils étaient citadins et un peu trop éduqués. Leurs ossements ont été rassemblés et mis dans des ossuaires à plusieurs coins de la grotte. Les catacombes en beaucoup plus tragique. Ce tableau exposé sur le chemin qui même à la grotte donne une petite idée de la façon dont les choses se sont déroulées.
Poussés dans le précipice d'une dizaine de mètres dans la grotte à coups de matraque (économie de munitions...) ils étaient avec un peu de chance tués sur le coup mais la majeure partie mourait de faim ou de soif au terme d'une longue agonie. L'horreur à l'état pur.
Ce n'était qu'un avant-goût de ce que nous allions voir ensuite à Phnom Penh.
28 juin 2010
25 juin 2010
56. Angkor what?
Telle est la question qu'on n'a pas encore posée à Anke pour lui faire répéter son nom de famille, mais ça lui pend au bout du nez. Je vous parie une Angkor beer (à moins que vous ne préfériez une Anchor beer) que ça arrivera avant la fin du séjour.
binouse nationale au Cambodge, sur fond de match Italie-Slovaquie que je n'ai pas regardé, trop occupée que j'étais à me faire mordiller les petons par des petits poissons
à ne pas confondre avec celle qu'on trouve partout en Asie du Sud-est... (enfin euh... on en a vu dans les 2 pays par lesquels nous sommes passés jusqu'ici!)
Que ce soit à San Francisco, en NZ, en Australie, à Hong Kong, Bangkok, Koh Chang ou ailleurs, c'est partout le même problème: tout le monde écorche nos prénoms (et pourtant, le mien, il est on ne peut plus banal et international... merci Pinouch et Minouch), heureusement qu'on a pensé aux pansements. Le plus drôle, c'est quand les gens les écrivent à l'oreille... Nous avons pris un malin plaisir à faire un petit best of. En tête du classement: Anchor et Meloni (like the big fruit?!)(ça vaut bien la peine de s'évertuer à prononcer à l'anglaise),
marque de lait la plus courante en NZ, répandue aussi assez largement en Australie
suivis de près par Menin... Là c'est plus de l'écorchage, c'est carrément du massacrage (mais euuuh, je néologise quand je veux où je veux si je veux) et les pansements ne suffisent plus. Encore un qui n'a pas pensé à « équilibrer » pendant la plongée, c'est-à-dire déboucher ses oreilles. (NB: c'était sur le bateau à Cairns).Enfin je ne peux pas me permettre de critiquer (mais je le fais quand même) car niveau oreilles bouchées (des FLEtistes avertis diraient plus scientifiquement et jargonneusement « cribles phonologiques persistants ») je suis pas mal non plus. Je connais plus d'un Asiatique qui doit bien se marrer avec ses potes (rien que le bon Niro... pardon...Nori).
Mais je ne suis pas là pour vous narrer les déformations quotidiennes que subissent nos pauvres prénoms.
Passons aux choses sérieuses: les temples d'Ankgor. Je préfère vous prévenir dès maintenant: ne comptez pas sur moi pour vous présenter l'historique du site ou vous en expliquer l'architecture . Pour cela il y a Google, Pierre Loti et moult guides illustrés disponibles dans les meilleures librairies (et à chaque coin de temple). Vous devrez vous contenter de mes modestes impressions, de mes anecdotes et de mes clichés ratés.
Il faisait tellement chaud (plus de 40) et lourd que je me traînais suante et étourdie 10 mètres derrière les autres et n'ai pas pu profiter de la moitié des explications de notre guide pourtant si sympathique et compétent. Je ne sais pas comment font les locaux qui sont couverts de la tête aux pieds quelle que soit la température(au moins, ils font des économies en crème solaire). C'est l'inconvénient de la saison des pluies (de mai à octobre). L'avantage, c'est que les cars de touristes ne cachent pas les temples. De là à dire qu'on était les seuls, il y a un fossé.
Bon allez,je commence enfin (il est temps, après ¾ de page A4) (je pourrais continuer mes digressions pendant des pages mais je vous sens impatients) (à propos, faudrait que je songe à arrêter les parenthèses) (mais je ne me sens pas encore prête... ) (pour cela, il faut de la motivation et le faire pour soi, pas pour les autres) (OK, demain, j'arrête).
Vous connaissez sans doute la cuisine fusion? Eh bien à Angkor, ce sont les temples fusion: bouddhistes avec une touche d'hindouisme, comme en témoigne par exemple cette gravure murale.
notez la double position des jambes de la divinité quadrupède, bouddhiste et hindouiste en même temps.
Tout ça à cause de (ou grâce à) l'inconstance religieuse des rois khmers successifs. L'un était fan de Bouddha, le suivant préférait Shiva, Krishna et Vishnu. Chacun son truc. Enfin surtout, ça a pris pas mal de temps à la construction cette bêtise-là (façon de parler... je précise avant de me faire jeter des... vieilles pierres): entre le 9e et le 15e siècle, ils ont eu le temps de changer d'avis, les monarques, et de faire démolir, modifier, reconstruire...
Aujourd'hui 90% de la population cambodgienne est bouddhiste, mais dans la pratique,c'est un bouddhisme qui reste teinté d'hindouisme. Notre guide nous a raconté qu'avant de passer son examen de certification, il a offert un poulet aux dieux... (les offrandes ne font pas partie des pratiques bouddhistes). De toute apparence, ce fut efficace!
Mais revenons-en à nos temples. Comme tout monument historique qui se respecte, ils sont en constante restauration.
il y a du boulot en effet
les bâches vertes nuisent à la majesté du temple d'Angkor Vat. C'est également raté pour le coucher de soleil flamboyant... (ou le lever... mais est-ce qu'on a une tête à mettre le réveil à 4h du mat?!) j'ai honte de mettre en ligne cette photo pourrie alors qu'il y en de tellement plus belles sur le Web... Mais au moins... c'est moiiii qui l'ai faite! (et ça se voit)
Laissé sans surveillance pendant la dictature des Khmers rouges, le site a été pillé, d'où pas mal de têtes qui manquent:
rambarde du pont qui mène à l'entrée du Preah(et non pas Sher) Khan, modeste petit temple de 700m sur 800.
heureusement que Tata Mélanie est là pour mener l'opération recapitage de dieux décapités
Vous vous demandiez d'où je tiens cet atroce bracelet porte-bonheur jaune fluo? Voici la réponse.
Ce n'est que le début d'un couloir sans fin.
Passons maintenant à la cité fortifiée d'Angkor Thom, où le plus impressionnant est sans conteste le Bayon (nommé ainsi à cause des arbres de ce nom qui y poussent).
On s'y sent... jaugé voire surveillé. Pas moins de 214 têtes immenses vous regardent de haut:
Elles sont censées représenter une divinité dont j'ai oublié le nom à coucher dehors, mais ressemblent fortement (ça alors) au roi qui a fait construire le temple(oublié son nom à lui aussi...)
et 6 de plus...
Les murs sont ornés d'une multitude de sculptures représentant des scènes de guerre, de la vie quotidienne, des danses... et des dieux, bien sûr.
à quoi reconnaît-on les soldats khmers? A leur lobe allongé... (ça par contre, les détails anodins, je retiens...)
Avant que vous ne vous endormiez... un peu de sensationnel, de pipole!! Je sais que ça passionnera certaines de mes fidèles lectrices que je sens déjà bouillir d'impatience.
Nous avons marché dans les pas... d'Angelina à Ta Prohm, lieu de tournage de Tomb Raider (enfin... d'UNE scène de Tomb Raider)... Vous n'avez jamais vu le film? Moi non plus. Aucune importance, le temple vaut le coup d'œil pour lui-même. La nature a lentement mais sûrement repris ses droits, ce qui donne un spectacle assez impressionnant. D'immenses arbres allant jusqu'à 60m de haut sont venus s'enrouler autour de la pierre, détruisant quelques pans mais en soutenant d'autres. Résultat: une fusion arbres-temple involontaire et insolite, mais absolument réussie:
Angelina was here
difficile de prendre une japanese-free picture...but I did it!! Comme par hasard, c'est dans ce temple-là qu'ils étaient tous concentrés, nos amis nippons et leurs gros appareils.
Nous avons terminé par Phnom Bakheng où au terme d'une épuisante montée (je supporte pas l'effort sous la chaleur...)(déja que j'ai du mal avec l'effort tout court) nous étions censés jouir d'une vue panoramique et d'un magnifique coucher de soleil.
Notre conducteur de touk touk nous a bien roulés, dans les 2 sens du terme. Il nous y a déposés (en bas de la colline) une bonne heure avant le coucher de soleil « mais si, mais si, le soleil se couche à 17h! », résultat on s'est retrouvés à poireauter là-haut avec des centaines d'autres touristes. Comme il est payé à la journée, ça lui évite des kilomètres.
J'étais assise sur une vieille pierre à photographier les insectes
plus joli que le panorama tout gris
et à broyer du noir sous le ciel gris et les gouttelettes de pluie, fatiguée, énervée, bref, si j'avais été une autre personne, je ne me serais pas approchée. Faut croire que les gens aiment le challenge. Un jeune garde s'est tapé la causette, surtout pour pratiquer son anglais, content de voir du monde après une journée ennuyeuse (saison basse, je vous rappelle). Why not? Après l'avoir rassuré (« yes, I'm happy »), j'ai appris qu'il avait 23 ans, 4 sœurs et un frère, qu'il gagnait 60$ par mois pour 3 jours de travail par semaine (ce qui apparemment est beaucoup pour les standards locaux). Après lui avoir fait répéter 3 fois sa phrase, j'ai compris qu'il voulait me faire rencontrer un ami à lui. Je lui demande: why??!! Réponse: « because you too old for me. Your sister, for me! » (eh oui Schwester, je parle de toi) Vlan, dans les dents!! Mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec mon âge??!!
Pendant cette conversation, un phénomène surnaturel s'est produit. Un Japonais me demande si je peux take a picture. Du moins, c'est ce que j'avais compris, alors je réponds œuf corse et commence à me lever. No, no, picture OF you! Mi-interloquée mi-amusée, je dis why not (je suis vraiment pas compliquée comme fille), sa femme vient s'asseoir à côté de moi et c'est parti pour un photo shooting sans fin. Toutes les Japonaises de la plate-forme ont afflué vers moi et ont fait la queue pour être photographiées à mes côtés! Je n'ai toujours pas compris... Ce n'était pas la caméra cachée, alors quoi? Ma peau laiteuse (quoique vu la chaleur mon teint devait être davantage beaujolais que porcelaine), mon chapeau style petite maison dans la prairie, mon collier en noix de coco et melon? Je sèche.
Rien à voir avec la choucroute, mais j'ai envie de terminer avec cette photo qui m'amuse:
à chaque entrée de temple ou début et fin de pont, des impudiques lions exposent allègrement leurs imposants fessiers.
binouse nationale au Cambodge, sur fond de match Italie-Slovaquie que je n'ai pas regardé, trop occupée que j'étais à me faire mordiller les petons par des petits poissons
à ne pas confondre avec celle qu'on trouve partout en Asie du Sud-est... (enfin euh... on en a vu dans les 2 pays par lesquels nous sommes passés jusqu'ici!)
Que ce soit à San Francisco, en NZ, en Australie, à Hong Kong, Bangkok, Koh Chang ou ailleurs, c'est partout le même problème: tout le monde écorche nos prénoms (et pourtant, le mien, il est on ne peut plus banal et international... merci Pinouch et Minouch), heureusement qu'on a pensé aux pansements. Le plus drôle, c'est quand les gens les écrivent à l'oreille... Nous avons pris un malin plaisir à faire un petit best of. En tête du classement: Anchor et Meloni (like the big fruit?!)(ça vaut bien la peine de s'évertuer à prononcer à l'anglaise),
marque de lait la plus courante en NZ, répandue aussi assez largement en Australie
suivis de près par Menin... Là c'est plus de l'écorchage, c'est carrément du massacrage (mais euuuh, je néologise quand je veux où je veux si je veux) et les pansements ne suffisent plus. Encore un qui n'a pas pensé à « équilibrer » pendant la plongée, c'est-à-dire déboucher ses oreilles. (NB: c'était sur le bateau à Cairns).Enfin je ne peux pas me permettre de critiquer (mais je le fais quand même) car niveau oreilles bouchées (des FLEtistes avertis diraient plus scientifiquement et jargonneusement « cribles phonologiques persistants ») je suis pas mal non plus. Je connais plus d'un Asiatique qui doit bien se marrer avec ses potes (rien que le bon Niro... pardon...Nori).
Mais je ne suis pas là pour vous narrer les déformations quotidiennes que subissent nos pauvres prénoms.
Passons aux choses sérieuses: les temples d'Ankgor. Je préfère vous prévenir dès maintenant: ne comptez pas sur moi pour vous présenter l'historique du site ou vous en expliquer l'architecture . Pour cela il y a Google, Pierre Loti et moult guides illustrés disponibles dans les meilleures librairies (et à chaque coin de temple). Vous devrez vous contenter de mes modestes impressions, de mes anecdotes et de mes clichés ratés.
Il faisait tellement chaud (plus de 40) et lourd que je me traînais suante et étourdie 10 mètres derrière les autres et n'ai pas pu profiter de la moitié des explications de notre guide pourtant si sympathique et compétent. Je ne sais pas comment font les locaux qui sont couverts de la tête aux pieds quelle que soit la température(au moins, ils font des économies en crème solaire). C'est l'inconvénient de la saison des pluies (de mai à octobre). L'avantage, c'est que les cars de touristes ne cachent pas les temples. De là à dire qu'on était les seuls, il y a un fossé.
Bon allez,je commence enfin (il est temps, après ¾ de page A4) (je pourrais continuer mes digressions pendant des pages mais je vous sens impatients) (à propos, faudrait que je songe à arrêter les parenthèses) (mais je ne me sens pas encore prête... ) (pour cela, il faut de la motivation et le faire pour soi, pas pour les autres) (OK, demain, j'arrête).
Vous connaissez sans doute la cuisine fusion? Eh bien à Angkor, ce sont les temples fusion: bouddhistes avec une touche d'hindouisme, comme en témoigne par exemple cette gravure murale.
notez la double position des jambes de la divinité quadrupède, bouddhiste et hindouiste en même temps.
Tout ça à cause de (ou grâce à) l'inconstance religieuse des rois khmers successifs. L'un était fan de Bouddha, le suivant préférait Shiva, Krishna et Vishnu. Chacun son truc. Enfin surtout, ça a pris pas mal de temps à la construction cette bêtise-là (façon de parler... je précise avant de me faire jeter des... vieilles pierres): entre le 9e et le 15e siècle, ils ont eu le temps de changer d'avis, les monarques, et de faire démolir, modifier, reconstruire...
Aujourd'hui 90% de la population cambodgienne est bouddhiste, mais dans la pratique,c'est un bouddhisme qui reste teinté d'hindouisme. Notre guide nous a raconté qu'avant de passer son examen de certification, il a offert un poulet aux dieux... (les offrandes ne font pas partie des pratiques bouddhistes). De toute apparence, ce fut efficace!
Mais revenons-en à nos temples. Comme tout monument historique qui se respecte, ils sont en constante restauration.
il y a du boulot en effet
les bâches vertes nuisent à la majesté du temple d'Angkor Vat. C'est également raté pour le coucher de soleil flamboyant... (ou le lever... mais est-ce qu'on a une tête à mettre le réveil à 4h du mat?!) j'ai honte de mettre en ligne cette photo pourrie alors qu'il y en de tellement plus belles sur le Web... Mais au moins... c'est moiiii qui l'ai faite! (et ça se voit)
Laissé sans surveillance pendant la dictature des Khmers rouges, le site a été pillé, d'où pas mal de têtes qui manquent:
rambarde du pont qui mène à l'entrée du Preah(et non pas Sher) Khan, modeste petit temple de 700m sur 800.
heureusement que Tata Mélanie est là pour mener l'opération recapitage de dieux décapités
Vous vous demandiez d'où je tiens cet atroce bracelet porte-bonheur jaune fluo? Voici la réponse.
Ce n'est que le début d'un couloir sans fin.
Passons maintenant à la cité fortifiée d'Angkor Thom, où le plus impressionnant est sans conteste le Bayon (nommé ainsi à cause des arbres de ce nom qui y poussent).
On s'y sent... jaugé voire surveillé. Pas moins de 214 têtes immenses vous regardent de haut:
Elles sont censées représenter une divinité dont j'ai oublié le nom à coucher dehors, mais ressemblent fortement (ça alors) au roi qui a fait construire le temple(oublié son nom à lui aussi...)
et 6 de plus...
Les murs sont ornés d'une multitude de sculptures représentant des scènes de guerre, de la vie quotidienne, des danses... et des dieux, bien sûr.
à quoi reconnaît-on les soldats khmers? A leur lobe allongé... (ça par contre, les détails anodins, je retiens...)
Avant que vous ne vous endormiez... un peu de sensationnel, de pipole!! Je sais que ça passionnera certaines de mes fidèles lectrices que je sens déjà bouillir d'impatience.
Nous avons marché dans les pas... d'Angelina à Ta Prohm, lieu de tournage de Tomb Raider (enfin... d'UNE scène de Tomb Raider)... Vous n'avez jamais vu le film? Moi non plus. Aucune importance, le temple vaut le coup d'œil pour lui-même. La nature a lentement mais sûrement repris ses droits, ce qui donne un spectacle assez impressionnant. D'immenses arbres allant jusqu'à 60m de haut sont venus s'enrouler autour de la pierre, détruisant quelques pans mais en soutenant d'autres. Résultat: une fusion arbres-temple involontaire et insolite, mais absolument réussie:
Angelina was here
difficile de prendre une japanese-free picture...but I did it!! Comme par hasard, c'est dans ce temple-là qu'ils étaient tous concentrés, nos amis nippons et leurs gros appareils.
Nous avons terminé par Phnom Bakheng où au terme d'une épuisante montée (je supporte pas l'effort sous la chaleur...)(déja que j'ai du mal avec l'effort tout court) nous étions censés jouir d'une vue panoramique et d'un magnifique coucher de soleil.
Notre conducteur de touk touk nous a bien roulés, dans les 2 sens du terme. Il nous y a déposés (en bas de la colline) une bonne heure avant le coucher de soleil « mais si, mais si, le soleil se couche à 17h! », résultat on s'est retrouvés à poireauter là-haut avec des centaines d'autres touristes. Comme il est payé à la journée, ça lui évite des kilomètres.
J'étais assise sur une vieille pierre à photographier les insectes
plus joli que le panorama tout gris
et à broyer du noir sous le ciel gris et les gouttelettes de pluie, fatiguée, énervée, bref, si j'avais été une autre personne, je ne me serais pas approchée. Faut croire que les gens aiment le challenge. Un jeune garde s'est tapé la causette, surtout pour pratiquer son anglais, content de voir du monde après une journée ennuyeuse (saison basse, je vous rappelle). Why not? Après l'avoir rassuré (« yes, I'm happy »), j'ai appris qu'il avait 23 ans, 4 sœurs et un frère, qu'il gagnait 60$ par mois pour 3 jours de travail par semaine (ce qui apparemment est beaucoup pour les standards locaux). Après lui avoir fait répéter 3 fois sa phrase, j'ai compris qu'il voulait me faire rencontrer un ami à lui. Je lui demande: why??!! Réponse: « because you too old for me. Your sister, for me! » (eh oui Schwester, je parle de toi) Vlan, dans les dents!! Mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec mon âge??!!
Pendant cette conversation, un phénomène surnaturel s'est produit. Un Japonais me demande si je peux take a picture. Du moins, c'est ce que j'avais compris, alors je réponds œuf corse et commence à me lever. No, no, picture OF you! Mi-interloquée mi-amusée, je dis why not (je suis vraiment pas compliquée comme fille), sa femme vient s'asseoir à côté de moi et c'est parti pour un photo shooting sans fin. Toutes les Japonaises de la plate-forme ont afflué vers moi et ont fait la queue pour être photographiées à mes côtés! Je n'ai toujours pas compris... Ce n'était pas la caméra cachée, alors quoi? Ma peau laiteuse (quoique vu la chaleur mon teint devait être davantage beaujolais que porcelaine), mon chapeau style petite maison dans la prairie, mon collier en noix de coco et melon? Je sèche.
Rien à voir avec la choucroute, mais j'ai envie de terminer avec cette photo qui m'amuse:
à chaque entrée de temple ou début et fin de pont, des impudiques lions exposent allègrement leurs imposants fessiers.
23 juin 2010
55. Bienvenue chez les Khmers (2)
Je n'avais jamais vu la pauvreté en face et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est frappant. Ce qui me choque le plus, ce sont tous ces enfants envoyés mendier par leur parents (s'ils en ont) pour faire vibrer la corde sensible des touristes... et ça marche. A 5 ou 6 ans, ils ont déjà une audace incroyable, à l'instar de cette petite fille avec un bébé dans les bras. Me demandant avec insistance « money for me, not for you » (probablement la seule phrase d'anglais qu'elle connaisse), elle me poursuit jusque dans le supermarché où je suis rentrée. Que faire pour aider, autre que se lancer dans l'humanitaire?
Ce ne sont pas les quelques dollars que je distribue arbitrairement chaque jour qui vont changer quoi que ce soit. Je me suis rarement sentie aussi impuissante et le spectacle quotidien de cette misère me laisse un arrière-goût d'amertume constant.
L'émergence de Siem Reap comme destination touristique depuis 2005 (2 millions de touristes par an, autant que le nombre de personnes assassinées ou mortes de faim ou de maladie pendant le régime de Pol Pot, macabre coïncidence) n'arrange rien à la mendicité dans la ville: ça a fait affluer des milliers de familles d'autres régions dans l'espoir d'une vie meilleure grâce aux dollars des touristes...
A côté de la mendicité, il y a ces vendeurs à la sauvette qui proposent tous plus ou moins la même chose. La concurrence est tellement rude (comme pour les touk-touk) qu'on te harcèle tous les mètres pour que tu achètes des choses dont tu n'as (à quelques exceptions près) absolument pas besoin ou que tu viens d'acheter au vendeur qui t'a demandé en premier. Guides de voyage, bracelets, parapluies (OK ça peut être utile en saison des pluies), cartes postales (« 10 for 1$! ») , rondelles d'ananas, boissons, baguettes de pain (la colonisation a laissé des traces), flûtes à bec (ou pipeaux, plus exactement): au soleil ou sous la pluie, à midi ou à minuit, il y a tout ce que vous voulez (et surtout ce que vous ne voulez pas) chez les Siem Riepais.
Le pire c'est autour des attractions touristiques. Les vendeurs, adultes comme enfants, assaillent littéralement les touristes. A Angkor, je me suis fait prendre en embuscade par une toute petite vendeuse de pipeaux alors que je voulais juste aller aux toilettes tranquillement. La même rengaine en boucle pendant 2 minutes (2 minutes réelles, c'est très long): « please lady, buy a flute, one flute one dollar. (…) Please lady buy a flute, 2 flutes one dollar. Today is bad bini (comprendre business) (…) Please lady, buy a flute, 3 flutes one dollar. Today is bad bini, please buy a flute » et ainsi de suite. C'eût été comique si ce n'était pas aussi tragique dans le fond.
Malgré la pauvreté, la vie semble paisible. En nous rendant au « floating village », nous sommes passés par un village normal (pas flottant, quoi!)... que nous avons largement préféré au « floating village en lui-même...
Pour commencer, pas de route goudronnée mais des chemins de terre battue.
Je vous présente la fameuse terre rouge, chaleureuse mais salissante... Elle vient recouvrir votre peau d'une fine pellicule dès 10 minutes après la sortie de la douche, même en ville. Je ne vous raconte pas l'état de mon pantalon beige (oui je sais, quelle idée de porter ça) après une journée à Angkor Vat. Je m'étonnais que mes cheveux ne soient pas gras au bout de 5 jours sans lavage jusqu'à ce que je comprenne que la poussière avait un effet shampoing sec, venant se coller sur le gras. Appétissant, n'est-ce pas?!
Je disais donc chemins de terre battue, des deux côtés desquels se trouvaient des maisons sur pilotis.
Même quand elles ne se trouvent pas au bord de l'eau comme celle-ci, les maisons sont très souvent construites sur pilotis à cause des fortes pluies. Il n'est pas rare de passer devant des champs entiers inondés.
Toutes les portes sont ouvertes, des femmes font la lessive devant l'entrée de la maison (les pauvres elles doivent pas en finir), les télés tournent (ça fait presque anachronisme), ça sent le riz qui cuit, des chiens courent, des jeunes jouent au volley (sur un terrain... en terre rouge, ça alors) ou font les zouaves sur leur mobylette, des enfants pouffent de rire à notre passage et nous saluent à grands coups de « Helloooo! »...
Bref, c'est authentique et plein de vie.
On ne peut malheureusement pas en dire autant des fameux « floating villages » du lac Tonlé Sap quelques kilomètres plus loin... Nous aurions dû prendre plus au sérieux l'avertissement du Lonely Planet qui parlait d' « escroquerie flottante ». Pour les visiter, pas le choix, obligés de louer une barque à moteur au prix exorbitant (pour un pays où on peut trouver une chambre d'hôtel tout à fait convenable à 5$) de 10$ par personne pour 1h30. Et encore, on a eu de la chance, en haute saison c'est 15$. Bon, ça a son charme, c'est indéniable.
On croise des gens qui se déplacent en barque d'une maison à l'autre, voit des enfants qui se baignent dans l'eau boueuse, des ateliers divers, des magasins, des restaurants, des habitations bien sûr, et plein de scènes de la vie quotidienne comme dans un village « classique ».
Voilà pour le positif.
Mais les pauvres villageois flottants, ils doivent en avoir ras-le-bol de ces couillons de touristes qui passent en s'extasiant à longueur de journée. Et puis nous, on se sent un peu voyeurs... et carrément pigeons. A mi-chemin, pause obligatoire dans un bâtiment sordide en plein milieu du lac, qui fait 3 en un: magasin, buvette, et « crocodile farm ». Tu parles... 10 pauvres crocodiles entassés dans une fosse parmi les déchets.
pauvres bêtes , elles faisaient plus pitié que peur.
Il n'y a pas que les crocodiles qui sont honteusement exploités, il y a aussi les enfants...
Tous les 10 mètres, des enfants passent en barque pour proposer des boissons, faire la manche ou demander de l'argent contre des spectacles de sensation.
Bien triste, tout ça.
Et pourtant... quel peuple fantastique que le peuple cambodgien. Ils pourraient rivaliser avec les Néozélandais au niveau de la gentillesse. Ils se montrent toujours très respectueux, et le sourire qu'ils affichent perpétuellement semble vraiment authentique. Et puis qu'est-ce qu'ils sont beaux!
Je termine par une note d'espoir avec la photo de ces deux adorables petits rencontrés au coin d'un temple d'Angkor. Ils jouaient tout simplement, sous la surveillance de leur mère.
à 3 ou 4 ans, déjà le look baggy... ça promet!
Ce ne sont pas les quelques dollars que je distribue arbitrairement chaque jour qui vont changer quoi que ce soit. Je me suis rarement sentie aussi impuissante et le spectacle quotidien de cette misère me laisse un arrière-goût d'amertume constant.
L'émergence de Siem Reap comme destination touristique depuis 2005 (2 millions de touristes par an, autant que le nombre de personnes assassinées ou mortes de faim ou de maladie pendant le régime de Pol Pot, macabre coïncidence) n'arrange rien à la mendicité dans la ville: ça a fait affluer des milliers de familles d'autres régions dans l'espoir d'une vie meilleure grâce aux dollars des touristes...
A côté de la mendicité, il y a ces vendeurs à la sauvette qui proposent tous plus ou moins la même chose. La concurrence est tellement rude (comme pour les touk-touk) qu'on te harcèle tous les mètres pour que tu achètes des choses dont tu n'as (à quelques exceptions près) absolument pas besoin ou que tu viens d'acheter au vendeur qui t'a demandé en premier. Guides de voyage, bracelets, parapluies (OK ça peut être utile en saison des pluies), cartes postales (« 10 for 1$! ») , rondelles d'ananas, boissons, baguettes de pain (la colonisation a laissé des traces), flûtes à bec (ou pipeaux, plus exactement): au soleil ou sous la pluie, à midi ou à minuit, il y a tout ce que vous voulez (et surtout ce que vous ne voulez pas) chez les Siem Riepais.
Le pire c'est autour des attractions touristiques. Les vendeurs, adultes comme enfants, assaillent littéralement les touristes. A Angkor, je me suis fait prendre en embuscade par une toute petite vendeuse de pipeaux alors que je voulais juste aller aux toilettes tranquillement. La même rengaine en boucle pendant 2 minutes (2 minutes réelles, c'est très long): « please lady, buy a flute, one flute one dollar. (…) Please lady buy a flute, 2 flutes one dollar. Today is bad bini (comprendre business) (…) Please lady, buy a flute, 3 flutes one dollar. Today is bad bini, please buy a flute » et ainsi de suite. C'eût été comique si ce n'était pas aussi tragique dans le fond.
Malgré la pauvreté, la vie semble paisible. En nous rendant au « floating village », nous sommes passés par un village normal (pas flottant, quoi!)... que nous avons largement préféré au « floating village en lui-même...
Pour commencer, pas de route goudronnée mais des chemins de terre battue.
Je vous présente la fameuse terre rouge, chaleureuse mais salissante... Elle vient recouvrir votre peau d'une fine pellicule dès 10 minutes après la sortie de la douche, même en ville. Je ne vous raconte pas l'état de mon pantalon beige (oui je sais, quelle idée de porter ça) après une journée à Angkor Vat. Je m'étonnais que mes cheveux ne soient pas gras au bout de 5 jours sans lavage jusqu'à ce que je comprenne que la poussière avait un effet shampoing sec, venant se coller sur le gras. Appétissant, n'est-ce pas?!
Je disais donc chemins de terre battue, des deux côtés desquels se trouvaient des maisons sur pilotis.
Même quand elles ne se trouvent pas au bord de l'eau comme celle-ci, les maisons sont très souvent construites sur pilotis à cause des fortes pluies. Il n'est pas rare de passer devant des champs entiers inondés.
Toutes les portes sont ouvertes, des femmes font la lessive devant l'entrée de la maison (les pauvres elles doivent pas en finir), les télés tournent (ça fait presque anachronisme), ça sent le riz qui cuit, des chiens courent, des jeunes jouent au volley (sur un terrain... en terre rouge, ça alors) ou font les zouaves sur leur mobylette, des enfants pouffent de rire à notre passage et nous saluent à grands coups de « Helloooo! »...
Bref, c'est authentique et plein de vie.
On ne peut malheureusement pas en dire autant des fameux « floating villages » du lac Tonlé Sap quelques kilomètres plus loin... Nous aurions dû prendre plus au sérieux l'avertissement du Lonely Planet qui parlait d' « escroquerie flottante ». Pour les visiter, pas le choix, obligés de louer une barque à moteur au prix exorbitant (pour un pays où on peut trouver une chambre d'hôtel tout à fait convenable à 5$) de 10$ par personne pour 1h30. Et encore, on a eu de la chance, en haute saison c'est 15$. Bon, ça a son charme, c'est indéniable.
On croise des gens qui se déplacent en barque d'une maison à l'autre, voit des enfants qui se baignent dans l'eau boueuse, des ateliers divers, des magasins, des restaurants, des habitations bien sûr, et plein de scènes de la vie quotidienne comme dans un village « classique ».
Voilà pour le positif.
Mais les pauvres villageois flottants, ils doivent en avoir ras-le-bol de ces couillons de touristes qui passent en s'extasiant à longueur de journée. Et puis nous, on se sent un peu voyeurs... et carrément pigeons. A mi-chemin, pause obligatoire dans un bâtiment sordide en plein milieu du lac, qui fait 3 en un: magasin, buvette, et « crocodile farm ». Tu parles... 10 pauvres crocodiles entassés dans une fosse parmi les déchets.
pauvres bêtes , elles faisaient plus pitié que peur.
Il n'y a pas que les crocodiles qui sont honteusement exploités, il y a aussi les enfants...
Tous les 10 mètres, des enfants passent en barque pour proposer des boissons, faire la manche ou demander de l'argent contre des spectacles de sensation.
Bien triste, tout ça.
Et pourtant... quel peuple fantastique que le peuple cambodgien. Ils pourraient rivaliser avec les Néozélandais au niveau de la gentillesse. Ils se montrent toujours très respectueux, et le sourire qu'ils affichent perpétuellement semble vraiment authentique. Et puis qu'est-ce qu'ils sont beaux!
Je termine par une note d'espoir avec la photo de ces deux adorables petits rencontrés au coin d'un temple d'Angkor. Ils jouaient tout simplement, sous la surveillance de leur mère.
à 3 ou 4 ans, déjà le look baggy... ça promet!
22 juin 2010
54. Bienvenue chez les Khmers (1)
Vous aimez la sensation de richesse qu'on peut éprouver en palpant ses liasses de billets au Monopoly? Venez au Cambodge, vous pourrez ressentir la même chose... avec de la vraie monnaie. Vous n'avez besoin pour cela que de quelques euros à échanger, sachant qu'un euro vaut à peu près 5000 riels.
Après mon passage au bureau de change, j'étais la reine du pétrole. Pas moins de 130 000 riels en main.
A côté du riel cambodgien, les billets de 1000 bats thaïlandais, c'est du pipi de chat... Et encore, le billet de 50 000 manque sur la photo.
Mais attention: les riels ne sont disponibles que dans les bureaux de change. Si vous retirez de l'argent dans un distributeur, vous recevrez automatiquement des dollars américains. Les deux monnaies cohabitent pacifiquement, se complétant à certains égards. Au restaurant, les prix sont généralement affichés en dollars, mais si vous voulez payer en riels, pas de problème, on vous fait la conversion. Sur le marché par contre, surtout pour les petites sommes, on vous indique le prix (à marchander!) en riels, par exemple 5 000 pour un kilo de rambutan (autre nom du ngo) (alors, c'est quoi? On va voir qui suit). Vous n'avez que des dollars en poche? No problem.
Pour toute unité en-dessous d'un dollar, on vous rendra la monnaie en riels sous forme de billets uniquement. Les pièces n'existent pas dans ce pays (encore une analogie avec le Monopoly), n'en déplaise aux numismates. Un exemple: vous achetez une bouteille d'eau qui vaut 50 centimes de dollar (soit 2000 riels) et comme vous venez de retirer de l'argent, vous ne disposez que d'un billet de 50$ pour payer (ça sent le vécu... normal, ça m'est arrivé pas plus tard qu'hier). Aucun problème, on vous rend 49$ et 2000 riels (soit 50 cents) Ça demande un temps d'adaptation, mais on s'y fait relativement vite. Ce qui est plus difficile, c'est de distinguer les différents billets au premier coup d'œil. Il y a tellement de zéros! J'ai fait le bonheur d'un petit garçon dans la rue en confondant billet de 1 000 et billet de 10 000.
Si vous avez l'impression de ne rien comprendre, ce n'est pas grave, j'irai même juste à dire que c'est normal (prenant mon cerf-volant pour une généralité). Relisez ce post le lendemain, puis le surlendemain, et ça finira par rentrer.
Pourquoi ce double système? Je soupçonne une conspiration des profs de maths cambodgiens dont le but serait de faire de leurs élèves des bêtes en calcul mental dès leur plus jeune âge et ce sans avoir besoin de les motiver.
Cependant, il se peut que je me trompe et que les Cambodgiens veuillent tout simplement remplacer le riel par le dollar de manière progressive.
Trêve de considérations monétaires et de supputations hasardeuses, venons-en aux faits.
Après un voyage passablement éprouvant (3h d'attente pour le visa sous une chaleur de plomb, pas un pet d'air), nous avons passé 3 jours dans la ville de Siem Reap (prononcer siiiim-wiiiip), à 2 pas (ou plutôt à un coup de touk-touk) du fameux site des temples d'Angkor.
Je ne développe pas maintenant car ces vieilles pierres (pardon Pinouch) méritent de faire l'objet d'un post spécifique.
Je disais donc à un coup de touk-touk... justement, parlons-en, des touk-touk.
Contrairement au touk-touk thaïlandais qui a deux roues devant, deux roues derrière (comme une voiture, quoi), le touk-touk cambodgien se compose d'un mini-carrosse-remorque (le vocabulaire me manque) attaché à une mobylette.
sans oublier les bâches de protection contre la pluie, indispensables en période de mousson. Encore une chose que je pourrai ajouter sur mon CV en rentrant: experte es touk-touk. Il y ena qui font de la littérature comparée, moi c'est de l'étude de touk-touk comparée.
Enfin bref, le résultat est le même: roues en ligne ou roues parallèles, le conducteur met autant d'énergie à essayer de tirer le meilleur prix du touriste non averti. On ne peut pas leur en vouloir car ici la vie est vraiment difficile.
Développement de ce dernier point dans le prochain post.
Après mon passage au bureau de change, j'étais la reine du pétrole. Pas moins de 130 000 riels en main.
A côté du riel cambodgien, les billets de 1000 bats thaïlandais, c'est du pipi de chat... Et encore, le billet de 50 000 manque sur la photo.
Mais attention: les riels ne sont disponibles que dans les bureaux de change. Si vous retirez de l'argent dans un distributeur, vous recevrez automatiquement des dollars américains. Les deux monnaies cohabitent pacifiquement, se complétant à certains égards. Au restaurant, les prix sont généralement affichés en dollars, mais si vous voulez payer en riels, pas de problème, on vous fait la conversion. Sur le marché par contre, surtout pour les petites sommes, on vous indique le prix (à marchander!) en riels, par exemple 5 000 pour un kilo de rambutan (autre nom du ngo) (alors, c'est quoi? On va voir qui suit). Vous n'avez que des dollars en poche? No problem.
Pour toute unité en-dessous d'un dollar, on vous rendra la monnaie en riels sous forme de billets uniquement. Les pièces n'existent pas dans ce pays (encore une analogie avec le Monopoly), n'en déplaise aux numismates. Un exemple: vous achetez une bouteille d'eau qui vaut 50 centimes de dollar (soit 2000 riels) et comme vous venez de retirer de l'argent, vous ne disposez que d'un billet de 50$ pour payer (ça sent le vécu... normal, ça m'est arrivé pas plus tard qu'hier). Aucun problème, on vous rend 49$ et 2000 riels (soit 50 cents) Ça demande un temps d'adaptation, mais on s'y fait relativement vite. Ce qui est plus difficile, c'est de distinguer les différents billets au premier coup d'œil. Il y a tellement de zéros! J'ai fait le bonheur d'un petit garçon dans la rue en confondant billet de 1 000 et billet de 10 000.
Si vous avez l'impression de ne rien comprendre, ce n'est pas grave, j'irai même juste à dire que c'est normal (prenant mon cerf-volant pour une généralité). Relisez ce post le lendemain, puis le surlendemain, et ça finira par rentrer.
Pourquoi ce double système? Je soupçonne une conspiration des profs de maths cambodgiens dont le but serait de faire de leurs élèves des bêtes en calcul mental dès leur plus jeune âge et ce sans avoir besoin de les motiver.
Cependant, il se peut que je me trompe et que les Cambodgiens veuillent tout simplement remplacer le riel par le dollar de manière progressive.
Trêve de considérations monétaires et de supputations hasardeuses, venons-en aux faits.
Après un voyage passablement éprouvant (3h d'attente pour le visa sous une chaleur de plomb, pas un pet d'air), nous avons passé 3 jours dans la ville de Siem Reap (prononcer siiiim-wiiiip), à 2 pas (ou plutôt à un coup de touk-touk) du fameux site des temples d'Angkor.
Je ne développe pas maintenant car ces vieilles pierres (pardon Pinouch) méritent de faire l'objet d'un post spécifique.
Je disais donc à un coup de touk-touk... justement, parlons-en, des touk-touk.
Contrairement au touk-touk thaïlandais qui a deux roues devant, deux roues derrière (comme une voiture, quoi), le touk-touk cambodgien se compose d'un mini-carrosse-remorque (le vocabulaire me manque) attaché à une mobylette.
sans oublier les bâches de protection contre la pluie, indispensables en période de mousson. Encore une chose que je pourrai ajouter sur mon CV en rentrant: experte es touk-touk. Il y ena qui font de la littérature comparée, moi c'est de l'étude de touk-touk comparée.
Enfin bref, le résultat est le même: roues en ligne ou roues parallèles, le conducteur met autant d'énergie à essayer de tirer le meilleur prix du touriste non averti. On ne peut pas leur en vouloir car ici la vie est vraiment difficile.
Développement de ce dernier point dans le prochain post.
20 juin 2010
53. A nous le grand bleu!
Fini le barbotage de surface tel que nous l'avons pratiqué dans la Grande Barrière de Corail: nous sommes passées aux choses sérieuses!
C'est non sans fierté que je vous annonce que j'ai réussi du premier coup mon permis de plongée à l'école « BB Divers »de Bang Bao.
Ajouter « avec brio » ne serait pas honnête. Non, pour dire la vérité, j'en ai sacrément bavé.
D'abord, nous avons dû passer par la case « théorie », ce qui n'a pas été sans me rappeler le passage du code à l'auto-école, sauf qu'à la place des diapos, on vous passe une vidéo explicative avec un clown américain tellement pas drôle qu'on en rit, justement.
Si j'avais su ce qui m'attendait, je ne serais pas venue... Je m'étais inscrite à un cours de plongée, pas de physique! (in English, en plus...) Ceci dit, incroyable mais vrai, j'ai fini par faire des progrès. J'ai compris en quelques minutes ce que mes profs de physique se sont échinés à nous expliquer pendant des heures. Vive la physique appliquée.
Après avoir (re)découvert que les bars ne sont pas qu'un endroit où on peut aller se désaltérer d'une bière ou autre, j'ai compris le pourquoi de la règle neumbeur one de la plongée: quoi qu'il arrive, ne retenez jamais votre respiration. Pourquoi? A cause de la variation de la densité de l'air en fonction de la pression. Plus on est en profondeur, plus l'air se comprime et moins il prend de place, et vice-versa. Alors qu'est-ce que ça donne appliqué aux poumons? Quelque chose qu'on n'a pas vraiment envie de s'imaginer... mais dont il faut être conscient quand on compte plonger le surlendemain. Tout simplement: si vous remplissez vos poumons d'air en profondeur et que vous remontez sans expirer, eh bien... ils explosent.
Pour être sûr que nous ayons bien compris, on nous a proposé d'autres exemples par analogie: qu'est-ce qu'il se passe si on immerge à 10m de profondeur (ou plus) une bouteille en plastique fermée remplie d'air ? Elle explose, se ratatine, ou bien rien ne change?
Je vous laisse réfléchir...
Que vous me croyiez ou pas, j'ai réussi le test final du premier coup sans copier sur ma voisine... et pourtant, il y avait même de la biologie (quels sont les manifestations de la maladie de la décompression – quand on remonte trop vite à la surface) et du calcul... (déterminer à partir d'un tableau combien de temps on peut rester sous l'eau, en fonction de la profondeur et du temps de pause entre 2 séances de plongée)
Bon, après la théorie, la pratique... c'est une autre paire de manches. Nous avons fait une journée d'entrainement dans la piscine du club, au début de laquelle j'ai cru que j'allais tout simplement abandonner. J'ai réussi à faire piquer une crise à Patrick notre instructeur hollandais...
Ça m'a rappelé l'époque où je faisais le désespoir de mes profs de sport. « Au bout de la 5e séance elle n'a toujours pas assimilé les pas de base » (prof de danse rock), « Ne prends surtout pas ça au bac »(profs de badminton, gym, natation, ping-pong et j'en oublie) (du coup j'ai pris muscu, un des rares sports ne demandant presque aucune coordination, seulement une discipline de fer), «les filles, je vous ai demandé un combat, pas de la danse de salon » (prof de judo), « je n'ai jamais vu ça en 20 ans de carrière » (prof de conduite)...
La différence entre la plongée et les autres disciplines, c'est que si on ne suit pas les règles, on se met en danger de mort... (d'où la gueulante de Patrick). Du coup, ça m'a motivée à me con-cen-trer, et malgré quelques problèmes de coordination et une lenteur au-dessus de la moyenne, j'ai exécuté les différents exercices sans problème majeur. Enlever et remettre le masque sous l'eau, respirer par la bouche seulement alors que le nez trempe dans l'eau, enlever et remettre l'embout (pardon, le détenteur, viens-je de voir dans le manuel que je n'avais pas encore ouvert) dans la bouche, réguler ses mouvements en fonction de la respiration...
Nous avons simulé toutes les situations-catastrophe qui n'arriveront très probablement jamais... Je n'ai plus d'air, je remonte lentement à la surface en faisant « aaaaaaah », ou bien je partage avec mon pote (chacun a un embout de remplacement)... Tes tuyaux se sont pris dans des cordages ou des rochers? Pas de panique Monique, il suffit d'enlever la veste, de démêler le tout, et de la remettre. Plus facile à dire qu'à faire, néanmoins.
Bref, j'ai compris que la règle numbeur two, c'est garder son calme dans les situations critiques, ce qui n'est pas ma spécialité. C'est quand j'ai réussi à rester sous l'eau alors que j'avais bu la tasse par le nez que j'ai compris que j'étais prête pour le « open water diving » dans l'océan.
Sinon, saviez-vous que la plongée nécessite l'apprentissage d'une nouvelle langue pour pouvoir communiquer sous l'eau avec ses petits camarades? Je peux ajouter dans la rubrique langues de mon CV « langage des signes sous-marin »...
Ce n'est pas très élaboré, mais efficace. OK, plus beaucoup d'air, plus d'air(j'espère n'avoir jamais à l'utiliser celui-ci), on remonte, on descend, stop, j'ai un problème, triggerfish (=attention, poisson méchant qui pique) (ça fait mal mais c'est pas mortel). Je crois que c'est tout.
Le 3e jour, nous sommes enfin passés à la véritable plongée dans la vraie mer...
J'ai compris ma douleur dès l'enfilage de la palme sur un doigt de pied purulent qui a doublé de volume (freinage en scooter, remember). Ce n'était que le début. Je suis rentrée bonne pour l'abattoir. Par quoi je commence?
Mon genou droit ressemble à une amanite inversée (vous savez, ces champignons toxiques rouges à pois blancs) à la suite de l'effleurement d'une anémone bleue, certes très gracieuse, mais surtout venimeuse.
Ma cheville droite est couverte d'entailles dues à la collision avec des vilains coraux coupants.
Résultat, ma jambe droite est une faute de goût en elle-même, mélangeant pois et rayures.
Quand à mon pied gauche, il s'est fait empaler par un oursin. Bon, un pic seulement, mais aïe aïe aïe quand même.
Bref, au cas où vous n'auriez pas saisi, j'ai eu comme qui dirait quelques problèmes de motricité sous-marine. J'ai scruté en vain les jambes des autres plongeurs: quelques inévitables piqûres de moustique, mais pas l'ombre d'une égratignure. Humiliant.
Les combinaisons non-intégrales sont une aberration (à mon humble avis).
En plus, je ne suis pas près de cicatriser car l'air est tellement humide ici...
« Divers have more fun than other people », promettait la vidéo...
A part ces petits malheurs, la plongée, c'est royal! Un autre monde qui, contrairement à ce qu'on peut penser, n'est pas celui du silence. Le bruit principal est celui de sa propre respiration, ce qui est plutôt relaxant. Au moins, on ne risque pas de briser la règle numéro un. On se déplace tout doucement, tout doucement, dans l'espoir de voir LE poisson de l'année. Patrick nous a montré un « sandfish », ce fameux poisson-caméléon qui se confond avec le sable (très laid au demeurant). Il est très venimeux mais n'attaque pas si on ne le touche pas. En parlant de méchants poissons... je me suis fait poursuivre par un triggerfish sans m'en apercevoir. Absorbée par mes petits poissons, je n'ai pas vu le signe de Patrick... C'est tout moi. C'était mieux comme ça car j'aurais probablement paniqué. Par contre, j'ai bel et bien vu ma première étoile de mer vivante.
le pire, c'est la remontée sur le bateau.
il n'a pas fallu moins de 3 hommes pour me hisser sur la plateforme.
Désolée, je n'ai pas acheté l'appareil photo étanche comme prévu... déjà que j'avais du mal à me concentrer sur plusieurs choses à la fois (en témoignent mes blessures de guerre), vous imaginez le massacre si en même temps j'avais essayé de prendre des photos? Chaque chose en son temps. De toute façon, quand on a commencé par la grande barrière de corail, les bas-fonds thaïlandais sont assez décevants. La visibilité est souvent mauvaise, les poissons rares, les coraux blafards car décolorés par l'eau trop chaude (plus de 30)...
Nous sommes des sales plongeuses pourri-gâtées.
C'est non sans fierté que je vous annonce que j'ai réussi du premier coup mon permis de plongée à l'école « BB Divers »de Bang Bao.
Ajouter « avec brio » ne serait pas honnête. Non, pour dire la vérité, j'en ai sacrément bavé.
D'abord, nous avons dû passer par la case « théorie », ce qui n'a pas été sans me rappeler le passage du code à l'auto-école, sauf qu'à la place des diapos, on vous passe une vidéo explicative avec un clown américain tellement pas drôle qu'on en rit, justement.
Si j'avais su ce qui m'attendait, je ne serais pas venue... Je m'étais inscrite à un cours de plongée, pas de physique! (in English, en plus...) Ceci dit, incroyable mais vrai, j'ai fini par faire des progrès. J'ai compris en quelques minutes ce que mes profs de physique se sont échinés à nous expliquer pendant des heures. Vive la physique appliquée.
Après avoir (re)découvert que les bars ne sont pas qu'un endroit où on peut aller se désaltérer d'une bière ou autre, j'ai compris le pourquoi de la règle neumbeur one de la plongée: quoi qu'il arrive, ne retenez jamais votre respiration. Pourquoi? A cause de la variation de la densité de l'air en fonction de la pression. Plus on est en profondeur, plus l'air se comprime et moins il prend de place, et vice-versa. Alors qu'est-ce que ça donne appliqué aux poumons? Quelque chose qu'on n'a pas vraiment envie de s'imaginer... mais dont il faut être conscient quand on compte plonger le surlendemain. Tout simplement: si vous remplissez vos poumons d'air en profondeur et que vous remontez sans expirer, eh bien... ils explosent.
Pour être sûr que nous ayons bien compris, on nous a proposé d'autres exemples par analogie: qu'est-ce qu'il se passe si on immerge à 10m de profondeur (ou plus) une bouteille en plastique fermée remplie d'air ? Elle explose, se ratatine, ou bien rien ne change?
Je vous laisse réfléchir...
Que vous me croyiez ou pas, j'ai réussi le test final du premier coup sans copier sur ma voisine... et pourtant, il y avait même de la biologie (quels sont les manifestations de la maladie de la décompression – quand on remonte trop vite à la surface) et du calcul... (déterminer à partir d'un tableau combien de temps on peut rester sous l'eau, en fonction de la profondeur et du temps de pause entre 2 séances de plongée)
Bon, après la théorie, la pratique... c'est une autre paire de manches. Nous avons fait une journée d'entrainement dans la piscine du club, au début de laquelle j'ai cru que j'allais tout simplement abandonner. J'ai réussi à faire piquer une crise à Patrick notre instructeur hollandais...
Ça m'a rappelé l'époque où je faisais le désespoir de mes profs de sport. « Au bout de la 5e séance elle n'a toujours pas assimilé les pas de base » (prof de danse rock), « Ne prends surtout pas ça au bac »(profs de badminton, gym, natation, ping-pong et j'en oublie) (du coup j'ai pris muscu, un des rares sports ne demandant presque aucune coordination, seulement une discipline de fer), «les filles, je vous ai demandé un combat, pas de la danse de salon » (prof de judo), « je n'ai jamais vu ça en 20 ans de carrière » (prof de conduite)...
La différence entre la plongée et les autres disciplines, c'est que si on ne suit pas les règles, on se met en danger de mort... (d'où la gueulante de Patrick). Du coup, ça m'a motivée à me con-cen-trer, et malgré quelques problèmes de coordination et une lenteur au-dessus de la moyenne, j'ai exécuté les différents exercices sans problème majeur. Enlever et remettre le masque sous l'eau, respirer par la bouche seulement alors que le nez trempe dans l'eau, enlever et remettre l'embout (pardon, le détenteur, viens-je de voir dans le manuel que je n'avais pas encore ouvert) dans la bouche, réguler ses mouvements en fonction de la respiration...
Nous avons simulé toutes les situations-catastrophe qui n'arriveront très probablement jamais... Je n'ai plus d'air, je remonte lentement à la surface en faisant « aaaaaaah », ou bien je partage avec mon pote (chacun a un embout de remplacement)... Tes tuyaux se sont pris dans des cordages ou des rochers? Pas de panique Monique, il suffit d'enlever la veste, de démêler le tout, et de la remettre. Plus facile à dire qu'à faire, néanmoins.
Bref, j'ai compris que la règle numbeur two, c'est garder son calme dans les situations critiques, ce qui n'est pas ma spécialité. C'est quand j'ai réussi à rester sous l'eau alors que j'avais bu la tasse par le nez que j'ai compris que j'étais prête pour le « open water diving » dans l'océan.
Sinon, saviez-vous que la plongée nécessite l'apprentissage d'une nouvelle langue pour pouvoir communiquer sous l'eau avec ses petits camarades? Je peux ajouter dans la rubrique langues de mon CV « langage des signes sous-marin »...
Ce n'est pas très élaboré, mais efficace. OK, plus beaucoup d'air, plus d'air(j'espère n'avoir jamais à l'utiliser celui-ci), on remonte, on descend, stop, j'ai un problème, triggerfish (=attention, poisson méchant qui pique) (ça fait mal mais c'est pas mortel). Je crois que c'est tout.
Le 3e jour, nous sommes enfin passés à la véritable plongée dans la vraie mer...
J'ai compris ma douleur dès l'enfilage de la palme sur un doigt de pied purulent qui a doublé de volume (freinage en scooter, remember). Ce n'était que le début. Je suis rentrée bonne pour l'abattoir. Par quoi je commence?
Mon genou droit ressemble à une amanite inversée (vous savez, ces champignons toxiques rouges à pois blancs) à la suite de l'effleurement d'une anémone bleue, certes très gracieuse, mais surtout venimeuse.
Ma cheville droite est couverte d'entailles dues à la collision avec des vilains coraux coupants.
Résultat, ma jambe droite est une faute de goût en elle-même, mélangeant pois et rayures.
Quand à mon pied gauche, il s'est fait empaler par un oursin. Bon, un pic seulement, mais aïe aïe aïe quand même.
Bref, au cas où vous n'auriez pas saisi, j'ai eu comme qui dirait quelques problèmes de motricité sous-marine. J'ai scruté en vain les jambes des autres plongeurs: quelques inévitables piqûres de moustique, mais pas l'ombre d'une égratignure. Humiliant.
Les combinaisons non-intégrales sont une aberration (à mon humble avis).
En plus, je ne suis pas près de cicatriser car l'air est tellement humide ici...
« Divers have more fun than other people », promettait la vidéo...
A part ces petits malheurs, la plongée, c'est royal! Un autre monde qui, contrairement à ce qu'on peut penser, n'est pas celui du silence. Le bruit principal est celui de sa propre respiration, ce qui est plutôt relaxant. Au moins, on ne risque pas de briser la règle numéro un. On se déplace tout doucement, tout doucement, dans l'espoir de voir LE poisson de l'année. Patrick nous a montré un « sandfish », ce fameux poisson-caméléon qui se confond avec le sable (très laid au demeurant). Il est très venimeux mais n'attaque pas si on ne le touche pas. En parlant de méchants poissons... je me suis fait poursuivre par un triggerfish sans m'en apercevoir. Absorbée par mes petits poissons, je n'ai pas vu le signe de Patrick... C'est tout moi. C'était mieux comme ça car j'aurais probablement paniqué. Par contre, j'ai bel et bien vu ma première étoile de mer vivante.
le pire, c'est la remontée sur le bateau.
il n'a pas fallu moins de 3 hommes pour me hisser sur la plateforme.
Désolée, je n'ai pas acheté l'appareil photo étanche comme prévu... déjà que j'avais du mal à me concentrer sur plusieurs choses à la fois (en témoignent mes blessures de guerre), vous imaginez le massacre si en même temps j'avais essayé de prendre des photos? Chaque chose en son temps. De toute façon, quand on a commencé par la grande barrière de corail, les bas-fonds thaïlandais sont assez décevants. La visibilité est souvent mauvaise, les poissons rares, les coraux blafards car décolorés par l'eau trop chaude (plus de 30)...
Nous sommes des sales plongeuses pourri-gâtées.
17 juin 2010
52. Y'a du soleil et une nana, darladirladada (ou la basse saison à Koh Chang)
Essayez d'imaginer un remake des Bronzés, version basse saison. La majorité des (rares) vacanciers est composée de couples de 20 à 40 ans (désolée pour mes lecteurs d'âge respectable voire vénérable, la Thaïlande est un pays de djeunes), il n'y a que quelques représentantes célibataires du sexe féminin, dont... moi. Je suis donc une denrée rare sur le marché. Ce qui est rare est cher (comme Stéphane) donc convoité. Absolument rien de flatteur dans tout ça. Une simple illustration de la loi du marché. Une chèvre se ferait accoster. Âmes seules, vous savez maintenant où aller passer vos vacances. Mais n'espérez pas y trouver le grand amour.
En journée, la fille célibataire est à peu près tranquille. Elle peut lire ou barboter relativement en paix. C'est le soir que ça se corse.
Ah, les soirées à Bang Bao (notre village)... un mythe. Chaque soir, c'est un bar différent qui organise une « party ». Pendant la journée, la promotion bat son plein. Des prospectus sont distribués sur la plage, dans la rue et dans les différents « resorts » par des crieurs. Le vacancier est rare, il faut l'appâter et pour cela tous les moyens sont bons: « Live DJ »(je cite...faudra qu'on m'explique comment un DJ peut opérer en différé), free BBQ, free buckets (seaux de cocktail) pendant la happy hour (qu'il ne s'agit pas de louper), half price beer... C'est limite si on ne se fait pas payer pour venir.
Quand la fête est réussie (ce qui arrive à peu près 2 soirs par semaine), c'est la moitié de la population du village(voire de l'île?) qui est réunie dans un lieu, comme l'autre soir au « Himmel », qui n'a d'allemand que le nom.
Pas possible d'admirer tranquillement les prouesses d'artistes locaux.
c'est ce qu'on appelle jouer avec le feu. Fais attention quand même mon garçon, ce serait dommage d'abîmer ce beau torse tatoué et musclé.
Je me suis retrouvée cernée, faite comme une ratte, prise en sandwich. A ma gauche, un militaire danois de retour d'Afghanistan. A ma droite, un réparateur d'avions québécois. Le premier attaque franco:« Are 23 years old too young for you? ». Mon pauvre garçon, s'il n'y avait que ton âge... Je suis restée poliment (et lâchement) évasive, me demandant comment j'allais me dépêtrer de cette situation sans être trop blessante. Profitant de mon hésitation, le second tente une autre tactique d'approche inspirée de celle de son adversaire. J'en ai encore des courbatures aux zygomatiques. Tenez-vous bien les côtes, voici un compliment à la québécoise: « tu es encore très jolie, tu ne fais pas ton âge. ». Avec l'accent, c'est encore plus drôle... Moi qui n'avais pas encore de complexes sur mon grand âge, je commence à me poser des questions.
Bref, j'étais servie... Il n'a pas fallu moins de l'intervention d'un mannequin hollandais pour me sauver de cette situation critique.
Ce soir, je voulais être tranquille pour terminer et envoyer tranquillement ce post dans un café... un jeune homme en état d'ébriété vient pour la deuxième fois de me faire des pompes sous le nez. Une entrée en matière qui a l'avantage de l'originalité, comparée au « tu viens boire une bière avec nous quand t'as fini »de 2 Français (là je crois que j'ai pas le choix même si j'ai plongée demain matin aux horreurs, ça fait plus d'une heure qu'ils attendent patiemment sans m'embêter).
Mais faut pas me faire chier quand j'écris.
attention chien méchant
Sinon, vous connaissez probablement la boxe thaï. Moi, j'ai expérimenté la drague thaï. Un art aussi. Un petit serveur du « resort » a commencé très fort en me dessinant un cœur sur l'addition dès le premier repas. Bon, il ne me plaît pas (ça alors), mais c'est toujours flatteur. Et puis la professeur qui sommeille (hiberne?) en moi tire son chapeau( pas trop longtemps car le soleil tape) devant ses compétences linguistiques.
à propos de chapeau, j'aime beaucoup l'usage original dont on fait de celui-ça au café Himmel.
Il a appris l'anglais tout seul en arrivant ici, il y a 3 ans, avec un livre... et les touristes. Il a l'oreille, le bougre. Il possède également quelques rudiments de français. « Bonjour, je t'aime », m'annonce-t-il dès le deuxième jour. Amusée, je lui demande où il a appris ça. Il me dit « repeat after me » puis une phrase en thaï. J'obtempère (tant bien que mal, enfin plutôt mal que bien) et demande « What does it mean? ». J'aurais dû procéder dans l'ordre inverse... Réponse (en français, SVP) « moi aussi je t'aime ». Il m'a arraché ce qu'on appelle des aveux forcés, le rusé.
Le lendemain au petit dej, il m'a fourré un bébé dans les bras (adorable, au demeurant). Quand je lui ai demandé à qui c'était, il m'a répondu « you and me »...
Après, les choses se sont quelque peu gâtées quand Monsieur a compris que je ne l'aimais pas pour de vrai... Au lieu de mots d'amour, j'ai eu droit à des noms d'oiseaux... en français. Sa prononciation était irréprochable, on ne peut pas lui enlever ça. Je le suspecte d'avoir pris des cours auprès d'un jeune couple de français qui résidait dans le même « resort »que nous.
L'amour que vouaient les moustiques à ma peau tendre, par contre, me paraissait inconditionnel. Tu peux les envoyer paître des millions de fois sans entamer leur ardeur: tu les insultes, leur cries dessus, les tapes (enfin surtout, tu TE tapes), ils semblent aimer ça les cochons puisqu'ils reviennent en puissance quelques secondes plus tard. Certes, j'ai toujours aimé le look sixties (pois, etc), mais j'aime pas quand ça gratte et que ça fait de vilaines croûtes. J'ai fini par trouver leur talon d'Achille: je mange très épicé, comme les locaux (qui eux ne se font pas trop importuner), tout simplement. Tu ne veux pas de tes piments, Anke? Donne à tata Mélanie! Je commande « extra hot »(ce qui surprend toujours les serveurs) et quand ça ne suffit pas (ils prennent vraiment les touristes pour des tapettes) je rajoute une cuillère à soupe de poudre de piment. Une fois le plat terminé, je me transforme en dragon pendant 10 minutes, verse quelques larmes, mais l'objectif est atteint: les moustiques ne m'approchent plus.
Par contre... les fourmis seem to like it hot.
Je capitule.
En journée, la fille célibataire est à peu près tranquille. Elle peut lire ou barboter relativement en paix. C'est le soir que ça se corse.
Ah, les soirées à Bang Bao (notre village)... un mythe. Chaque soir, c'est un bar différent qui organise une « party ». Pendant la journée, la promotion bat son plein. Des prospectus sont distribués sur la plage, dans la rue et dans les différents « resorts » par des crieurs. Le vacancier est rare, il faut l'appâter et pour cela tous les moyens sont bons: « Live DJ »(je cite...faudra qu'on m'explique comment un DJ peut opérer en différé), free BBQ, free buckets (seaux de cocktail) pendant la happy hour (qu'il ne s'agit pas de louper), half price beer... C'est limite si on ne se fait pas payer pour venir.
Quand la fête est réussie (ce qui arrive à peu près 2 soirs par semaine), c'est la moitié de la population du village(voire de l'île?) qui est réunie dans un lieu, comme l'autre soir au « Himmel », qui n'a d'allemand que le nom.
Pas possible d'admirer tranquillement les prouesses d'artistes locaux.
c'est ce qu'on appelle jouer avec le feu. Fais attention quand même mon garçon, ce serait dommage d'abîmer ce beau torse tatoué et musclé.
Je me suis retrouvée cernée, faite comme une ratte, prise en sandwich. A ma gauche, un militaire danois de retour d'Afghanistan. A ma droite, un réparateur d'avions québécois. Le premier attaque franco:« Are 23 years old too young for you? ». Mon pauvre garçon, s'il n'y avait que ton âge... Je suis restée poliment (et lâchement) évasive, me demandant comment j'allais me dépêtrer de cette situation sans être trop blessante. Profitant de mon hésitation, le second tente une autre tactique d'approche inspirée de celle de son adversaire. J'en ai encore des courbatures aux zygomatiques. Tenez-vous bien les côtes, voici un compliment à la québécoise: « tu es encore très jolie, tu ne fais pas ton âge. ». Avec l'accent, c'est encore plus drôle... Moi qui n'avais pas encore de complexes sur mon grand âge, je commence à me poser des questions.
Bref, j'étais servie... Il n'a pas fallu moins de l'intervention d'un mannequin hollandais pour me sauver de cette situation critique.
Ce soir, je voulais être tranquille pour terminer et envoyer tranquillement ce post dans un café... un jeune homme en état d'ébriété vient pour la deuxième fois de me faire des pompes sous le nez. Une entrée en matière qui a l'avantage de l'originalité, comparée au « tu viens boire une bière avec nous quand t'as fini »de 2 Français (là je crois que j'ai pas le choix même si j'ai plongée demain matin aux horreurs, ça fait plus d'une heure qu'ils attendent patiemment sans m'embêter).
Mais faut pas me faire chier quand j'écris.
attention chien méchant
Sinon, vous connaissez probablement la boxe thaï. Moi, j'ai expérimenté la drague thaï. Un art aussi. Un petit serveur du « resort » a commencé très fort en me dessinant un cœur sur l'addition dès le premier repas. Bon, il ne me plaît pas (ça alors), mais c'est toujours flatteur. Et puis la professeur qui sommeille (hiberne?) en moi tire son chapeau( pas trop longtemps car le soleil tape) devant ses compétences linguistiques.
à propos de chapeau, j'aime beaucoup l'usage original dont on fait de celui-ça au café Himmel.
Il a appris l'anglais tout seul en arrivant ici, il y a 3 ans, avec un livre... et les touristes. Il a l'oreille, le bougre. Il possède également quelques rudiments de français. « Bonjour, je t'aime », m'annonce-t-il dès le deuxième jour. Amusée, je lui demande où il a appris ça. Il me dit « repeat after me » puis une phrase en thaï. J'obtempère (tant bien que mal, enfin plutôt mal que bien) et demande « What does it mean? ». J'aurais dû procéder dans l'ordre inverse... Réponse (en français, SVP) « moi aussi je t'aime ». Il m'a arraché ce qu'on appelle des aveux forcés, le rusé.
Le lendemain au petit dej, il m'a fourré un bébé dans les bras (adorable, au demeurant). Quand je lui ai demandé à qui c'était, il m'a répondu « you and me »...
Après, les choses se sont quelque peu gâtées quand Monsieur a compris que je ne l'aimais pas pour de vrai... Au lieu de mots d'amour, j'ai eu droit à des noms d'oiseaux... en français. Sa prononciation était irréprochable, on ne peut pas lui enlever ça. Je le suspecte d'avoir pris des cours auprès d'un jeune couple de français qui résidait dans le même « resort »que nous.
L'amour que vouaient les moustiques à ma peau tendre, par contre, me paraissait inconditionnel. Tu peux les envoyer paître des millions de fois sans entamer leur ardeur: tu les insultes, leur cries dessus, les tapes (enfin surtout, tu TE tapes), ils semblent aimer ça les cochons puisqu'ils reviennent en puissance quelques secondes plus tard. Certes, j'ai toujours aimé le look sixties (pois, etc), mais j'aime pas quand ça gratte et que ça fait de vilaines croûtes. J'ai fini par trouver leur talon d'Achille: je mange très épicé, comme les locaux (qui eux ne se font pas trop importuner), tout simplement. Tu ne veux pas de tes piments, Anke? Donne à tata Mélanie! Je commande « extra hot »(ce qui surprend toujours les serveurs) et quand ça ne suffit pas (ils prennent vraiment les touristes pour des tapettes) je rajoute une cuillère à soupe de poudre de piment. Une fois le plat terminé, je me transforme en dragon pendant 10 minutes, verse quelques larmes, mais l'objectif est atteint: les moustiques ne m'approchent plus.
Par contre... les fourmis seem to like it hot.
Je capitule.
16 juin 2010
51.Les cheveux au vent, le pied en sang
Après 3 jours de farniente intégral(ou d'apathie totale, au choix), avant de nous transformer définitivement en limaces géantes, nous avons loué des scooters pour aller explorer l'île... enfin, pour nous aventurer en-dehors du périmètre de 1000 mètres dans lequel nous étions restés paresseusement confinés jusque là.
L'île étant sacrément vallonnée, l'usage d'un véhicule motorisé est pleinement justifié. Il faudrait vraiment être un cycliste professionnel (ou un masochiste confirmé) (ou un inconscient de première) pour tenter l'aventure à (et non pas en) vélo. D'ailleurs, la location de vélo n'est même pas proposée.
C'est ainsi que j'ai fait mon baptême du scooter en tant que conductrice.
Après un démarrage un peu laborieux (euphémisme), tout va bien pendant les 100 premiers mètres. Ça va tout droit, c'est plat. C'est après le premier demi-tour que ça se corse: le naturel, c'est-à-dire la conduite à droite, est revenu au galop. Eh oui, au cas où vous ne le sauriez pas, la conduite à gauche est de mise en Thaïlande aussi. Quelle idée. J'ai évité de peu la collision frontale avec un autochtone dont j'ai d'abord interprété les grands gestes affolés comme des salutations enthousiastes, que je lui ai poliment retournées.
Une fois compris le principe de la conduite à gauche, j'ai continué un peu plus loin. Je passe brillamment le test de la première montée et du premier virage, à une vitesse qui m'aurait valu de me faire qualifier de « papi gapette »en France. Prenant confiance en moi, j'accélère un peu pour les suivants... J'avais pas le choix de toute façon parce que les pentes étaient tellement abruptes (genre 90º) (sans exagération aucune) que j'avais peur de les redévaller en marche arrière contre mon gré si j'allais trop lentement. J'arrive en haut d'un redoutable virage à au moins 110º (chiffre réel, cette fois-ci), et c'est là qu'arrive ce que je redoutais depuis le début: je confonds freinage et accélération.
C'est mon bon vieil instinct de cycliste qui m'a permis de ne pas atterrir dans le décor: j'ai utilisé le pied pour freiner... (j'entends d'ici vos cris de compassion)
Sauf qu'en général, je ne pédale pas en tongs (j'en ai usé, des bouts de chaussures).
Résultat: amochement du gros orteil droit. Pour la première fois de ma vie, j'ai vraiment compris l'utilité d'un ongle. Et pour la première fois depuis le début du séjour, l'usage local qui veut qu'on retire ses chaussures dès qu'on rentre dans un bâtiment (que ce soit maison, magasin ou restaurant) me gêne, étant synonyme de frottement de la lanière de ma tong sur mon doigt de pied blessé.
Mais vous ne pensiez quand même pas que j'allais rester sur cet échec?
prête pour le prochain virage (zoomez sur le pied droit, ça vaut le coup d'œil)
Le lendemain, c'était reparti pour un tour. Nous avons fait une pause-animaux assez rapidement. J'ai littéralement fondu devant un petit singe d'un an qui a réveillé mon instinct maternel (pourtant bien enfoui)... Il sentait bon le bébé et ne voulait plus quitter mes bras.
Il cherchait en vain le lait, l'innocent...
regardez-moi ces minuscules ongles... a-do-rable, mais pas autant que les dents microscopiques (que vous ne verrez pas).
Quand je serai vieille et seule, je saurai quoi adopter...
La seule chose qui m'ait attristée, c'est qu'il ne soit pas en liberté. On voit des singes partout sur l'île à l'état sauvage, en particulier sur les fils électriques, mais ils se meuvent tellement rapidement que je n'ai pas encore réussi à prendre une photo qui ne soit pas floue.
Après des adieux déchirants avec le bébé singe, je suis allée nourrir les éléphants. Moi qui me pensais goinfre... comparée à ces pachydermes, je suis l'exemple même de la mesure et de la lenteur à l'ingurgitation. Ils engloutissent en moyenne 250 kilos de nourriture par jour, sous forme de bananes, ananas et noix de coco. Et pensiez-vous qu'ils prendraient le temps d'éplucher, peler ou découper? Que nenni. J'avais acheté un régime entier de bananes...
que le cochon(façon de parler) s'est enfilé en quelques minutes. A peine approches-tu la banane de son impressionnante trompe
qu'il la happe, la porte à sa bouche et la gobe sans macher (du moins c'est l'impression que j'ai eue). En guise de remerciement, il m'a envoyé une giclée de morve sur la main. Et pensez-vous qu'il aurait donné ne serait-ce qu'une bouchée de banane à son bébé?
il avait pourtant l'air affamé, le pauvre petit bonhomme.
Un baptême par jour étant suffisant, j'ai jugé raisonnable de garder le trekking à dos d'éléphant pour plus tard.
Surtout qu'un autre baptême était prévu: celui de la plongée sous-marine.
Rendez-vous dans le surprochain post pour la suite de la série « Adrénaline et blessures de guerre à Koh Chang ».
L'île étant sacrément vallonnée, l'usage d'un véhicule motorisé est pleinement justifié. Il faudrait vraiment être un cycliste professionnel (ou un masochiste confirmé) (ou un inconscient de première) pour tenter l'aventure à (et non pas en) vélo. D'ailleurs, la location de vélo n'est même pas proposée.
C'est ainsi que j'ai fait mon baptême du scooter en tant que conductrice.
Après un démarrage un peu laborieux (euphémisme), tout va bien pendant les 100 premiers mètres. Ça va tout droit, c'est plat. C'est après le premier demi-tour que ça se corse: le naturel, c'est-à-dire la conduite à droite, est revenu au galop. Eh oui, au cas où vous ne le sauriez pas, la conduite à gauche est de mise en Thaïlande aussi. Quelle idée. J'ai évité de peu la collision frontale avec un autochtone dont j'ai d'abord interprété les grands gestes affolés comme des salutations enthousiastes, que je lui ai poliment retournées.
Une fois compris le principe de la conduite à gauche, j'ai continué un peu plus loin. Je passe brillamment le test de la première montée et du premier virage, à une vitesse qui m'aurait valu de me faire qualifier de « papi gapette »en France. Prenant confiance en moi, j'accélère un peu pour les suivants... J'avais pas le choix de toute façon parce que les pentes étaient tellement abruptes (genre 90º) (sans exagération aucune) que j'avais peur de les redévaller en marche arrière contre mon gré si j'allais trop lentement. J'arrive en haut d'un redoutable virage à au moins 110º (chiffre réel, cette fois-ci), et c'est là qu'arrive ce que je redoutais depuis le début: je confonds freinage et accélération.
C'est mon bon vieil instinct de cycliste qui m'a permis de ne pas atterrir dans le décor: j'ai utilisé le pied pour freiner... (j'entends d'ici vos cris de compassion)
Sauf qu'en général, je ne pédale pas en tongs (j'en ai usé, des bouts de chaussures).
Résultat: amochement du gros orteil droit. Pour la première fois de ma vie, j'ai vraiment compris l'utilité d'un ongle. Et pour la première fois depuis le début du séjour, l'usage local qui veut qu'on retire ses chaussures dès qu'on rentre dans un bâtiment (que ce soit maison, magasin ou restaurant) me gêne, étant synonyme de frottement de la lanière de ma tong sur mon doigt de pied blessé.
Mais vous ne pensiez quand même pas que j'allais rester sur cet échec?
prête pour le prochain virage (zoomez sur le pied droit, ça vaut le coup d'œil)
Le lendemain, c'était reparti pour un tour. Nous avons fait une pause-animaux assez rapidement. J'ai littéralement fondu devant un petit singe d'un an qui a réveillé mon instinct maternel (pourtant bien enfoui)... Il sentait bon le bébé et ne voulait plus quitter mes bras.
Il cherchait en vain le lait, l'innocent...
regardez-moi ces minuscules ongles... a-do-rable, mais pas autant que les dents microscopiques (que vous ne verrez pas).
Quand je serai vieille et seule, je saurai quoi adopter...
La seule chose qui m'ait attristée, c'est qu'il ne soit pas en liberté. On voit des singes partout sur l'île à l'état sauvage, en particulier sur les fils électriques, mais ils se meuvent tellement rapidement que je n'ai pas encore réussi à prendre une photo qui ne soit pas floue.
Après des adieux déchirants avec le bébé singe, je suis allée nourrir les éléphants. Moi qui me pensais goinfre... comparée à ces pachydermes, je suis l'exemple même de la mesure et de la lenteur à l'ingurgitation. Ils engloutissent en moyenne 250 kilos de nourriture par jour, sous forme de bananes, ananas et noix de coco. Et pensiez-vous qu'ils prendraient le temps d'éplucher, peler ou découper? Que nenni. J'avais acheté un régime entier de bananes...
que le cochon(façon de parler) s'est enfilé en quelques minutes. A peine approches-tu la banane de son impressionnante trompe
qu'il la happe, la porte à sa bouche et la gobe sans macher (du moins c'est l'impression que j'ai eue). En guise de remerciement, il m'a envoyé une giclée de morve sur la main. Et pensez-vous qu'il aurait donné ne serait-ce qu'une bouchée de banane à son bébé?
il avait pourtant l'air affamé, le pauvre petit bonhomme.
Un baptême par jour étant suffisant, j'ai jugé raisonnable de garder le trekking à dos d'éléphant pour plus tard.
Surtout qu'un autre baptême était prévu: celui de la plongée sous-marine.
Rendez-vous dans le surprochain post pour la suite de la série « Adrénaline et blessures de guerre à Koh Chang ».
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