Comme
j'avais un appartement à Rome pour mai, j'ai décidé d'y rester
tout le mois, même sans travail. Ah oui, je ne vous ai pas raconté
mon énorme coup de chance. Il s'est avéré que mon pote rentier
Roberto (pseudonyme), rencontré à Bonn où nous habitions à la
même période, était justement à Rome pour s'occuper de ses
apparts le jour où j'ai trouvé du travail. Et comme le hasard fait
bien les choses, il avait justement une chambre libre pour moi !
Premier mois gratuit à l'essai !
Ne
vous emballez pas... si vous espériez un loft dans le Trastevere,
c'est loupé. Non, simplement une chambre dans un quartier moche mais
pas dangereux à 10 mn du centre en métro. Pas besoin d'aller
jusqu'à Pise : mon immeuble penchait encore plus que la tour, à
cause du terrain trop meuble, si j'ai bien compris. Il suffisait de
poser une tasse de café sur la table pour s'en apercevoir : le
liquide était de travers par rapport à la tasse ! Aussi étonnant,
le test du flacon de déo, qui, simplement posé par terre, roulait à
toute vitesse de l'autre côté de la chambre. Et je ne parle pas des
portes qui ne tenaient pas ouvertes ou fermées.
Officiellement,
j'étais censée partager l'appartement avec une jeune Equatorienne
et son bébé d'un mois (voilà pourquoi Roberto n'arrivait pas à la
louer). Officieusement, c'est avec une famille entière que j'ai
cohabité ! Aux deux que je viens de citer, s'ajoutaient le petit
frère de 25 ans à peu près, et la maman ! Tous dans une chambre !
Ça aurait pu être un bordel sans nom, mais ça s'est étonnamment
bien passé. Une hygiène irréprochable (je croyais que la Minooch
était maniaque...), et aucun bruit ! Je n'ai pas entendu pleurer le
bébé une seule fois, c'était presque suspect, je me demande s'il
n'était pas sourd-muet ou quelque chose comme ça.
Tous
les matins au petit déj je pouvais me servir dans le grand saladier
de dulce de leche fait par la mamma plusieurs fois par semaine. Pas
pareil que la confiture de lait (on fait souvent l'amalgame), moins
écoeurant, moins sucré. Je fermais les yeux et me retrouvais en
Amérique du Sud !
Bref,
tout ceci était sociologiquement intéressant, mais c'était pas la
vie dont je rêvais. Je crois que les grandes villes, ce n'est pas
fait pour moi. Si je ne peux pas me déplacer à vélo, je suis
malheureuse... et à Rome, à moins d'être kamikaze (ou du moins
d'habiter dans le centre), c'est pas possible.
Alors
oui, il y a le métro, mais... seulement deux lignes sur une ville
qui fait 12 fois la superficie de Paris (intra muros, entendons-nous
bien) ! Elles se croisent une fois à la gare centrale, et basta.
Moi j'étais presque en bas de la ligne bleue. |
Et
une fois par mois en moyenne, à quoi a-t-on droit ? Allez, un
indice : on a la même chose en France... la grève !!!
Evidemment, pile-poil le jour où je rentrais d'excursion toute crado
avec mon gros sac à dos, ne rêvant que d'une bonne douche et de mon
lit. J'ai dû attendre la fin de la grève (4 ou 5h, c'est long).