30 mars 2011

100. Bye bye Bangkok, sawatdiikaa les moustiques

Vanneurs de tous les pays, lisez bien. Si vous êtes atterrés par la conduite (dans le sens automobile du terme) de quelqu'un (par exemple: moi) (je sens que j'ai coupé l'herbe sous le pied de certains), ne lui demandez pas s'il a eu son permis de conduire dans une pochette surprise. C'est ringard, et absolument pas réaliste de surcroît. Demandez-lui: « Tu as eu ton permis à Bangkok? » Ça, c'est de la vanne qui tue. Parce que le permis, à Bangkok, on peut l'acheter à tous les coins de rues (enfin surtout des rues touristiques). On peut aussi acheter des cartes d’étudiant et des cartes de presse (amis normands, si vous en voulez une pour Ouest-France ou Liberté -la classe absolue- il suffit de m'envoyer une photo), entre autres. J'aurais bien pris une photo du „stand“ (qui se réduit à une pancarte avec un bonhomme derrière) mais c'était marqué „no picture“. Remarquez, j'aurais pu braver l'interdiction vu qu'ils ne se gênent pas franchement niveau transgression, eux....
Ça c'est une des choses qu'on peut voir sur la Kaosan Road (orthographe variable) où je suis allée faire ma touriste lundi, parce que j'avais un billet à réserver pour mon île déserte.
Redoutable.
De la pouffe-musique (enfin de la soupe commerciale) à fond dans la rue, de la bouffe européenne à gogo

dommage j'ai pas eu le réflexe de prendre en photo le panneau pizzas „calazone“ et spaghetti « bolougouse ». Il font beaucoup dans l'approximatif. Sinon, notez à droite l'enseigne « 7 eleven », supérette qu'on trouve absolument partout

toutes les chaînes américaines possibles et imaginables (Mac Do, Subway, Burger King...),des „touk touk lady ?“ tous les 3 pas (ça faisait longtemps... 8 mois), des diseurs de bonne aventure et toutes sortes d'arnaqueurs qui cherchent le pigeon à plumer.

Bon faut pas exagérer, il y a des trucs chouettes quand même.



Des cafés internet (où mon Wifi ne marche pas), et plein de robes!!!!!!!!!!!!!!!!!!! (des pantalons et des t-shirts aussi mais ça m'intéresse moins)
Et puis on peut y trouver moult agences de tourisme (dont on a intérêt à prendre le temps de comparer les tarifs) proposant des billets pour moult destinations, dont l’île « déserte » où je rêvais d'aller me reposer.

J'avoue que je n'ai pas eu envie de me lancer dans la découverte de la ville, qui me décourage d'avance tellement elle est grande. Au retour, peut-être. J'en ai quand même eu un petit aperçu lors du trajet quotidien en bus (plus d'une heure, avec un changement) pour venir du quartier excentré où habite Nong. C'est d'ailleurs ce que j'ai préféré. Un petit défi à relever les 2 derniers jours (où j'ai fait le trajet seule). Déjà, trouver l’arrêt, monter au vol quand le bus arrive (car la plupart du temps, il ne s'arrête pas complètement) puis descendre au bon (pas gagné puisque les noms des arrêts ne sont pas annoncés. C'est pas l'Allemagne!!), demander son chemin quand on est descendu trop tôt (ou trop tard) et ne reconnaît absolument pas l'endroit : c'est là qu'on regrette de ne pas encore en être arrivé au chapitre « directions » dans son petit bouquin de thaï. Puis essayer de comprendre le prix quand le « contrôleur » passe dans les rangs (plût à Bouddha, les chiffres, je maîtrise à peu près) : le billet ne peut pas être acheté avant, la fraude n'existe pas, soit le contrôleur passe et tu payes, soit il ne passe pas... et c'est gratuit. Enfin, serrer les dents à chaque rebond (mieux que les montagnes russes) et accepter de passer pour une extra-terrestre auprès des autres passagers qui te regardent d'un air mi-amusé, mi-interloqué (« mais qu'est-ce qu'elle fout là celle-ci ?! »). Ça, c'est vraiment l'aventure ! Et encore, je ne me suis pas risquée à prendre seule l’espèce de « touk touk bus », juste un peu plus grand que le touk touk (on peut y entrer à 8 ou 9 en se tassant), mais qui a un trajet fixe comme le bus (alors que le touk touk est comme un taxi). Quel trajet par contre... seul l'autochtone le sait.

quand je serai petite, je serai chauffeuse de touk touk

Je quitte donc la grande ville après 3 jours pour me diriger vers ce que j’espère être un paradis terrestre du genre de Koh Chang (voir posts 50-53) qui m'avait absolument enchantée l’année dernière. D'autres diraient cyniquement que je quitte une relative sécurité pour aller affronter les tsunami et la malaria... Peut-être, mais il est beaucoup plus probable que j'y trouve tout simplement la plage, mon petit bungalow, et la tranquillité dont j'ai besoin pour me ressourcer.
J'ai jeté mon dévolu sur la petite île de Koh Samet qui, j’espère, ne me décevra pas. Elle se trouve au sud-EST (rassurez-vous je ne suis pas inconsciente au point de me diriger vers les territoires inondés), même pas à 200km de Koh Chang.
A bientôt pour des nouvelles insulaires.

*tiens ça me rappelle la série de blagues Carambar „on ne dit pas“ (exemple car je sais pas si c'est clair pour ceux qui s'estiment trop vieux pour risquer de perdre leurs dernières dents avec cette friandise ultracollante: « on ne dit pas l'idole des jeunes mais Johnny casse la croûte »)

29 mars 2011

99. Vous reprendrez bien un peu de fleurs ?

Hier, j'ai mangé des fleurs frites. Ça c'est du dépaysement comme j'en voulais. En tout végétalisme pour mes amis herbi- voire crudivores (qui se reconnaîtront), ce qui ne gâche rien.



Bon alors, je commence par le début. Nong (je vous épargne la transcription en thaï, mais c'est non sans une certaine fierté que je vous annonce que c'est dans mes cordes), qui n'est pas une spécialité culinaire mais mon adorable hôte de couch surfing, était bien au rendez-vous vendredi à la station de skytrain (eh oui, encore un moyen de transport hybride et inconnu) près de chez elle, même pas besoin de l'appeler de mon portable thaï (enfin, carte SIM), que j'avais acheté au cas où et qui, miracle, marche, et même vers l'Europe! (pour une fois que la technique ne s'acharne pas contre moi) (cf le Wifi qui ne marche pas sur mon ordi, dans l'unique but de me faire me taper la tête contre les murs)
Le sac à dos posé dans son appart, on a enchaîné avec une petite soirée avec des amies à elle qui avaient toutes un nouveau job à fêter. J'aurais pu rester dormir à l'appart (ayant enchaîné une nuit de 45mn avec une nuit de 4 ou 5h dans l' avion) mais ça n' aurait pas été drôle. Je n'ai pas regretté d'avoir lutté contre le sommeil. Sur un petit étal de la Central Road (pas très thaï comme nom mais c'est pourtant ainsi qu'est baptisée l'avenue), assise sur l'obligatoire chaise en plastique de bébé, j'ai retrouvé avec émotion le somtam (salade de papaye verte aux piments), j'en ai eu plus que les larmes aux yeux, j'avais oublié que ça arrachait de la sorte, mamma mia. A propos : si on m'avait dit que j'allais parler italien lors de ma première soirée en Thaïlande, je ne l'aurais pas cru. C'est pourtant ce qui s'est passé, avec l'une des amies de Nong, qui était guide. Surprenant. Mais entre ça et Nong qui veut apprendre le suédois, plus rien ne m’étonne.


Mes nouvelles copines : Nong à ma droite, l'italophone tout à droite. Notez en arrière-plan le temple en plein air

Je ne me suis donc pas étonnée non plus qu’elles m'aient emmenée faire une promenade digestive dans une... galerie commerciale climatisée et décorée avec goût.



A propos de climatisation: elle n'est pas franchement nécessaire en ce moment. Figurez-vous qu'il m'est arrivé plusieurs fois d'avoir froid !! (vêtue d'une robe et d'un boléro) Il n'y a pas de soleil, et parfois de vieux courants d'air. Température moyenne 18-25 degrés, je dirais.
D’après Nong, ce n'est pas normal. Le réchauffement de la planète est dépassé, c'est une nouvelle ère glaciaire nous guette !!
Je préfère ça a l’étuve, mais avouez quand même que c'est pas très dépaysant !
Au fait, qui est le(la) petit (e) plaisantin(e) qui est allé(e) me raconter que c’était la saison des pluies en ce moment?! (heureusement que j'ai la mémoire qui défaille avec l'âge, sinon je n'hésiterais pas à balancer des noms. Anke ?) N'importe quoi... c'est de septembre à novembre, et en ce moment il peut y avoir au pire quelques averses. Jusqu'ici, je ne me suis pas encore pris une seule goutte.

Bon, Tata Mélanie arrête de vous parler du temps pour vous parler de son sommeil (prochain post : les hémorroïdes) :le lendemain, j'ai... dormi (ça m'arrive, quand même). Le tour du cadran, 2h-14h. Impossible de m'endormir plus tôt à cause du décalage horaire. Pareil les nuits suivantes. C'est avec un frisson de plaisir(mais surtout de froid) que j'ai retrouvé le ventilateur. Je me suis bénie d' avoir pensé à emporter mes boules Quies.

Dimanche, Nong m'a gentiment emmenée à Koh Kred (vous comprendrez vite, comme moi qui ai pourtant le cerveau lent, que Koh veut dire île), qui est donc une île au nord est de Bangkok abritant un marché dont la spécialité artisanale est la poterie. Il y avait du traditionnel :



et du moins traditionnel

non mais franchement... Pourtant j’étais pratiquement la seule touriste, ce qui était appréciable

Quant à la spécialité culinaire... plein de petits stands sur l’île proposaient des fritures très originales : des fleurs, des feuilles, et autres végétaux non identifiés

bienvenue chez les Ch'Thaïs : la baraque à frites locale

Bien que j'eusse déjà mangé, je ne pouvais décemment pas partir sans goûter.
Verdict : intéressant... ça a surtout le goût de friture, ce qui doit tuer l’arôme de la fleur que je n'ai pas franchement senti. Celui de la feuille, par contre, était encore là , et j'ai beaucoup aimé. Enfin de toute façon, il y avait la sauce piquante pour relever tout ça.

Croquant à pleines dents dans une feuille frite... notez le porte-monnaie en pure peau de kangourou (butin d' Australie) et surtout, ma nouvelle bague multicolore (ne faites pas attention à celle d'à côté qui jure avec) achetée 10mn avant (ainsi qu'une autre à l'autre main qu'on ne voit pas) (mais pour 100 baths -même pas 2,50 euros- les 2, comment résister?!)

2 jours en Thaïlande, 2 bagues... beau début

Petit détail croustillant comme une fleur frite : le nom de la station de bus où il faut descendre avant de prendre le bac pour l' île n'est autre que... Pak Kret. En hommage à toutes les victimes du massacre à la friteuse ?!

26 mars 2011

98. Allez hop, je me thaï

« A l'arrache », comme diraient les djeunes, ou de manière quelque peu précipitée et plutôt improvisée si vous préférez.
Fini de faire mon sac et ma déclaration d’impôts aujourd'hui à 6 heures du matin, couchée à 6h15, levée à 7h (faites le compte) pour faire cours de 9 à 12, et prendre le bus à 13h18 après avoir troqué le look de princesse contre celui de la voyageuse, descendu les cartons à la cave et passé l'aspi dans toute la maison. Un ministre ne dirait pas mieux.
Malgré les apparences, j'ai quand même préparé un minimum et le plus important est fait : chambre sous-louée, cartes bancaires de la DKB (pas de frais de retrait dans le monde entier, imbattable, ou bien?) commandées (et reçues le jour du départ), déclaration d’impôts torchée, rappels de vaccins intraveininjectés, etc
J'ai même commence à apprendre le thaï … mais je parlerai de mes déboires linguistiques plus en détails dans un post ultérieur.
Je n'avais même pas spécialement peur, mais mon entourage a réussi à me filer des appréhensions à force de « fais attention à toi », « rentre en bonne santé », « quoi, toute seule ? » etc. Zauraient pas pu me souhaiter un « bon voyage », tout simplement ?!
La cerise sur le pompon (ou le pompon sur le gâteau si vous préférez) : une élève me dit ce matin « tu es courageuse » mais j'ai vu à son regard affolé que c'est uniquement par manque de moyens linguistiques qu'elle n'a pas employé l'adjectif « téméraire ».

(…) Escale de 4h à Istanbul :
Bon, ça commence bien... je rêvais d'aller me poser sur une île déserte quelques jours pour me REPOSER et l'Israélienne (on fait vite connaissance dans les aéroports) à laquelle je faisais part de mes projets (à court terme) m'annonce qu'un séisme a touché la Thaïlande à la frontière birmane le jour même... que faire ?! Risquer le tsunami ou pas ?!
En ce qui concerne les projets à encore plus court terme, je devrais, si tout va bien (ce qui n'est pas gagné... j'ai comme un pressentiment), être hébergée chez une fille Thaï à mon arrivée (couch surfing). J'aime le challenge.

(…) (vendredi, 16h, heure locale, retirer 7 pour vous Européens) Bien arrivée à l’aéroport de Bangkok, je profite du wifi et de la climatisation (j'ai presque froid
alors que dans l'avion ils annonçaient 33 degrés pour Bangkok...) pour envoyer ce 1er post car Nong (mon hôte supposée) ne m'attend qu'à 18h30 de toute façon et elle habite dans un quartier pas touristique. Et puis il a l'air de faire tout gris alors je m'accorde un délai de grâce avant le début de la véritable aventure (et des Grandes Saucées car venant pendant la mousson je risque de ne pas y couper)
Ah zut le wifi ne marche pas finalement, je posterai donc plus tard.