16 septembre 2013

Cohabitation à Rome, ou l'auberge équatorienne


Comme j'avais un appartement à Rome pour mai, j'ai décidé d'y rester tout le mois, même sans travail. Ah oui, je ne vous ai pas raconté mon énorme coup de chance. Il s'est avéré que mon pote rentier Roberto (pseudonyme), rencontré à Bonn où nous habitions à la même période, était justement à Rome pour s'occuper de ses apparts le jour où j'ai trouvé du travail. Et comme le hasard fait bien les choses, il avait justement une chambre libre pour moi ! Premier mois gratuit à l'essai !
Ne vous emballez pas... si vous espériez un loft dans le Trastevere, c'est loupé. Non, simplement une chambre dans un quartier moche mais pas dangereux à 10 mn du centre en métro. Pas besoin d'aller jusqu'à Pise : mon immeuble penchait encore plus que la tour, à cause du terrain trop meuble, si j'ai bien compris. Il suffisait de poser une tasse de café sur la table pour s'en apercevoir : le liquide était de travers par rapport à la tasse ! Aussi étonnant, le test du flacon de déo, qui, simplement posé par terre, roulait à toute vitesse de l'autre côté de la chambre. Et je ne parle pas des portes qui ne tenaient pas ouvertes ou fermées.
Officiellement, j'étais censée partager l'appartement avec une jeune Equatorienne et son bébé d'un mois (voilà pourquoi Roberto n'arrivait pas à la louer). Officieusement, c'est avec une famille entière que j'ai cohabité ! Aux deux que je viens de citer, s'ajoutaient le petit frère de 25 ans à peu près, et la maman ! Tous dans une chambre ! Ça aurait pu être un bordel sans nom, mais ça s'est étonnamment bien passé. Une hygiène irréprochable (je croyais que la Minooch était maniaque...), et aucun bruit ! Je n'ai pas entendu pleurer le bébé une seule fois, c'était presque suspect, je me demande s'il n'était pas sourd-muet ou quelque chose comme ça.
Tous les matins au petit déj je pouvais me servir dans le grand saladier de dulce de leche fait par la mamma plusieurs fois par semaine. Pas pareil que la confiture de lait (on fait souvent l'amalgame), moins écoeurant, moins sucré. Je fermais les yeux et me retrouvais en Amérique du Sud !
Bref, tout ceci était sociologiquement intéressant, mais c'était pas la vie dont je rêvais. Je crois que les grandes villes, ce n'est pas fait pour moi. Si je ne peux pas me déplacer à vélo, je suis malheureuse... et à Rome, à moins d'être kamikaze (ou du moins d'habiter dans le centre), c'est pas possible.
Alors oui, il y a le métro, mais... seulement deux lignes sur une ville qui fait 12 fois la superficie de Paris (intra muros, entendons-nous bien) ! Elles se croisent une fois à la gare centrale, et basta.


Moi j'étais presque en bas de la ligne bleue.
Bien sûr, il y a le bus, mais il est soumis aux aléas de la circulation (qui est, ai-je besoin de le préciser, épouvantable).
Et une fois par mois en moyenne, à quoi a-t-on droit ? Allez, un indice : on a la même chose en France... la grève !!! Evidemment, pile-poil le jour où je rentrais d'excursion toute crado avec mon gros sac à dos, ne rêvant que d'une bonne douche et de mon lit. J'ai dû attendre la fin de la grève (4 ou 5h, c'est long).


09 septembre 2013

Travail à la romaine (2)

J'étais à deux doigts de partir en courant après la formation du lundi. J'ai appris qu'il s'agissait de cours particuliers uniquement, 6h de 60mn à la suite sans pause, et surtout, et surtout, sans préparation aucune !! L'élève débarque avec son petit livret dans lequel est écrit ce qu'il a fait la fois précédente (il y a au moins 4 ou 5 profs de français différents), et hop, tu dois continuer à la page 184 du bouquin que tu ne connais pas, vu que c'est une méthode italienne à la con, bien rébarbative en plus. Pour le français passe encore (mais je déteste le fait de ne pas être préparée, surtout quand une petite morveuse de 15 ans me demande le sens de « déréliction » !), mais pour l'anglais.... même s'ils ne me donnaient que des « beginners » et « pre-intermediate », vas-y coco pour expliquer des pages du livre que tu n'as pas pu étudier avant. J'ai failli perdre tous mes moyens pendant la 1ere heure avec une débutante. Selon les consignes j 'ai dû lui mentir (car elle m'a posé la question) et dire que mon père était anglais ! (sorry Pinooch) Quelle honte (pour l'école qui se targue de n'engager que des locuteurs natifs, pas pour moi). Le chef est venu me voir après, je lui ai confié que je ne me sentais pas capable d'enseigner l'anglais à un niveau plus haut que débutant, et il a dit qu'on allait laisser tomber l'anglais dans ce cas (sage décision), mais que du coup j'aurais moins d'heures et des horaires plus « flexibles » qu'on me communiquerait seulement la veille.
En général je bossais de 14 à 19h, et je dois avouer que c'était beaucoup moins fatigant que je ne le craignais (à part le samedi matin où c'était très dur de commencer à 9h...). Les élèves étaient souvent fort sympathiques, c'était super intéressant de discuter avec eux, j'ai appris un tas de choses, surtout sur la langue italienne. Je me gênais pas pour leur poser des questions à ce sujet, prenant comme excuse l'approche comparative des 2 langues. Et puis j'ai vu défiler toute une galerie de personnages hétéroclites, ça allait du prêtre polonais (quand je travaillais au siège près du Vatican) à la jeune fille de bonne famille plurilingue (ça changeait des Italiens « classiques »!), en passant par le cadre over-booké et la retraitée trop mignonne.
Le seul stress, c'était les heures de « full immersion » auxquelles je n'avais pas du tout été formée : tu te retrouves avec 2 ou 3 élèves dont le niveau peut être hétéroclite (possible d'avoir un A1, un A2 et un B2 !), et tu dois improviser quelque chose. Un cauchemar didactique.
Bref, le travail en soi n'était pas désagréable, mais c'était de l'exploitation. Un élève qui venait depuis 5 ans m'a dit que les profs restaient rarement plus d'un an, et j'ai compris pourquoi quand j'ai enfin réussi à aller déjeuner avec 2 collègues. Ils ne te font signer le contrat (CDD de 6 mois renouvelable) qu'après 2 ou 3 mois de travail au noir, et quel contrat... 1300 euros nets par mois pour 36h par semaine comme je disais précédemment, ils appellent ça contrat fixe pour justifier la basse rémunération horaire, mais ce n'est rien de plus que des vacations assurées : pas de vacances, et t'es pas payée si t'es malade.
De plus, je n'avais pas franchement l'impression de coller à l'image de l'école. Le directeur voulait du personnel « jeune, ouvert et sympathique ». Résultat : un microcosme d'excitées extraverties avec des grands sourires faux-cul et des tonnes de fond de teint, perchées sur des talons de 10cm et moulées dans des pantalons en léopard et des petits hauts à 2 sous bariolés. Bienvenue à Pouffeland (OK, j'exagère un peu, c'est vrai à 100% pour les standardistes mais il y avait des exceptions parmi les profs).
Je comptais essayer de tenir un mois puis dire « ciao », mais ils m'ont devancée les bougres. Au bout de 8 jours, ils m'ont congédiée (et payée, ouf) sous prétexte qu'ils n'avaient pas assez d'heures de français pour moi (c'est vrai qu'une autre prof de français m'avait dit que certains jours, elle n'enseignait que l'anglais...), "quel dommage parce qu'on a eu des bons échos des élèves, on voudrait te garder mais le fait que tu ne puisses/veuilles pas enseigner l'anglais est problématique, on te rappellera quand on aura trouvé une solution" (j'attends toujours).
Me voilà riche... d'une nouvelle expérience.


04 septembre 2013

Travail à la romaine (1)

Qui a dit que c'était impossible de trouver du travail à Rome ?
Avant de répondre à cette question qui n'en est pas une, faudrait que je vous explique ce que je fichais dans la cité éternelle. Après quelques jours à Bologne, je me suis incrustée dans la voiture de mon gentil couch surfeur (que nous nommerons Lapinou pour respecter l'anonymat) qui descendait à Rome pour le travail. Dans ma tête, c'était « cool, je me rapproche un peu plus de Naples et de la Sicile », soleil, vacances, glaces, voyage, avant de me mettre sérieusement à chercher un travail. C'était sans compter le pragmatisme engagé du Lapinou :
-Prends tes CV, on va passer dans les écoles de langues.
-Ouais... euh... plus tard ? On va au salon de la glace ? (yeux brillants, langue qui pend et bave qui dégouline)
Ça s'est terminé par un compromis : deux écoles de langues qui n'étaient pas loin, puis glace.
Il n'a pas été déçu l'animal : il m'a attendue une demi-heure dans la voiture (garé en double file gnarf gnarf gnarf, à la romaine quoi) devant la première école.
Le truc surréaliste : je sonne, c'étaient comme s'ils m'attendaient, une espèce de géante blondasse hautaine et stressée me dit « asseyez-vous le directeur va vous recevoir », entretien d'embauche direct, et même in English please (« but you speakeu very welleu! » avec un accent italiano à tagliare al coltello), parce que tenez-vous bien, ils voulaient que je teach English aussi !!! En fait ils venaient de mettre une annonce et ils croyaient que je venais pour ça.
Les conditions : contrat fixe, 1300 euros nets pour... 6h de cours par jour, du lundi au samedi, soit 36h par semaine (=8,50 de l'heure, mais ça je ne l'ai réalisé que plus tard).
J'étais pas très emballée, mais eux si, ils m'ont rappelée le lendemain (samedi !), ils voulaient que je repasse le lundi pour tout m'expliquer et que je commence à bosser dès le mardi.

 Avant l'effort, le réconfort







01 septembre 2013

Le perché du come

1er septembre 2013. Cela fait un peu plus de quatre mois que je suis arivée en Italie. Mon plus long séjour au pays del gelato jusqu'ici (avec une petite pause teutonne en août). Et cette fois-ci, c'est pas de la rigolade. Finis les séjours à la ferme, le désherbage et la traite des chèvres. Je ne suis pas venue avec mes pantalons troués et ma bêche, mais armée de CV et lettres de motivation. Après 10 ans d'Allemagne, je me suis dit assez, basta, genug, j'ai pris mes cliques et mes claques et les choses en main, et c'est ainsi que je suis arrivée à Bologne.



Pourquoi Bologne ? C'est le point de départ d'un itinéraire minutieusement élaboré. Non je déconne. C'était juste la destination la moins chère en avion à partir de Bonn, vu que je m'y suis prise un peu au dernier moment pour l'achat du billet. Voilà tout. Comme je comptais faire le tour de plus ou moins toutes les grandes villes d'Italie (à part le nord-nord parce que zut, si je quitte ma chère Allemagne c'est pas pour retrouver le même climat...) avec une préférence pour le sud, ça ne changeait pas grand-chose que je commence par Bologne ou Bari.
Et puis avec l'expérience, j'ai appris à ne plus faire de projets trop précis, parce que de toute façon, jamais rien ne se passe comme on l'avait prévu. Autant se laisser porter par le courant en donnant juste un coup de pagaie de tenmps en temps.
Avant de partir j'avais envoyé 12 candidatures par mail aux alliances et instituts français d'Italie qui m'intéressaient (au cas où des inconnus liraient cet article : je suis prof de français pour étrangers), résultats 3 réponses, toutes négatives : 2 « non merci notre équipe pédagogique est au complet » et un « pas maintenant mais peut-être plus tard ». Pas franchement encourageant, mais je me suis dit qu'en me présentant en personne j'aurais peut-être un peu plus de chance.
Vous verrez le résultat dans les posts qui vont suivre...

19 février 2013

Pérégrinations amazoniennes (2) : de Lagunas à Iquitos

Après nos 3 jours dans la jungle, je me réjouissais à l'avance du retour à la civilisation (nourriture variée, internet...), et devinez quoi ? Le bateau pour Iquitos n'est tout bonnement pas venu.
Nous nous sommes retrouvées coincées 2 jours et demi dans un patelin où il n'y a rien à faire et que le Lonely Planet décrit, fort justement, comme une « bourgade boueuse et infestée de moustiques ». Une rue principale,

que voilà, avant l'un des orages qui rythment les journées
vous avez dit boueux ?
un des chemins perpendiculaires
un port, 2 restaurants au menu guère affriolant, pas de bars,

fausse joie : c'était fermé
des petits bouibouis qui ne vendent rien de frais (puisqu'il n'y a l'électricité que quelques heures le soir), uniquement des boîtes et des trucs longue conservation, et chers en plus. Ça s'appelle Lagunas, ça se prononce lagounasse, ça veut tout dire.
J'ai eu tout le loisir de fignoler mes 8 derniers posts... que je ne pouvais pas publier car évidemment, pas de connexion internet dans ce trou. Pas de distributeur non plus, heureusement que la vie n'était pas chère (jamais payé si peu pour un hôtel) car on avait tout juste assez pour payer notre billet de bateau !! Quant à l'électricité, c'était seulement quelques heures le soir.
Je me suis auto-bénie d'avoir apporté suffisamment de lecture pour ne pas mourir d'ennui. Entre 2 pages je m'arrachais furieusement la peau des jambes et des pieds à pleins ongles, en croisant les doigts (oui c'est techniquement possible de se gratter avec les doigts croisés) pour ne pas attraper la dengue ou le palu. Ça démange tellement que si je me gratte pas, je me tortille comme si on me chatouillait!
L'activité principale de la journée consistait à remonter la rue principale jusqu'au port (15mn de marche, quand même) pour prendre des (accablantes) nouvelles auprès de la compagnie de bateau Eduardo. « Lagunas-Iquitos : hoy no hay » : message le plus déprimant que je connaisse.

      Maisons sur pilotis près du port. Un chemin de planches très long et très casse-gueule y conduit.
Sur le chemin, tout le monde nous reconnaissait et nous saluait chaleureusement, avec une certaine compassion parfois. Et aujourd'hui, dans le récit de voyage que je suis en train de lire (Europe de l'est dans les années 50), je suis tombée sur la phrase suivante : « (…) nous nous sommes retrouvés à la sortie de la ville avec quantité d'étrangers qui nous connaissaient - c'est ça être étranger. ». Comme quoi il y a des choses qui ne changent pas.
Pour nos autochtones salueurs, nous étions probablement « les 2 gringos maigrichonnes qui se languissent du bateau et arpentent la rue principale 6 fois par jour ». Un aller-retour le matin pour aller voir les horaires du bateau, un autre à midi pour déjeuner, un dernier en fin d'après-midi pour consulter de nouveau (avec un désespoir croissant) l'ardoise de la compagnie Eduardo et éventuellement dîner.
La bouffe parlons-en...
Pendant une semaine on n'a pas vu la couleur d'un légume : un vrai régime de diarrhéique (manquait plus que le Coca) à base de riz, œuf, poisson ou poulet, le tout accompagné inlassablement de bananes vertes bouillies. Je ne suis pas difficile et très ouverte au point de vue culinaire, mais alors là...il n'y a qu'un adjectif : c'est dégueulasse, ces « plátanas » vertes (tiens ! Encore un faux ami ! Quid es de l'espagnolo facilo ?) à peine cuites. Pâteux, sans saveur, notre jugement est sans appel. Dommage, parce que quand c'est frit (cf post précédent) ou passé à la poêle juste un peu plus mûr, c'est pas mauvais du tout.
Heureusement, pour rattraper un peu le tout il y avait quelques vendeuses de fruits exotiques dont j'ai oublié le nom mais pas la saveur. Et une dame qui en faisait des boissons (refrescos, pas du jus pur mais mélangé avec de l'eau et du sucre) juste à côté de notre hôtel. Elle aussi s'est habituée à notre passage triquotidien.

FINALEMENT, au bout de deux loooongues journées agonisantes, la nouvelle de l'arrivée du bateau le lendemain aux aurores (tant qu'à faire) a été accueillie comme le Messie.
Nous avons déménagé dans un hôtel juste en face de l'embarcadère pour être sûres de ne pas le louper.
Du balcon,

Anne ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?
le spectacle de la vie portuaire était fascinant.

struggle for plátanas
On nous a expliqué que le village souffrait d'une pénurie de bananes (difficile à croire !), d'où la ruée sur la barque apportant la marchandise tant convoitée (j'aurais dû filmer).

         le « Romantico » qui vient livrer des poulets (entassés vivants dans les cageots que vous voyez au premier plan)
Le « Elmer »  tant attendu est arrivé avec seulement 1h de retard, plein comme un œuf. Nous avons eu un mal de chien à trouver une place pour nos hamacs, juste à l'endroit où ça mouillait quand il pleuvait.


 Autant vous dire qu'on n'a pas fermé l’œil pendant les 25h de trajet. Les gens, tout sauf respectueux de l'espace et de la tranquillité d'autrui, nous bousculaient à chaque passage et faisaient un concours de « qui mettra son transistor le plus fort » (j'aurais bien fait une distribution de lecteurs MP3 à tout ce petit monde là), et ce dès 4h du mat. Une véritable cacophonie, entre la musique traditionnelle et les pouffiasseries commerciales.
Épuisées mais heureuses, nous arrivions enfin à Nauta, à 1h de minibus d'Iquitos (ça nous évitait 8h de bateau en plus)...

saut dans la bouillasse

… où il ne nous restait plus que 24h à passer avant notre avion pour Lima, autrement dit avant la fin du voyage. C'était ça le plus rageant à Lagunas, le fait de savoir que ces journées à ne rien faire étaient autant de temps perdu à visiter Iquitos et ses environs.
Il a crachiné toute la journée, ce qui ne m'a pas empêchée de beaucoup aimer la ville, créée vers 1750 par des missionnaires jésuites.
Ce que j'ai préféré, ce sont les bords de l'Amazone.






Architecturalement parlant, c'était assez surprenant. Pas mal de beaux bâtiments en faïence à l'image de celui-ci


et surtout, incroyable mais vrai, sur la Plaza de Armas trônait la « Casa de Fierro », œuvre de Gustave Eiffel importée en pièces détachées dans les années 1890 afin d'embellir la ville, en plein boom du caoutchouc.


La photo suivante ne représente pas une merveille architecturale mais pour moi, ça relève du surnaturel, ici en pleine jungle :

       Malheureusement, c'était fermé mais un retraité français vivant à Iquitos depuis 8 ans nous a raconté que l'Alliance donne des cours à l'université.

Avec bonheur, nous sommes revenues à une nourriture plus variée

                                 cecino a la Loretana : sauté de porc fumé aux LÉGUMES (youpi !!!) servi avec du cœur de palmier râpé et un légume non identifié mais immangeable tellement il était pas mûr et pas cuit.

arrosée de nourrissant jus d'agave.

   Le fruit en soi n'est pas terrible, assez farineux et pas sucré (ça ressemble à de la patate douce cuite), mais en jus... un délice.
Voilà. Nous voilà maintenant dans l'avion du retour, et ce que je peux dire, c'est que je n'ai pas envie de rentrer... Je serais bien restée bosser à l'alliance d'Iquitos ou d'Arequipa. A bon entendeur...

17 février 2013

Pérégrinations amazoniennes (1) : de Tarapoto à Lagunas (ou Liliane dans les lianes)

Après les températures hivernales de la montagne (OK j'exagère, c'est jamais descendu en-dessous de 10 en journée, mais quand même), je me réjouissais de retrouver la touffeur tropicale et les petites robes... Je n'ai pas été déçue : dès la sortie de l'avion à Tarapoto, l'odeur de chaleur humide que j'aimais tant en Thaïlande m'a envahi les narines. Nous avons crevé de chaud à poil dans nos lit et avons été importunées par le bruit assourdissant des mobylettes qui traversait les boules Quies, mais peu importe : nous étions revenues à un climat un peu plus dépaysant.
Culinairement parlant, ça change beaucoup aussi.

                                                        pataraschka, poisson mariné avec entre autres de la coriandre avec frites de manioc (yuca en espagnol, encore un faux ami !)
.
Dès le lendemain, c'était parti pour Yurimaguas (2h30 de route et non pas 6 comme le disait le Lonely Planet pas DU TOUT actualisé bien que ce soit l'édition 2012),

Notre hôtel à Yurimaguas les pieds dans l'eau
   la mairie
d’où nous comptions prendre un bateau jusqu'à Iquitos (3 jours de traversée).
Nous avons goûté l'inchicapi, une spécialité amazonienne.

                                                   Soupe de cacahuètes, poulet, manioc et coriandre, servie avec des rondelles de banane frite. Plus exotique tu meurs.
Si on avait su que c'était notre dernier repas un peu élaboré avant une semaine, on aurait encore plus savouré. Nous n'en avions pas l'intention à l'origine, mais le petit gars de l'hôtel nous a convaincues de faire une excursion de 3 jours dans la jungle à partir de Lagunas (accessible en bateau sur le chemin d'Iquitos). Bon pourquoi pas, nous avions le temps... pensais-je. Nos hamacs achetés, c'était parti pour un trajet de 10 heures sur un bateau qui transportait autant de passagers que de marchandises.

un taxi mobylette, par exemple
                              C'est super confortable en fait ! Faites pas attention à mon gros pif qui s'est remis à gonfler (et à me faire un mal de chien) sans crier gare, à un tel point que j'ai dû recommencer le traitement.
  On est loin du beau Danube bleu avec la saison des pluies qui rend l'eau toute terreuse.

Paraît qu'à la saison sèche l'eau est émeraude... je demande à voir.



Après une nuit à Lagunas, départ pour la réserve.












Autant vous le dire tout de suite : nous ne sommes pas venues DU TOUT à la bonne saison. Comme tout était inondé, il était impossible de marcher, nous avons  tout fait en barque.


Il fallait parfois se courber sous les branches de ces arbres au tronc épineux. 
 Les « fleurs de la liberté », ou la version minoochienne des oiseaux du paradis.
Ceci dit elle en a perdu (ou gagné, ça dépend du point de vue), elle déforme moins qu'avant, moi qui attendais au tournant son « Machu Pikachu », elle ne l'a jamais sorti. Par contre j'ai eu droit à un magnifique « piňa cotta » (elle cherchait le nom d'un cocktail).

Liliane dans les lianes

  Je vous rassure sur un point : ce n'est pas nous qui ramions avec nos bras pleins de fromage blanc. Nous avions un mignon petit guide et une espèce de sorcière pustuleuse et édentée (mais musclée) pour traîner nos grosses fesses. Gentil, le guide, mais pas pédagogue pour un sou... Il parlait super vite, je ne comprenais qu'un quart de ce qu'il me disait (et encore). Frustrant, sachant que la veille dans le bateau nous avions eu la compagnie d'un guide super sympa et expérimenté (celui conseillé par le Lonely Planet) qui s'adaptait à mon niveau de langue et nous avait montré ses morsures de crocodile. Enfin j'ai quand même compris, globalement, que tout est beaucoup beaucoup beaucoup mieux à la saison sèche. Nous aurions vu des tortues, des crocodiles, la cabane sur pilotis dans laquelle nous avons passé 2 loooongues nuit aurait été au milieu d'une plage de sable... Bon, on a quand même vu quelques animaux : de beaux oiseaux jaunes et noirs aux yeux bleus qui faisaient un boucan d'enfer  des singes moines tout mignons,


un paresseux (qui mérite bien son nom, il est pas vif l'animal)



 et le dos de dauphins qui remontaient respirer à la surface. Nous nous sommes essayées à la pêche. La Mounich a commencé par me lancer le hameçon dans le décolleté (ouf, l'appât n'était qu'un bout de poisson sinon vous entendriez encore mes cris résonner jusqu'à chez vous), puis a quand même réussi à nous ramener une feuille à la surface, avant de se faire avoir par un poisson malin qui lui a bouffé son appât sans mordre à l'hameçon. De mon côté j'ai laborieusement mais fièrement attrapé deux poissons, tandis que notre guide, avec une facilité déconcertante (et très énervante) remplissait la barque de magnifiques spécimens.

tel ce piranha un peu prognathe qui, si j'ai bien compris, peut te tronçonner le doigt avec ses petites dents qui n'ont l'air de rien.
Frimeur !
Tant qu'on était sur la barque, ça allait, mais dans la cabane, le temps a été trèèèèèès long. Innocente, je n'avais pris qu'un petit livre de 120 pages et mon dico d'espagnol (dans lequel il n'y a jamais les mots que je cherche). « Le vieux qui lisait des romans d'amour » (que nous n'aurions pas pu lire dans un meilleur cadre) a illuminé une ou 2 de nos longues heures d'oisiveté. À 19h30 nous étions couchées avec nos lampes frontales (pas d'électricité) sous la moustiquaire envahie par des moustiques transgressifs (mais c'était toujours moins pire que dehors). N'ayant plus rien à lire, j'en ai été réduite à faire les dernières grilles de Sudoku de la Reum avec les bêbêtes stupides qui venaient se crasher contre ma lampe. À 2 heures du mat j'étais réveillée avec l'impression d'avoir fini ma nuit... C'est ce qu'on appelle un grand moment de solitude. 

16 février 2013

D'Ollantaytambo à Cuzco : la vallée sacrée


Sur le chemin du retour Machu Picchu-Cuzco, nous avons pris notre temps, nous arrêtant d'abord une nuit dans l'adorable bourgade au nom prononçable uniquement au terme d'un entraînement de plusieurs minutes. 

place principale
Ça ce sont les ruines incas où nous ne sommes pas allées martyriser davantage nos mollets.


Voici la petite rue de notre hôtel.


De la terrasse, on voyait ça :


et ça :



Le lendemain, c'était reparti pour Cuzco, dans un minibus bondé pour changer.

paysage sur le chemin
Le choclo con queso, en vente dans presque tous les bus. Cet épi aux grains énormes, servi avec un bout (trop petit!) de fromage, s'est avéré un peu décevant pour nos papilles (on maçonne à sec).

Nous avons fait une halte aux terrasses (incas, bien sûr) de Moray, accessibles seulement en taxi à partir de ce croisement où le bus nous a déposées.


Assez impressionnant,




paysage sur le chemin du retour
tout comme les puits salants de Salinas.


J'ai pas compris comment ça fonctionnait exactement mais la vue était magnifique.
Il ne nous restait plus qu'une journée pour visiter Cuzco, où je me serais bien attardée un peu plus.

la bière locale
Bien que très touristique,

No comment... ça peut arriver même aux meilleures de tomber dans un traquenard.

Pauvre alpaga dont on exploite l'image (une photo, un sol !)
c'est une ville agréable (mais vallonnée !) qui est restée très authentique dès qu'on sort des quartiers touristiques. 
 

Au cas où vous brûleriez de savoir à quoi ressemble la plaza de Armas...

 Installation surprenante aperçue sur plusieurs toits

On a essayé de nous faire gober la même chose que pour le lac Titicaca : la ville aurait la forme d'un puma !


Pour terminer, une petite pub vue à l'aéroport (nous avons pris l'avion pour la jungle, nous épargnant ainsi 3 jours de bus) :