30 novembre 2012

Beau comme un camion indien

Jusqu'ici, j'en avais ranabattre des voitures (ne me demandez pas la différence entre une Mercedes et une Ferrari, je me repère uniquement à la couleur), mais ici en Inde, je me suis découvert une soudaine passion pour le déchiffrage d'inscriptions sur carrosserie (ou pare-brise), ou l'onomastique automobile, si vous préférez. Parce qu'ici, les gens donnent souvent un nom à leur voiture ou à leur rickshaw, et il n'existe pas un bus sans patronyme saugrenu. Propriétaires de banales Titines, prenez-en de la graine, nom d'un touk touk ! On trouve tout un tas de noms en rapport avec la religion, qu'elle soit hindouiste, 


musulmane,

A Kodaikanal, camion transportant un bananier.

juive

Ça veut dire « paix » en hébreu.
                                

ou catholique. C'est dans cette dernière catégorie que j'ai trouvé le plus de perles. Tout d'abord, petit florilège de variations autour de Jésus :



     Les mobylettes ne sont pas épargnées.
 
  Les bateaux non plus.
 



J'ai malheureusement dégainé mon appareil trop tard pour immortaliser un magnifique « Jesus touched me » (le fripon !!!). Sa mère n'était pas en reste, entre le bus Maria Express (à quand le JGV -Jésus grande vitesse-?), Holy Maria, Queen Mary (cherchez l'intruse !),


et


Quant à Dieu...





C'est quand qu'Il me l'offre à moi, la Vespa de mes rêves?!
 
 
      C'est ce qu'on appelle de la reconnaissance !
                     

Et aussi :



Alleluya, Blessing, Lord is my sheperd (pour les nuls : le Seigneur est mon berger), Eden


etc. Ce que j'ai adoré également, c'est la modestie lors du choix des noms de leurs bus tout pourris qui atteignent avec peine les 50 km/h.




Sinon, c'est en Inde que l'expression « beau comme un camion » prend tout son sens. Ils sont si joliment peints, de véritables œuvres d'art.

Prarthana est un prénom mais ça veut aussi dire prier.
 
                                 Je n'ai pas réussi à trouver si c'est un dieu, apparemment c'est  uniquement un prénom... Google ne sait pas tout !  
    

Pour les rickshaws, par contre, ils ne se foulent pas trop.


Tous sont étonnamment de la marque Piaggio... Entre ça et les bondieuseries, on se croirait presque en Italie, tiens ! Il n'y a qu'à Madurai que certains rickshaws sortent un peu du lot.


Pour finir, je vous présente 2 voitures made in India :

  J'ai littéralement succombé au charme rétro de la PAL.  
Et ça, c'est la voiture la moins chère du monde (1500€), la Tata Nano. Elle est produite par la fameuse entreprise Tata, le 1er groupe indien qui touche à peu près à tous les secteurs, de la téléphonie à l'hôtellerie, en passant par l'eau en bouteille, le thé et le café.
   

08 novembre 2012

Massage ayurvédique véridique

...ou la torture à 4 mains.

Après les vigoureux mais chastes massages thai (je parle des massages normaux pour femmes, entendons-nous bien là-dessus sinon je vais encore me faire traiter d'oie blanche), le massage ayurvédique, ça surprend, la première fois.
Bon ben déjà, faut pas être pudique. D'entrée de jeu on te dit de te mettre à poil, pour t'affubler d'un cache-sexe atrocement moche et ridicule qui n'est pas sans rappeler les couches-culottes.
Tout ça pour commencer par un massage de la tête... à l'huile !!! Et m..., pourquoi faut-il que ça tombe pile-poil le jour où je me suis lavé les cheveux ?!
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, j'ai décidé de me la jouer à l'indienne et en rentrant je me suis enduit la totalité de la chevelure d'huile de coco. Effet (gras) mouillé garanti. C'est magnifique sur les cheveux noirs, je suis en admiration devant les cheveux brillants et ondulés des Indiennes. Sur les cheveux châtain, ça rend tout de suite beaucoup moins bien. M'enfin, c'est bon pour le poil, ça le fait briller et pousser...
Revenons à nos moutons. Deuxième étape : le massage à proprement parler à même la table en bois, ou en fer ou en je ne sais plus quoi mais PUREE QUE C'EST DUR CE TRUC !!
Tu t'allonges sur le dos, on t'arrose très généreusement d'huile (je ne sais pas laquelle d'ailleurs mais j'aime pas trop l'odeur) et c'est parti pour des frictions de bas en haut sur tout le corps, une fille s'occupe du côté droit, une autre du gauche, de manière plus ou moins synchro. Je précise que les femmes sont toujours massées par des femmes, et les hommes par des hommes.
On te pince, on te donne des petits coups de poing, on te fait des guilis, on te refrotte un coup, et hop, on te retourne comme une crêpe, on te retire le pseudo slip et c'est parti pour la même chose sur le ventre.
Ensuite, passage au sauna (mini cabine dont tu as la tête qui sort) et bonne douche (au baquet pour l'eau chaude). Voilà.

Sur le coup, j'étais un peu déçue car les masseuses n'ont pas du tout « pétri » mes muscles comme j'en ai l'habitude avec les massages thaï : elles m'ont seulement vigoureusement frotté le corps. En fait, le but est différent : ça active la circulation et ça relaxe.
Après la frayeur que j'avais eue en rentrant dans la salle de massage j'en avais bien besoin: la première chose que j'avais vue, c'était la tête de Chantal qui trônait comme un trophée sur un meuble en bois !! Il m'a fallu plusieurs secondes pour réaliser qu'en réalité, elle était assise dans la cabine de sauna dont je parle ci-dessus.
Je dois regarder trop de séries de vampires...

26 octobre 2012

Trouvaille à Madurai

Non sans regret (adieux déchirants), nous avons émergé de la rafraîchissante piscine de notre hôtel de Cap Comorin pour monter vers Madurai. Au terme de je ne sais même plus combien d'heures de bus (beaucoup trop, en tout cas)

                        voici l'état du siège du chauffeur 

                  On se croirait presque en Allemagne, dites donc !

Nous étions arrivées dans la 2e ville du Tamil Nadu. 1,3 millions d'habitants seulement mais ça m'a amplement suffi. Je crois pouvoir affirmer que les villes indiennes, c'est décidément pas mon truc. Je ne suis pas une chochotte, mais là, c'est franchement dégueulasse. Des déchets partout, avec les odeurs qui vont avec, et un boucan d'enfer, ça va de soi... A côté de ça, la Thaïlande, c'est la Suisse (hygiéniquement parlant, bien sûr). Pourtant, Madurai c'est du pipi de chat à côté des 12 millions de Bombay (où je n'irai jamais sauf sous la torture) et des 10 millions de New Delhi. Ça m'a donné une vague idée de ce que peut être le choc indien au Nord. Et puis il faisait CHAUD, à un tel point qu'on en suait des jambes ! Ceci dit les rues inondées ça a son charme réfléchissant...


Un avantage à la taille de la ville, c'est que J'AI ENFIN TROUVE CETTE *** DE BATTERIE QUE JE CHERCHAIS DEPUIS 10 JOURS !!! Bon, j'en ai fait, des magasins, de quoi s'arracher les cheveux. Tu vas dans un magasin (que dis-je... une échoppe), ils te disent qu'ils ne l'ont pas (parfois après vidé des boîtes entières de batteries d'occasion pendant un quart d'heure), ils t'envoient chez leur pote (qui n'en a pas non plus), qui t'envoie chez un autre pote (qui n'en a pas non plus), qui t'envoie chez un autre pote, qui en fait n'est autre que le type de chez lequel tu viens (et qui donc ne l'a toujours pas, ta satanée batterie), mais ça, tu ne t'en aperçois qu'après avoir retraversé tout le quartier et avoir manqué de te faire écraser 3 fois. Le pire c'était dans un magasin spécialisé à Trivandrum, ils avaient la batterie qu'il me fallait dans un appareil d'exposition, ils l'ont mise dans le mien pour constater que oui, ça marchait, puis la retirer et me dire « sorry we can't sell it » malgré mes supplications. J'aurais mordu...
Ce qu'on était venues voir avant tout, c'est l'immense temple de Meenakshi (femme de Shiva) (oui, c'est avec autant de stupéfaction que vous que j'ai découvert que Shiva était un homme...). Tout d'abord, une petite anecdote à propos du nom : « -What's your name ? -Mélanie -Ahhh, like the temple ?! » Au royaume de l'à peu près... Revenons à nos éléphants. Le temple de Meenakshi, donc. 11 gopurams (tours) rien que ça, de la terrasse d'un magasin (les petits futés, ils te font monter gratos pour que tu achètes après) on en voyait déjà 4 :


Ce que j'ai particulièrement aimé ce sont les couleurs (n'est-ce pas Cloé qui préfère la pierre à l'état brut ?!) spécialement pétantes du fait que le temple a été repeint il y a quelques années seulement.




Ça valait le coup de s'attarder sur les détails :



Aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur :


Là aussi les couleurs étaient chatoyantes.




Cloé et Chantal ont appris à faire des guirlandes de fleurs.

Inutile de préciser que nous nous faisions arrêter tous les 2 mètres pour des photos de famille.


ou encore avec des jeunes hommes. La sainteté des lieux ne les a pas refroidis... Bien évidemment, il y avait un « espace commercial » avec plein de petites horreurs (dont certaines décorent maintenant la salle des profs) et puis ce pauvre éléphant dressé pour attraper des billets avec sa trompe... non mais franchement.


Pour une fois nous avons pris un bel hôtel, le Madurai Residency.

          « c'est cossu », dirait la Minooch

Chambre avec vue sur les chèvres, SVP.




Côté culinaire, on a testé le thali servi à même la feuille de banane.

               De toute apparence, ça arrache la gueule.
 
               Même pas peur !
 
                                                 refroidissement du café

Pour terminer, quelques photos de la ville en vrac.

Attention, les touk touk vous ont à l'œil.
 
               la « photo jeune homme » du jour
 
Au détour d'une balade, nous sommes tombées sur une manif contre le film « l'innocence des musulmans ». 
 
Avec les gâteaux c'est la loterie, il y en a de super bons... mais aussi pas mal de très écœurants qui n'ont que le goût du sucre.
 

                                            vendeuses de fleurs
 
                                          petit vendeur de pipeaux 
 
Pochoirs à mandalas... que nous avons reconvertis en pochoirs à décorer les gâteaux! (et déco murale quand ils ne servent pas)

Et ça, c'était dans le bus direction Kodaikanal, dernière étape avant le retour à Kochi... et à la maison.