Bizarres, les intuitions, parfois... je SAVAIS que j'allais rencontrer quelqu'un avec qui partager davantage que les civilités d'usage (what's your name, how long have you been traveling, how long are you traveling for etc), ce qui arrive trop rarement dans ce genre de voyages.
Ça n'a pas traîné : dans le touk touk qui m'emmenait à la station de bus d’où je devais ENFIN quitter Luang Prabang (départ retardé par cette p*** de tourista), est montée Fanny (si vous savez ce que son prénom signifie en anglais, vous compatirez autant que moi), une sympathique et dynamique Française que je n'ai pas quittée depuis.
Déjà, il n'y a pas de barrière de la langue mais surtout, nous avons beaucoup en commun. Elle, c'est carrément pour un an qu'elle voyage autour du monde, et elle a déjà vécu en Espagne et en Australie, du haut de ses 26 ans. De quoi me faire passer pour une voyageuse de bac à sable.
Le trajet en bus pour Nong Khiaw, qui n'a heureusement duré que 2 heures, a été plus que chaotique : ah, les routes laotiennes... celle-ci avait pourtant moins de 15 ans !! (avant, le village n’était accessible qu'en bateau). Nous sommes néanmoins arrivées entières au village de Nong Khiaw, où nous avons partagé un bungalow (encore une fois, merci Noel -l'Irlandais de Mae Salong- pour le conseil!) (j'ai d'ailleurs croisé des gars qui le connaissaient!!) avec une vue magnifique sur la rivière.
vue du pont. Le bungalow se trouvait en hauteur juste à droite des bateaux.
Derrière les bateaux, ma piscine naturelle. Eh oui, j'ai fait mes longueurs dans la rivière, suscitant l’étonnement des touristes qui admiraient le paysage du haut du pont (pour ne pas dire qu'ils m'ont carrément prise pour une kamikaze)... Puisqu'un médecin suisse
croisé dans ce petit bar-resto qui proposait même le wifi et constituait un excellent abri pendant les grosses chaleurs de début d’après-midi
m'avait assuré que ça ne craignait pas...
Le fait de voir les locaux s'y laver et faire leur lessive inspire plutôt confiance :
Quoique après réflexion... les Indiens boivent bien l'eau du Gange...
Enfin bref j'ai survécu, ce qui est l'essentiel.
Pas grand-chose à faire à Nong Khiaw, à part une balade dans les grottes aux alentours, et profiter du hamac, de la vue, et de la douceur de vivre.
Le surlendemain, c’était reparti pour un village encore plus reculé, Mong Ngoi, accessible seulement au terme d'un trajet d'une heure en bateau (pas de route).
l’arrivée
Une seule « rue » qui ne fait même pas 500m de long,
émeute lors de la distribution de ballons de baudruche aux enfants
bordée de guesthouses proposant des bungalows à des prix défiant toute concurrence (on a payé moins de 2 euros à 2!), électricité seulement le soir de 19h à 21h30 (y’a intérêt à choper le créneau pour recharger son appareil photo!), et surtout, basse saison... (d’où les prix) Toute une ambiance. Nous étions tellement peu nombreux que tout le monde se connaissait de vue. On a sympathisé avec une galerie de personnages hétéroclites n'ayant en commun que la langue française (euh... y'avait aussi des anglophones mais on est surtout restés entre francophones, shame on us) et une conception du voyage: un couple de hautboïstes (des joueurs professionnels de hautbois si vous préférez) d'âge mur, un trentenaire alcoolique, un étudiant en pharmacie québécois, un intellectuel parisien, une économiste en stage d'anthropologie...
Bref, très chouette tout ça, rafraîchissant.
comme ces jolies fleurs sur le bord de la route (spéciale dédicace pour Mamie!)
et la grotte que nous ont faite visiter ces deux petits guides agiles comme des cabris.
Nous avons fait des balades magnifiques dans les villages aux alentours, accessibles en quelques heures (aller-retour) en traversant les rizières et -vières, avec des montagnes en arrière-plan.
Comment se perdre avec une signalisation pareille ?
oui je sais... la plus grosse bête, c'est moi...
Voilà à quoi ressemble un village laotien perdu
… étonnamment équipé de la fameuse parabole permettant aux ruraux de s'abrutir eux aussi avec les séries thaï qui apparemment ont un pouvoir hypnotisant
Ceci est la supérette du coin, où magasinent les gens du village (ça y est, le Québécois m'a contaminée. Tabarnac!)
avant d'aller faire une partie de pétanque
pendant que les enfants s'occupent tout seuls
ou se font bercer par Mamie.
Bref, la vie n'est pas si différente d'ailleurs, finalement. Sauf qu'il vaut mieux ne pas tomber malade : une villageoise tenant un petit resto a raconté avoir perdu 5 de ses 11 enfants...
Ce qui n'a pas contribué à rassurer le pauvre petit Écossais tout paniqué parce qu'il s’était fait mordre par un chat peut-être enragé.
D'ailleurs, il ne manquait qu'un gyrophare au bus local (enfin... pick up bondé, avec des sièges en plastiques rajoutés au milieu) qui nous a ramenés à Luang Prabang pour accéder au statut d'ambulance, entre l’Écossais tout blanc au bord des larmes, le petit garçon en sale état sur les genoux de son papa, les locaux tout verts avec leurs sacs plastiques...
31 mai 2011
29 mai 2011
120. L'algue de Luang Prabang
J'avais beaucoup hésité à la faire, cette croisière de 2 jours entre Huay Xai et Luang Prabang, ayant gardé un souvenir cauchemardesque des conditions de trajnsport lors de celle que j'avais déjà faite au Cambodge sur le Tonle Sap l’année dernière(post 57), où nous étions tassés comme des sardines sur 2 rangées de bancs durs comme de la pierre, sous une chaleur de plomb.
doutes sur l'embarcadère
Finalement je ne regrette rien. Le bateau est de tout confort (tout étant relatif), avec de vrais fauteuils rembourrés, de la place pour se dégourdir les jambes, des toilettes... bref, la bonne surprise.
J'ai même la place de sortir mon bébé rose et d'y tapoter ce post sans crainte de me faire éclabousser.
Il suffit de regarder le paysage (au demeurant magnifique) pour comprendre comment se traduit concrètement la culture sur brûlis que j’évoquais dans le post précédent.
pas de feu...
sans fumée
Le Mékong est très large d'un bout à l'autre du trajet, ne se rétrécissant jamais comme entre le Cambodge et le Vietnam (cf post 60). Dommage.
Outre le transport de passagers pas pressés, le bateau effectue des livraisons variées et improbables dans les villages costaux : bouteilles de gaz, pneus, sacs de riz...
Rien de tel que le calme d'une croisière pour socialiser avec les autres passagers. C'est ainsi que j'ai rencontré une instit suisse-marocaine, un web designer américano-philippin et un médecin cino-malaysien. Je me suis rarement sentie aussi banale.
(…) « quelques » (euh... 15) jours plus tard
Étant gravement à la bourre dans la rédaction de mon blog, je me permettrai de faire une petite ellipse sur les 10 jours où j'ai végété (d’où le titre) à Luang Prabang, me mouvant péniblement d'un café à l’autre. Du moins, je ne détaillerai pas comme la ville le mériterait. Après tout, si vous voulez en savoir plus, zavez qu'à y aller vous-mêmes.
En résumé : la ville est magnifique, mais mon état ne m'a pas vraiment permis d'en profiter. Épuisement, moral dans les chaussettes, le tout couronné d'une méga tourista comme je ne pensais pas que ça pouvait exister... (et personne pour s'occuper de moi snif snif bouh bouh) Bref, il s'en est fallu de peu pour que je saute dans le premier avion.
Petite visite en photos :
L'influence française saute tout de suite aux yeux.
et écorche de manière permanente ceux de la prof perfectionniste que je suis.
C'est dans une délicieuse boulangerie-pâtisserie en face de
je connais quelqu'une qui va avoir les poils des cuisses qui se dressent
que je prenais mon café du matin, accompagné tantôt d'un croissant chaud au beurre, tantôt de baguette de tradition fraîche. (ça, c’était avant la tourista et le déprimant régime banane-riz-coca). Le tout en me tenant au courant de la (sulfureuse) actualité avec Le Monde du jour...
J'ai mené la vie de château en ne me ruinant pas trop (en gros, les prix qu'on paierait en province en France), alternant avec des plaisirs locaux à moindre prix.
On peut se sustenter d'un plat à moins d'un euro sur le marché du soir, ou même d'un poisson grillé entier à moins de 2 euros.
fourré à la citronnelle... un délice.
Le shake aux fruits est excellent et ne coûte rien, mais la baguette est quand même meilleure à la boulangerie sus-citée.
J'ai loupé le cours de cuisine hebdomadaire, tombant malade juste la veille (ô rage ô désespoir, ô bactérie ennemie), mais voici quand même un petit aperçu des spécialités du coin avec ce « lao tasting platter » de luxe :
Dans le sens des aiguilles d'une montre, à partir de midi : porc séché épicé, algues (du Mékong, SVP!) au sésame, légumes vapeur à tremper dans la sauce aux aubergines. Au milieu, la sauce pour les algues, qui n'est autre que du chili agrémenté de... peau de buffle séchée !!
Je pourrais écrire «rien de tel qu'un bon verre de lao lao (alcool de riz) pour faire passer tout ça », mais je ne serais pas sincère... non, là, je ne suis pas franchement conquise (euphémisme), c'est en pharmacie au rayon des désinfectants qu'on devrait le vendre, ce truc infâme.
Coup de cœur, par contre, pour le marché d'artisanat qui a lieu tous les soirs sur la rue principale.
enfin des montres qui revendiquent leur facticité... ça change des fausses Calvin Klein et Rollex de Bangkok et ailleurs...
ombrelles. Ils auraient quand même pu mieux les répartir pour qu'il y ait plus de contraste...
la rue principale by night. Beaucoup de belles maisons en bois.
beaucoup de charmants petits bars de ce style
Deux rivières délimitent la ville, lui conférant cette atmosphère fluviale que j'aime tant.
la Nam Ou de jour, à l'est
coucher de soleil sur le Mékong, à l'ouest
Sur les rives bordées de cocotiers et de frangipaniers (ne vous emballez pas,point de galettes n'y poussent)hommes jouent à la « pétang », sans le pastis, mais tout le reste y est.
Mes insomnies matinales
je m’étais pourtant offert le luxe d'une guesthouse d'un standing un peu plus élevé, dans le quartier des temples. Voici un détail du jardin.
m'auront au moins permis d'assister à la fameuse procession des moines sans avoir à mettre de réveil. Ils sont plus de 300 à défiler silencieusement dans la rue pour faire la quête de nourriture, au lever du soleil (cad 5h30).
N'ayant pas lu avec assez d'attention les mises en garde de mon guide et celles pourtant affichées dans certains cafés, je suis tombée dans un véritable traquenard commercial. 2 femmes me disent de m'asseoir sur une paillasse au bord de la route... pour regarder confortablement, croyais-je naïvement. Pensez-vous... elles m'ont littéralement forcée à nourrir ces pauvres moines alors que je n'avais aucune idée du protocole. Je n’étais pas assise correctement, pas couverte comme il se devait, et de plus, elles m'ont fait distribuer d’énormes boules de riz (pour m'en faire vider et payer un max de paniers, bien sûr) alors qu'on est censé en former de toutes petites avec la main (ai-je appris après coup
Le tout pour un tarif exorbitant.
Je me serais crue au zoo (« tiens, on va donner des bananes aux moines »). Je me suis rarement sentie aussi mal à l'aise.
et ça se voyait, je pense. Ah oui j'oubliais : elles ont pris en otage mon appareil et ont photographié mon supplice d'un bout à l'autre, comme si je n'avais pas assez honte comme ça.
Débarrassée de mes arnaqueuses, j'ai observé la suite de la procession à une certaine distance, atterrée par le comportement de certains touristes qui se postaient littéralement sous le nez des pauvres moines pour les mitrailler en gros plan.
Aucune décence. C'est eux qui auraient mérité de se retrouver à nourrir les moines !! (mais ils auraient été foutus d'aimer ça)
Passons à des choses plus réjouissantes : les temples. Certains disent que quand on en a vu un, on les a tous vus... pas vrai. Bien que je ne sois pas une templophile invétérée, j'ai eu un coup de cœur absolu pour ces deux-là (Wat Xieng Thong) uniques en leur genre, peints dans mes couleurs et ornés de mosaïques de toute beauté.
Des scènes de la vie quotidienne
se mêlent avec les exploits d'un héros de roman lao...
Ça m'a rappelé dans le principe une certaine tapisserie se trouvant dans une ville normande commençant par un B... (en plus coloré)
doutes sur l'embarcadère
Finalement je ne regrette rien. Le bateau est de tout confort (tout étant relatif), avec de vrais fauteuils rembourrés, de la place pour se dégourdir les jambes, des toilettes... bref, la bonne surprise.
J'ai même la place de sortir mon bébé rose et d'y tapoter ce post sans crainte de me faire éclabousser.
Il suffit de regarder le paysage (au demeurant magnifique) pour comprendre comment se traduit concrètement la culture sur brûlis que j’évoquais dans le post précédent.
pas de feu...
sans fumée
Le Mékong est très large d'un bout à l'autre du trajet, ne se rétrécissant jamais comme entre le Cambodge et le Vietnam (cf post 60). Dommage.
Outre le transport de passagers pas pressés, le bateau effectue des livraisons variées et improbables dans les villages costaux : bouteilles de gaz, pneus, sacs de riz...
Rien de tel que le calme d'une croisière pour socialiser avec les autres passagers. C'est ainsi que j'ai rencontré une instit suisse-marocaine, un web designer américano-philippin et un médecin cino-malaysien. Je me suis rarement sentie aussi banale.
(…) « quelques » (euh... 15) jours plus tard
Étant gravement à la bourre dans la rédaction de mon blog, je me permettrai de faire une petite ellipse sur les 10 jours où j'ai végété (d’où le titre) à Luang Prabang, me mouvant péniblement d'un café à l’autre. Du moins, je ne détaillerai pas comme la ville le mériterait. Après tout, si vous voulez en savoir plus, zavez qu'à y aller vous-mêmes.
En résumé : la ville est magnifique, mais mon état ne m'a pas vraiment permis d'en profiter. Épuisement, moral dans les chaussettes, le tout couronné d'une méga tourista comme je ne pensais pas que ça pouvait exister... (et personne pour s'occuper de moi snif snif bouh bouh) Bref, il s'en est fallu de peu pour que je saute dans le premier avion.
Petite visite en photos :
L'influence française saute tout de suite aux yeux.
et écorche de manière permanente ceux de la prof perfectionniste que je suis.
C'est dans une délicieuse boulangerie-pâtisserie en face de
je connais quelqu'une qui va avoir les poils des cuisses qui se dressent
que je prenais mon café du matin, accompagné tantôt d'un croissant chaud au beurre, tantôt de baguette de tradition fraîche. (ça, c’était avant la tourista et le déprimant régime banane-riz-coca). Le tout en me tenant au courant de la (sulfureuse) actualité avec Le Monde du jour...
J'ai mené la vie de château en ne me ruinant pas trop (en gros, les prix qu'on paierait en province en France), alternant avec des plaisirs locaux à moindre prix.
On peut se sustenter d'un plat à moins d'un euro sur le marché du soir, ou même d'un poisson grillé entier à moins de 2 euros.
fourré à la citronnelle... un délice.
Le shake aux fruits est excellent et ne coûte rien, mais la baguette est quand même meilleure à la boulangerie sus-citée.
J'ai loupé le cours de cuisine hebdomadaire, tombant malade juste la veille (ô rage ô désespoir, ô bactérie ennemie), mais voici quand même un petit aperçu des spécialités du coin avec ce « lao tasting platter » de luxe :
Dans le sens des aiguilles d'une montre, à partir de midi : porc séché épicé, algues (du Mékong, SVP!) au sésame, légumes vapeur à tremper dans la sauce aux aubergines. Au milieu, la sauce pour les algues, qui n'est autre que du chili agrémenté de... peau de buffle séchée !!
Je pourrais écrire «rien de tel qu'un bon verre de lao lao (alcool de riz) pour faire passer tout ça », mais je ne serais pas sincère... non, là, je ne suis pas franchement conquise (euphémisme), c'est en pharmacie au rayon des désinfectants qu'on devrait le vendre, ce truc infâme.
Coup de cœur, par contre, pour le marché d'artisanat qui a lieu tous les soirs sur la rue principale.
enfin des montres qui revendiquent leur facticité... ça change des fausses Calvin Klein et Rollex de Bangkok et ailleurs...
ombrelles. Ils auraient quand même pu mieux les répartir pour qu'il y ait plus de contraste...
la rue principale by night. Beaucoup de belles maisons en bois.
beaucoup de charmants petits bars de ce style
Deux rivières délimitent la ville, lui conférant cette atmosphère fluviale que j'aime tant.
la Nam Ou de jour, à l'est
coucher de soleil sur le Mékong, à l'ouest
Sur les rives bordées de cocotiers et de frangipaniers (ne vous emballez pas,point de galettes n'y poussent)hommes jouent à la « pétang », sans le pastis, mais tout le reste y est.
Mes insomnies matinales
je m’étais pourtant offert le luxe d'une guesthouse d'un standing un peu plus élevé, dans le quartier des temples. Voici un détail du jardin.
m'auront au moins permis d'assister à la fameuse procession des moines sans avoir à mettre de réveil. Ils sont plus de 300 à défiler silencieusement dans la rue pour faire la quête de nourriture, au lever du soleil (cad 5h30).
N'ayant pas lu avec assez d'attention les mises en garde de mon guide et celles pourtant affichées dans certains cafés, je suis tombée dans un véritable traquenard commercial. 2 femmes me disent de m'asseoir sur une paillasse au bord de la route... pour regarder confortablement, croyais-je naïvement. Pensez-vous... elles m'ont littéralement forcée à nourrir ces pauvres moines alors que je n'avais aucune idée du protocole. Je n’étais pas assise correctement, pas couverte comme il se devait, et de plus, elles m'ont fait distribuer d’énormes boules de riz (pour m'en faire vider et payer un max de paniers, bien sûr) alors qu'on est censé en former de toutes petites avec la main (ai-je appris après coup
Le tout pour un tarif exorbitant.
Je me serais crue au zoo (« tiens, on va donner des bananes aux moines »). Je me suis rarement sentie aussi mal à l'aise.
et ça se voyait, je pense. Ah oui j'oubliais : elles ont pris en otage mon appareil et ont photographié mon supplice d'un bout à l'autre, comme si je n'avais pas assez honte comme ça.
Débarrassée de mes arnaqueuses, j'ai observé la suite de la procession à une certaine distance, atterrée par le comportement de certains touristes qui se postaient littéralement sous le nez des pauvres moines pour les mitrailler en gros plan.
Aucune décence. C'est eux qui auraient mérité de se retrouver à nourrir les moines !! (mais ils auraient été foutus d'aimer ça)
Passons à des choses plus réjouissantes : les temples. Certains disent que quand on en a vu un, on les a tous vus... pas vrai. Bien que je ne sois pas une templophile invétérée, j'ai eu un coup de cœur absolu pour ces deux-là (Wat Xieng Thong) uniques en leur genre, peints dans mes couleurs et ornés de mosaïques de toute beauté.
Des scènes de la vie quotidienne
se mêlent avec les exploits d'un héros de roman lao...
Ça m'a rappelé dans le principe une certaine tapisserie se trouvant dans une ville normande commençant par un B... (en plus coloré)
18 mai 2011
119. A la rencontre de Tarzan, ou « affronte tes peurs »
Il y a 3 ou 4 ans, j'avais vu un petit reportage sur France 2 à la fin des infos qui m'avait fait rêver: des gens qui jouaient à Tarzan, passant d'un arbre à l'autre en tyrolienne, et dormaient dans des cabanes en haut des arbres au milieu de la jungle, le tout pour une bonne cause, dans un pays asiatique que je n'avais pas vraiment cherché à identifier tellement ça me paraissait loin et irréel....
Si j'avais su qu'un jour je la vivrais moi-même, cette expérience !!
Que vous me croyiez ou pas, il s’avère que la petite bourgade paresseuse d'Huay Xai où j'ai débarqué est le point de départ pour cette excursion, la fameuse «Gibbon experience» ! Mon Lonely Planet périmé n'en parlant même pas, je l'ai appris par hasard par 2 Anglaises avec lesquelles j'ai dîné, et qui, a leur grand dam, n'avaient pas pu avoir de place le jour souhaité alors qu'elles avaient essayé de réserver 2 semaines à l'avance. Moi, je m'y suis prise la veille pour le lendemain et il y avait encore des places. Je n'avais donc pas le droit d’hésiter malgré le prix relativement élevé, d'autant plus que les bénéfices sont investis dans la protection de la jungle et des espèces presque disparues (le fameux gibbon par exemple), et dans le salaire d'une équipe locale composée d'une centaines de personnes (guides, cuisiniers, garde-forestiers...). Cette implication des locaux est très importante pour faire évoluer les mentalités sur certaines pratiques désastreuses pour l'écosystème, comme le braconnage et la culture sur brûlis.
Si vous voulez en savoir plus, ce site non officiel en français vous fournira de très bonnes explications :
http://www.echoway.org/page12.php?ct=3&py=335&li=238
Sinon il y a le site officiel en anglais :
http://www.gibbonexperience.org/
L’épopée a commencé avec un trajet cahoteux en pick up d'environ 2 heures pour arriver dans la réserve naturelle. Si certains tronçons de la route étaient relativement fraîchement goudronnés comme celui-ci,
Si j'arrivais à déchiffrer le lao, je serais curieuse de lire dans le journal la rubrique « cochons écrasés »...
d'autres étaient pleins de nids de poules, et à la fin, ce n’était plus qu'un chemin de terre.
Nous avons même traversé des rivières !
Après une heure de marche coupée d'une pause-sandwich,
image emblématique du Laos: l'influence française avec la touche locale. Bien plus esthétique et naturel que le papier alu. Le pain est aussi mauvais qu'il en l'air (caoutchouteux comme celui de chez mamie) mais la garniture rattrape le tout.
nous avons atteint la première tyrolienne. Les différentes cabanes (il y en a 7 en tout je crois, dont une qui a brûlé à cause d'un couillon qui avait allume une bougie avant de s'endormir) sont reliées principalement par ces câbles. C’est moins néfaste pour l’écosystème que d’aménager des chemins à travers la jungle... et tellement moins fatigant (dit la feignasse de première que je suis, déjà HS au bout de l'heure de marche), et surtout, surtout, plus « adrénalisant ».
arnachée pour le grand saut, avec look anti-sangsues (et non pas kéké des banlieues).
C'est seulement là qu'il m'est soudainement revenu à l'esprit (j'avais refoulé en fait, tellement j'avais envie de vivre cette expérience) que je suis sujette au vertige.
Je n'ai pas pris mon courage à deux mains car j'avais bien trop besoin de ces deux dernières, à placer sur la corde et sur le frein (sur le câble). Je ne me suis pas non plus jetée à l'eau mais dans le vide... et je n'ai pas regretté. Quelle magnifique expérience que de « voler » au-dessus des arbres, parfois entre (attention aux branches), jusqu'à une hauteur de 100 mètres... Là, je n'avais plus peur... tant que je ne regardais pas en bas mais en face. Le plus difficile en fait, c’était le départ et l'atterrissage. Certaines plate-formes étaient redoutables, telle celle-ci dans un arbre à des dizaines de mètres de hauteur (enfin c'est l'impression que j'ai eue... c’était vertigineux, en tout cas!!)
Tu atterris sur la plate-forme en haut à droite, et tu DOIS repartir de celle de gauche (inclinée et glissante à cause de la pluie) après avoir descendu et monté, non harnachée, des escaliers à travers lesquels tu vois le vide.
Je précise qu'avant l'atterrissage, j'ai dû me hisser à la force de mes bras sur une dizaine de mètres au-dessus du vide, n'ayant pas assez d’élan... Là, tu fermes les yeux bien fort et tu te félicites d'avoir acheté des gants...
Heureusement qu'on avait un petit guide adorable (2 têtes de moins que moi comme celui du dernier treck, ça doit être un critère de recrutement) et patient qui a su m'apaiser... un peu (j’étais quand même au bord de la crise de nerfs). De toute façon j'avais pas le choix : il fallait passer par la pour atteindre la maison ! Alors entre ça ou me faire dévorer tout cru par un tigre ou un ours (il y en a vraiment, je n'extrapole pas!!), c’était tout vu.
Malgré les émotions pas d'incident majeur, je suis arrivée indemne dans ma maison en haut des arbres,
mon arrivée floue à la cabane, seule photo que j'aie de moi « en action »
et meme rentrée indemne 2 jours plus tard... Je vous sens déçus, bande de sadiques.
notre cabane, impossible à prendre autrement qu'en contre-jour, et accessible uniquement en tyrolienne.
Je pensais cohabiter seulement avec un Indien, une Norvégienne et un Australien... mais nous nous sommes aperçus, à la tombée de la nuit, que cette cabane était un véritable squat à rats, moustiques (eh oui, ils volent jusque la-haut) et araignées absolument monstrueuses qui heureusement restaient au plafond, sans compter les essaims d'abeilles qu'on entendait très proches sans les voir, en se demandant quand elles allaient attaquer... J'ai mis mes phobies de côté (politique de l'autruche : je n'ai rien vu, rien entendu, et de toute façon, on dort sous une moustiquaire bien épaisse)... et j'ai profité.
Laissez-moi d'abord vous présenter les lieux, à une altitude de 31 mètres au-dessus du niveau du sol.,
Ce fut le résultat de l’opération mesurage (on s'occupe comme on peut), menée avec une théière pendue au bout d'un fil (on fait avec les moyens du bord)
dans la canopée , mot que je suis toute fière d'avoir appris (après m’être demandé pendant 3 jours ce qu’était cette satanée « canopy » in English!). D’après Wikipedia (à qui on peut faire confiance sur ce coup-là je crois), c'est l'étage supérieur des forêts tropicales, en contact direct avec l'atmosphère et les rayons du soleil.
Ne pas confondre avec le « canapé » de nos amis de Ch'Nord.
au-dessus des nuages
Incroyable mais vrai : on avait l'eau courante, et même de électricité (grâce à des panneaux solaires) !
Première fois que j'ai eu le vertige en prenant ma douche
Si les toilettes n’étaient pas à la turque, on pourrait s'y éterniser en contemplation...
Comme dans un hôtel ! Gentille attention, ai-je d'abord pensé. J'ai mieux compris le soir lors des attaques que nous avons subies.
Les repas étaient livrés par tyrolienne, c’était ça ou le largage par hélicoptère : autre chose que la pizza-mobylette.
J'ai cru halluciner quand j'ai vu que notre premier dîner était accompagné d'une bouteille de vin local qui avait tout l'air d’être rouge ! Depuis le temps que j'en rêvais (home sweet home).
Malacca wine » , ça doit être le nom du vignoble, nous sommes-nous dit naïvement.
Aux battements de mains du début (ceux qui connaissent Ugly Betty comprendront la référence) a succédé, dès l'ouverture de la bouteille, la fausse joie générale. Déjà l'odeur : c'est quoi ce truc?? On ne savait pas, mais ce n’était en aucun cas du vin de raisin, et ça n'incitait pas à la dégustation... Puis la couleur : une espèce de marron aqueux guère appétissant...
Nous avons donc mieux compris pourquoi l’étiquette, au lieu de mettre en garde contre les dangers de l'alcoolisme, fait l'apologie des propriétés du produit, telle la description de ces tisanes dégueulasses qui sont censées te faire maigrir et te protéger contre tous les maux.
agrandissez, ça vaut le coup
Pour votre gouverne : j'ai appris par la suite que le malacca est une baie locale. Ceci explique cela. Ceci dit les Thaïs du Nord font bien mieux avec les fraises.
Nous avons quand même trinqué, après tout, à cadre hors du commun, vin hors du commun.
C'est dans un calme assourdissant que nous avons assisté au coucher de soleil.
C'est l'oxymore qui me vient à l'esprit pour décrire l'ambiance de la jungle. Un vacarme relaxant serait aussi approprié. Je ne peux pas vous décrire la chose car je n' y connais rien en insectes et en animaux, mais ils se mettent tous au diapason pour vous présenter un étonnant concert, qui n'est troublé par aucun bruit artificiel/humain.
Pareil pour la vue : absolument aucune lumière à l'horizon, les cabanes étant suffisamment éloignées les unes des autres pour ne pas qu'on se pollue mutuellement.
Le matin à 6h, j'ai été réveillée par le chant des gibbons à travers mes boules Quies ! Ca aussi, c’était quelque chose... Un peu comme le cri des geckos (sur le principe uniquement!) : ça passe par plusieurs phases complètement différentes, certaines faisant penser à des sons extraterrestres...
Peu après, le déluge a commence. On a dit bye bye a la promenade matinale, ce qui, ai-je eu l'impression, arrangeait bien notre petit guide qui a profité d’être libéré de ses obligations pour piquer un petit somme (ça alors, un Lao qui dort, jamais vu ça). On a fait de même.
Au bout de quelques heures, nous avons été tirés de notre état végétatif par le bruit bien caractéristique de la tyrolienne. Qui diantre pouvait bien avoir le courage (ou l'inconscience?) de nous rendre visite sous ces trombes d'eau ?!
Eh bien... c'est la réincarnation de Tarzan que nous avons vu débarquer, en la personne d'un jeune Allemand torse nu (blond et muscle, forcement). Il nous a raconté qu'il faisait 3 mois de bénévolat après (ou pendant?) ses études d'architecture pour aider a la construction d'une nouvelle cabane dans les arbres. Comme les conditions météorologiques ne permettaient pas de travailler ce matin-la, il s'ennuyait un peu (tu m’étonnes...), donc il est venu voir ce qui se passait dans les cabanes.
Ils ne finiront jamais de m’épater, ces petits Teutons (et de me filer des complexes). Si jeunes et déjà une telle expérience de l’étranger...
Il nous a raconté une anecdote qui n'a pas contribué à me rassurer : le jour de son arrivée, il a demandé à voir les plans de construction de la cabane... il n'y en avait pas ! Bon, apparemment, ils savent ce qu'ils font... mais quand même !!
En début d’après-midi, le déluge a finalement cessé, ce qui nous a permis d'aller rendre visite a nos camarades en empruntant tyroliennes et chemins glissants.
heureusement qu'on pouvait se rattraper aux robustes bambous
Ça, c'est la « big tree house », concue pour 8 personnes.
C'est de la que la vue est la meilleure.
Avec beaucoup de patience, nous avons pu apercevoir quelques gibbons (saviez-vous qu'ils n'ont pas de queue?!) à une vingtaine de mètres (trop loin pour prendre des photos qui donnent quelque chose), et des oiseaux très colorés à moindre distance.
Nous sommes aussi allés voir à quoi ressemblait la pouponnière, autrement dit la cabane des 2 petits Anglais de 19 ans (et déjà à l'autre bout du monde!). Ils se sont sacrifiés pour prendre cette
« romantic tree house » pour 2 personnes. Un comble quand même !! Pas un seul couple dans notre groupe initial de 14 personnes, alors que je suppose que d'habitude, les gens se battent pour l'avoir, cette maison pour 2 !
On enlève ses chaussures à l’entrée !! En arrière-plan, vous reconnaîtrez les bouteilles de la fameuse imitation de vin.
Entre deux, nous avons joyeusement zipliné (je préfère le mot anglais, qui n'a pas la connotation vieillotte de « tyrolienne »),
l'atterrissage imminent d'Anneli, ma coloc norvégienne
OK, si j’étais honnête, je devrais plutôt écrire « frileusement » pour ma part. N'ayant pas voulu m'infliger une 3e fois l’épreuve des 2 tyroliennes que je détestais (voir plus haut) , sachant que je devrais de toute façon le refaire le lendemain pour rentrer, je suis resté à attendre mes colocs sur un banc où j'ai pu observer la faune locale. Outre les sangsues (inphotographiables, effet caméléon sur la terre) qui me faisaient une fascinante mais répugnante danse du ventre, j'ai pu observer cette bestiole digne d'un cartoon
dommage que ce soit flou
Nous sommes rentrés à la cabane pour une deuxième et dernière soirée tranquille.
scène de vie arbresque : l'Australien pique un petit roupillon alors qu'Anneli essaie de soulager avec un slip mouillé d'eau froide son gros orteil meurtri par un atterrissage difficile.
C'est la-haut que j'ai réussi l'exploit de me faire mordre par une sangsue... sous l'aisselle !! (première parcelle de peau nue).Elle a dû ramper pendant des heures pour arriver a se hisser jusque-la. J'irais presque jusqu'à dire qu'elle a du mérite.
Pour une première morsure de sangsue (eh oui, j’étais pas chez les scoots), je serais tentée de dire « même pas mal » (ça pique juste un coup et basta), mais ça doit être parce que les dents ne sont pas restées dans la peau.
Le lendemain, un gros nuage planait sur nous au sens propre comme figuré concernant le retour : la veille encore (où il avait tant plu), un groupe avait du faire une partie du chemin (la dernière section avant d'arriver au parc, en terre)... à pied !!! Vous imaginez le cauchemar ? 6h de pataugeage dans la bouillasse.
Le suspense a duré jusqu'au dernier moment car les portables ne passant pas à cet endroit, on ne pouvait pas appeler pour savoir. On attendait les pick up comme le messie, guettant anxieusement le moindre bruit a l'horizon... surtout la pauvre Anneli et son gros orteil foulé.
Je ne vous raconte pas les cris de joie quand on les a vus arriver. Une véritable ovation.
Fin de ce post-fleuve.
Pour les rabat-joie et les mauvaises langues : oui je sais, pas besoin d'aller aussi loin pour vivre tout ça, chez nous ya l'accrobranche et le zoo de Jurques.
Si j'avais su qu'un jour je la vivrais moi-même, cette expérience !!
Que vous me croyiez ou pas, il s’avère que la petite bourgade paresseuse d'Huay Xai où j'ai débarqué est le point de départ pour cette excursion, la fameuse «Gibbon experience» ! Mon Lonely Planet périmé n'en parlant même pas, je l'ai appris par hasard par 2 Anglaises avec lesquelles j'ai dîné, et qui, a leur grand dam, n'avaient pas pu avoir de place le jour souhaité alors qu'elles avaient essayé de réserver 2 semaines à l'avance. Moi, je m'y suis prise la veille pour le lendemain et il y avait encore des places. Je n'avais donc pas le droit d’hésiter malgré le prix relativement élevé, d'autant plus que les bénéfices sont investis dans la protection de la jungle et des espèces presque disparues (le fameux gibbon par exemple), et dans le salaire d'une équipe locale composée d'une centaines de personnes (guides, cuisiniers, garde-forestiers...). Cette implication des locaux est très importante pour faire évoluer les mentalités sur certaines pratiques désastreuses pour l'écosystème, comme le braconnage et la culture sur brûlis.
Si vous voulez en savoir plus, ce site non officiel en français vous fournira de très bonnes explications :
http://www.echoway.org/page12.php?ct=3&py=335&li=238
Sinon il y a le site officiel en anglais :
http://www.gibbonexperience.org/
L’épopée a commencé avec un trajet cahoteux en pick up d'environ 2 heures pour arriver dans la réserve naturelle. Si certains tronçons de la route étaient relativement fraîchement goudronnés comme celui-ci,
Si j'arrivais à déchiffrer le lao, je serais curieuse de lire dans le journal la rubrique « cochons écrasés »...
d'autres étaient pleins de nids de poules, et à la fin, ce n’était plus qu'un chemin de terre.
Nous avons même traversé des rivières !
Après une heure de marche coupée d'une pause-sandwich,
image emblématique du Laos: l'influence française avec la touche locale. Bien plus esthétique et naturel que le papier alu. Le pain est aussi mauvais qu'il en l'air (caoutchouteux comme celui de chez mamie) mais la garniture rattrape le tout.
nous avons atteint la première tyrolienne. Les différentes cabanes (il y en a 7 en tout je crois, dont une qui a brûlé à cause d'un couillon qui avait allume une bougie avant de s'endormir) sont reliées principalement par ces câbles. C’est moins néfaste pour l’écosystème que d’aménager des chemins à travers la jungle... et tellement moins fatigant (dit la feignasse de première que je suis, déjà HS au bout de l'heure de marche), et surtout, surtout, plus « adrénalisant ».
arnachée pour le grand saut, avec look anti-sangsues (et non pas kéké des banlieues).
C'est seulement là qu'il m'est soudainement revenu à l'esprit (j'avais refoulé en fait, tellement j'avais envie de vivre cette expérience) que je suis sujette au vertige.
Je n'ai pas pris mon courage à deux mains car j'avais bien trop besoin de ces deux dernières, à placer sur la corde et sur le frein (sur le câble). Je ne me suis pas non plus jetée à l'eau mais dans le vide... et je n'ai pas regretté. Quelle magnifique expérience que de « voler » au-dessus des arbres, parfois entre (attention aux branches), jusqu'à une hauteur de 100 mètres... Là, je n'avais plus peur... tant que je ne regardais pas en bas mais en face. Le plus difficile en fait, c’était le départ et l'atterrissage. Certaines plate-formes étaient redoutables, telle celle-ci dans un arbre à des dizaines de mètres de hauteur (enfin c'est l'impression que j'ai eue... c’était vertigineux, en tout cas!!)
Tu atterris sur la plate-forme en haut à droite, et tu DOIS repartir de celle de gauche (inclinée et glissante à cause de la pluie) après avoir descendu et monté, non harnachée, des escaliers à travers lesquels tu vois le vide.
Je précise qu'avant l'atterrissage, j'ai dû me hisser à la force de mes bras sur une dizaine de mètres au-dessus du vide, n'ayant pas assez d’élan... Là, tu fermes les yeux bien fort et tu te félicites d'avoir acheté des gants...
Heureusement qu'on avait un petit guide adorable (2 têtes de moins que moi comme celui du dernier treck, ça doit être un critère de recrutement) et patient qui a su m'apaiser... un peu (j’étais quand même au bord de la crise de nerfs). De toute façon j'avais pas le choix : il fallait passer par la pour atteindre la maison ! Alors entre ça ou me faire dévorer tout cru par un tigre ou un ours (il y en a vraiment, je n'extrapole pas!!), c’était tout vu.
Malgré les émotions pas d'incident majeur, je suis arrivée indemne dans ma maison en haut des arbres,
mon arrivée floue à la cabane, seule photo que j'aie de moi « en action »
et meme rentrée indemne 2 jours plus tard... Je vous sens déçus, bande de sadiques.
notre cabane, impossible à prendre autrement qu'en contre-jour, et accessible uniquement en tyrolienne.
Je pensais cohabiter seulement avec un Indien, une Norvégienne et un Australien... mais nous nous sommes aperçus, à la tombée de la nuit, que cette cabane était un véritable squat à rats, moustiques (eh oui, ils volent jusque la-haut) et araignées absolument monstrueuses qui heureusement restaient au plafond, sans compter les essaims d'abeilles qu'on entendait très proches sans les voir, en se demandant quand elles allaient attaquer... J'ai mis mes phobies de côté (politique de l'autruche : je n'ai rien vu, rien entendu, et de toute façon, on dort sous une moustiquaire bien épaisse)... et j'ai profité.
Laissez-moi d'abord vous présenter les lieux, à une altitude de 31 mètres au-dessus du niveau du sol.,
Ce fut le résultat de l’opération mesurage (on s'occupe comme on peut), menée avec une théière pendue au bout d'un fil (on fait avec les moyens du bord)
dans la canopée , mot que je suis toute fière d'avoir appris (après m’être demandé pendant 3 jours ce qu’était cette satanée « canopy » in English!). D’après Wikipedia (à qui on peut faire confiance sur ce coup-là je crois), c'est l'étage supérieur des forêts tropicales, en contact direct avec l'atmosphère et les rayons du soleil.
Ne pas confondre avec le « canapé » de nos amis de Ch'Nord.
au-dessus des nuages
Incroyable mais vrai : on avait l'eau courante, et même de électricité (grâce à des panneaux solaires) !
Première fois que j'ai eu le vertige en prenant ma douche
Si les toilettes n’étaient pas à la turque, on pourrait s'y éterniser en contemplation...
Comme dans un hôtel ! Gentille attention, ai-je d'abord pensé. J'ai mieux compris le soir lors des attaques que nous avons subies.
Les repas étaient livrés par tyrolienne, c’était ça ou le largage par hélicoptère : autre chose que la pizza-mobylette.
J'ai cru halluciner quand j'ai vu que notre premier dîner était accompagné d'une bouteille de vin local qui avait tout l'air d’être rouge ! Depuis le temps que j'en rêvais (home sweet home).
Malacca wine » , ça doit être le nom du vignoble, nous sommes-nous dit naïvement.
Aux battements de mains du début (ceux qui connaissent Ugly Betty comprendront la référence) a succédé, dès l'ouverture de la bouteille, la fausse joie générale. Déjà l'odeur : c'est quoi ce truc?? On ne savait pas, mais ce n’était en aucun cas du vin de raisin, et ça n'incitait pas à la dégustation... Puis la couleur : une espèce de marron aqueux guère appétissant...
Nous avons donc mieux compris pourquoi l’étiquette, au lieu de mettre en garde contre les dangers de l'alcoolisme, fait l'apologie des propriétés du produit, telle la description de ces tisanes dégueulasses qui sont censées te faire maigrir et te protéger contre tous les maux.
agrandissez, ça vaut le coup
Pour votre gouverne : j'ai appris par la suite que le malacca est une baie locale. Ceci explique cela. Ceci dit les Thaïs du Nord font bien mieux avec les fraises.
Nous avons quand même trinqué, après tout, à cadre hors du commun, vin hors du commun.
C'est dans un calme assourdissant que nous avons assisté au coucher de soleil.
C'est l'oxymore qui me vient à l'esprit pour décrire l'ambiance de la jungle. Un vacarme relaxant serait aussi approprié. Je ne peux pas vous décrire la chose car je n' y connais rien en insectes et en animaux, mais ils se mettent tous au diapason pour vous présenter un étonnant concert, qui n'est troublé par aucun bruit artificiel/humain.
Pareil pour la vue : absolument aucune lumière à l'horizon, les cabanes étant suffisamment éloignées les unes des autres pour ne pas qu'on se pollue mutuellement.
Le matin à 6h, j'ai été réveillée par le chant des gibbons à travers mes boules Quies ! Ca aussi, c’était quelque chose... Un peu comme le cri des geckos (sur le principe uniquement!) : ça passe par plusieurs phases complètement différentes, certaines faisant penser à des sons extraterrestres...
Peu après, le déluge a commence. On a dit bye bye a la promenade matinale, ce qui, ai-je eu l'impression, arrangeait bien notre petit guide qui a profité d’être libéré de ses obligations pour piquer un petit somme (ça alors, un Lao qui dort, jamais vu ça). On a fait de même.
Au bout de quelques heures, nous avons été tirés de notre état végétatif par le bruit bien caractéristique de la tyrolienne. Qui diantre pouvait bien avoir le courage (ou l'inconscience?) de nous rendre visite sous ces trombes d'eau ?!
Eh bien... c'est la réincarnation de Tarzan que nous avons vu débarquer, en la personne d'un jeune Allemand torse nu (blond et muscle, forcement). Il nous a raconté qu'il faisait 3 mois de bénévolat après (ou pendant?) ses études d'architecture pour aider a la construction d'une nouvelle cabane dans les arbres. Comme les conditions météorologiques ne permettaient pas de travailler ce matin-la, il s'ennuyait un peu (tu m’étonnes...), donc il est venu voir ce qui se passait dans les cabanes.
Ils ne finiront jamais de m’épater, ces petits Teutons (et de me filer des complexes). Si jeunes et déjà une telle expérience de l’étranger...
Il nous a raconté une anecdote qui n'a pas contribué à me rassurer : le jour de son arrivée, il a demandé à voir les plans de construction de la cabane... il n'y en avait pas ! Bon, apparemment, ils savent ce qu'ils font... mais quand même !!
En début d’après-midi, le déluge a finalement cessé, ce qui nous a permis d'aller rendre visite a nos camarades en empruntant tyroliennes et chemins glissants.
heureusement qu'on pouvait se rattraper aux robustes bambous
Ça, c'est la « big tree house », concue pour 8 personnes.
C'est de la que la vue est la meilleure.
Avec beaucoup de patience, nous avons pu apercevoir quelques gibbons (saviez-vous qu'ils n'ont pas de queue?!) à une vingtaine de mètres (trop loin pour prendre des photos qui donnent quelque chose), et des oiseaux très colorés à moindre distance.
Nous sommes aussi allés voir à quoi ressemblait la pouponnière, autrement dit la cabane des 2 petits Anglais de 19 ans (et déjà à l'autre bout du monde!). Ils se sont sacrifiés pour prendre cette
« romantic tree house » pour 2 personnes. Un comble quand même !! Pas un seul couple dans notre groupe initial de 14 personnes, alors que je suppose que d'habitude, les gens se battent pour l'avoir, cette maison pour 2 !
On enlève ses chaussures à l’entrée !! En arrière-plan, vous reconnaîtrez les bouteilles de la fameuse imitation de vin.
Entre deux, nous avons joyeusement zipliné (je préfère le mot anglais, qui n'a pas la connotation vieillotte de « tyrolienne »),
l'atterrissage imminent d'Anneli, ma coloc norvégienne
OK, si j’étais honnête, je devrais plutôt écrire « frileusement » pour ma part. N'ayant pas voulu m'infliger une 3e fois l’épreuve des 2 tyroliennes que je détestais (voir plus haut) , sachant que je devrais de toute façon le refaire le lendemain pour rentrer, je suis resté à attendre mes colocs sur un banc où j'ai pu observer la faune locale. Outre les sangsues (inphotographiables, effet caméléon sur la terre) qui me faisaient une fascinante mais répugnante danse du ventre, j'ai pu observer cette bestiole digne d'un cartoon
dommage que ce soit flou
Nous sommes rentrés à la cabane pour une deuxième et dernière soirée tranquille.
scène de vie arbresque : l'Australien pique un petit roupillon alors qu'Anneli essaie de soulager avec un slip mouillé d'eau froide son gros orteil meurtri par un atterrissage difficile.
C'est la-haut que j'ai réussi l'exploit de me faire mordre par une sangsue... sous l'aisselle !! (première parcelle de peau nue).Elle a dû ramper pendant des heures pour arriver a se hisser jusque-la. J'irais presque jusqu'à dire qu'elle a du mérite.
Pour une première morsure de sangsue (eh oui, j’étais pas chez les scoots), je serais tentée de dire « même pas mal » (ça pique juste un coup et basta), mais ça doit être parce que les dents ne sont pas restées dans la peau.
Le lendemain, un gros nuage planait sur nous au sens propre comme figuré concernant le retour : la veille encore (où il avait tant plu), un groupe avait du faire une partie du chemin (la dernière section avant d'arriver au parc, en terre)... à pied !!! Vous imaginez le cauchemar ? 6h de pataugeage dans la bouillasse.
Le suspense a duré jusqu'au dernier moment car les portables ne passant pas à cet endroit, on ne pouvait pas appeler pour savoir. On attendait les pick up comme le messie, guettant anxieusement le moindre bruit a l'horizon... surtout la pauvre Anneli et son gros orteil foulé.
Je ne vous raconte pas les cris de joie quand on les a vus arriver. Une véritable ovation.
Fin de ce post-fleuve.
Pour les rabat-joie et les mauvaises langues : oui je sais, pas besoin d'aller aussi loin pour vivre tout ça, chez nous ya l'accrobranche et le zoo de Jurques.
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