6 semaines après mon retour, vlà t'y pas que je retrouve au fond d'un dossier un post perdu, presque mort de désactualisation... Dilemme : je le publie, je le publie pas? Il a de la chance, je n'aime pas écrire pour rien, alors voici le récit, écrit sur le vif, de l'épopée que fut mon retour en terre teutonne après 4 mois de vadrouille à travers le monde.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? Autrement dit: pourquoi prendre un avion direct Hanoi-Francfort (10h de vol) alors que le même trajet est possible aussi en 50 heures avec 4 escales?
Réponse: parce que ça fait plus de choses à raconter, et surtout parce que j'avais un Round the World ticket qui me laissait guère le choix. L'itinéraire étant fixe (contrairement aux dates), il fallait que je reparte de Hong Kong. Soit. J'y serais bien allée en train en traversant la Chine, mais mon timing serré ne me le permettait pas (Sandy n'a pas voulu repousser pour moi la date de son mariage, elle exagère, hein?). Alternative plus rapide: l'avion.
Eh bien figurez-vous qu'un Hanoi-Bangkok-Hong Kong est 2 fois moins cher (si vous êtes aussi nuls en géographie que moi avant ce voyage, regardez sur une carte, vous comprendrez l'absurdité de la chose) qu'un direct Hanoi-Hong Kong. J'ai donc décollé lundi matin aux aurores après une nuit de 3 heures, ai profité des 4 heures d'escale à l'aéroport de Bangkok pour me goinfrer une dernière fois de mes spécialités thaï préférées (pad thai et sticky rice with mango), et me suis tapé plus de 2h de bus aller-retour à Hong Kong pour aller chercher les 4 ou 5 kilos de vêtements chauds et de livres que j'avais laissés à l'hostel dans lequel nous avions séjourné lors de notre débarquement sur le continent asiatique. La dernière robe est rentrée dans mon sac à dos à peu près aussi difficilement que la dernière cuillerée de sticky rice dans mon gosier quelques heures auparavant, c'est-à-dire au chausse-pied. A la différence que ce bienheureux de sac à dos, il n'a pas eu de problème de nausée après (ou du moins, il ne m'en a pas fait part). Il est passé de 12 à 22 kilos depuis le début de ce voyage le cochon (encore plus grossi que moi), sans que ça ait l'air de le déranger le moins du monde. Un kilo de plus et j'étais bonne pour payer une surtaxe.
Trêve de bourrage de sac, j'en reviens à l'hôtel dont le sympathique personnel nous a permis de stocker notre surplus d'affaires pendant 6 semaines. Je vous le conseille (Paris Guesthouse, Chungking Mansion, 33-44 Nathan Road, dans le quartier de Tsim Sha Tsu. Réserver sur www.hostelword.com).
Nathan Road by night... Vue de l'arrêt de bus, qui se situe à une centaine de mètres de l'hostel.
Ce n'est pas le grand luxe (cf post 48), mais c'est propre et tenu par des Indiens très serviables qui n'essaient pas de vous arnaquer. C'est même le réceptionniste qui m'a conseillé de dormir à l'aéroport (check in à 5h30...), m'expliquant qu'il y avait des endroits où s'allonger. Et en effet, c'était même plus confortable qu'une couchette hard sleeper dans un train vietnamien!
Mes compagnons de chambrée. Malgré les apparences, les bancs étaient plus confortables qu'une couchette hard sleeper dans un train vietnamien!
Et au moins, on ne risquait pas de se cogner la tête au plafond en se levant.
Ceci dit, je n'ai pas dormi plus de 2 heures. C'est avec une grande émotion que j'ai retrouvé, sur le vol Hong Kong-Londres, la compagnie Air New Zealand avec ses adorables hôtesses, ses voisins de siège kiwis (c'est-à-dire ouverts et sympathiques), ses petits détails amusants et touchants comme les messages avec smileys sur l'écran pour nous prévenir qu'un repas sera servi dans 30 minutes ou les gobelets gentiment décorés,
son insolite sélection de films... Mon choix s'est porté (entre autres) sur un film japonais complètement délirant, « Rinco's restaurant ». Vous pouvez voir sur l'arrière-plan de la photo du gobelet la première scène qui plante le décor: un village entre 2 collines-mamelles. Une jeune fille devenue muette à la suite d'une déception sentimentale ouvre un resto sans menu et fait des miracles en devinant ce qu'aiment ses invités. Sa mère, alcoolique et nymphomane, vit avec et dort un cochon. Alors qu'elle est en phase terminale de cancer, cette dernière retrouve son amour de jeunesse, et Rinco cuisine le cochon pour leur mariage.
envolée lyrique: les mariés sur le dos du cochon ressuscité...
Bref, un curieux mélange entre une « Amélie Poulain » version culinaire et un « Babe » version gore et cruelle. Oups, désolée, vous comptiez regarder le film et je vous en ai trop dit? Ecoutez donc « la chanson de la fin » qui vous prouvera qu'il y a pire que moi.
http://www.youtube.com/watch?v=EAGA7yRajKk&feature=related
Je n'ai jamais écouté cette chanson jusqu'à... la fin.
Une escale à Londres et 4 plateaux-repas plus tard (+ un petit dej pris avant à l'aéroport, ce qui fait un record de 5 repas dans la journée), me voilà enfin à Francfort (où, non, on ne m'a pas même offert une saucisse de willkommen zurück: tout se perd).
Il ne me reste plus qu'une heure à poireauter après mon train... qui mettra 2 heures à me ramener à Bonn. Incroyable mais vrai, c'est un train direct.
Bilan: départ lundi à 5h30 du mat, arrivée mardi à minuit et demi +7h de décalage horaire= 50 heures de voyage de porte à porte. Je laisse aux matheux le soin de vérifier et si besoin de corriger le calcul.
Je disais donc plus haut: post périmé certes, mais pas complètement hume. Certes, mon fabuleux voyage de 4 mois est bel et bien terminé, mais l'heure de la mort de mon blog n'a pas encore sonné. J'avais oublié de me faire vacciner contre la bougeotte avant de partir, résultat je l'ai attrapée. Après 6 semaines de renflouement des caisses (et d'ennui profond) à Bonn, me voilà repartie, à la découverte de l'Italie cette fois-ci.
Ne me demandez pas quels sont mes plans: tout ce que je sais, c'est que j'atterris à Rome mercredi soir (si Easy Jet le veut bien), que je passerai par Florence, que je ferai probablement du Wwoofing (kekséksa? Patience, j'expliquerai le moment venu)(et ceux qui savent, arrêtez de ricaner, je vous prouverai que malgré les apparences je n'ai pas que du fromage blanc dans les bras), que je terminerai par un petit saut en Suisse, et que je dispose d'à peu près 6 semaines.
31 août 2010
27 août 2010
76. Troc à la viet: une montre-bague contre un peu d'authenticité
Lors de l'ultime soirée (snif) de mon voyage, après avoir arpenté pendant des heures les rues de la vieille ville d'Hanoi(voir post 73) et m'être repue d'un cha ca (voir post 74), je suis allée poser mes fesses fourbues dans un petit bar.
J'y ai goûté des boissons locales, faisant le plein de saveurs exotiques avant le retour en Europe. Après un jus d'abricot salé avec morceaux (pourquoi pas), j'ai commandé un truc plâtreux dont j'ai oublié le nom (c'est cassandra et cassata qui m'empêchent de le retrouver). C'est fait à partir d'une tubercule et c'est censé être très bon pour la peau (ça m'a rappelé le principe de ces tisanes qui, plus elles sont infectes, plus elles sont censées faire maigrir), m'a expliqué la charmante petite jeune fille de 15 ans qui faisait le service. Elle m'a même montré la poudre à partir de laquelle est faite la boisson: ni plus ni moins de la craie. C'est comme ça qu'a commencé notre séance de papotage. En grandes vacances pour 2 mois, cette future lycéenne aide sa maman dans le petit bar manifestement désigné à attirer des Européens: carte en anglais, chaises en bois format adulte et non pas poupée. Cependant, j'étais la seule touriste.
J'ai appris avec surprise que le système scolaire est à peu près le même qu'en France, avec l'équivalent du collège et du lycée, ce qui à la réflexion n'est pas si surprenant. Les cours vont de 7h30 (!!) à 16h, mais pour compenser l'inhumain horaire de démarrage, on fait une sieste dans l'après-midi (jusqu'au collège!) ainsi qu'un goûter commun. Les Viets n'ont peut-être pas Free, mais ils ont tout compris quand même.
Une preuve supplémentaire: l'apprentissage de l'anglais commence dès 6 ans(sauf à la campagne). Tous ceux nés après 1990 auront de grandes chances de posséder une bonne maîtrise de la langue de Shakespeare, à l'image de la petite jeune fille dont le niveau était assez épatant pour quelqu'un qui n'avait encore jamais mis les pieds dans un pays anglophone.
Malgré cela, les Vietnamiens restent assez conservateurs à certains niveaux. Que les jeunes ne s'avisent pas d'avoir un(e) petit(e) ami(e) avant l'âge de 16 ans. « No, Mum would kill me!! » s'est exclamé la petite jeune fille en réponse à ma question « Do you have a boyfriend? ». Je tiens à préciser que ce n'était pas une indiscrétion de ma part: je lui avais simplement retourné sa question (« Are you married? ») en l'adaptant à son âge.
Ça m'a fait très plaisir d'avoir, pour une fois, une conversation d'égale à égale avec une Vietnamienne. Du moins, c'est l'impression que j'ai eue. La petite collégienne n'attendait rien de moi, si ce n'était pratiquer son anglais ou glaner quelques informations sur l'Europe. Le problème au Vietnam et dans tous les pays où notre pouvoir d'achat est énorme, c'est que la gentillesse est rarement désintéressée (pas comme en Nouvelle-Zélande, par exemple, où elle était vraiment authentique). C'est souvent difficile de déterminer où elle s'arrête et où commence le léchage de cul. Le voyageur se sent comme une vache à traire (ou un pigeon, si vous préférez l'image), je ne connais pas les sentiments de l'autochtone envers le touriste mais j'imagine qu'ils doivent être variés et pas toujours positifs. De ce point de vue, c'est bien plus relaxant de voyager dans des pays riches. C'est vraiment dommage, cette barrière de l'argent qui empêche (ou rend difficile) un échange authentique, réduisant la relation à plumé-plumeur. Bien sûr il y a des exceptions, mais c'est rare. Celle-ci valait donc bien le sacrifice de ma dernière bague-montre: il a suffi que la jeune fille m'en fasse un compliment pour que je la lui offre comme cadeau de départ. Vu comme elle s'est réjouie, je ne regrette rien...
...d'autant plus que j'en ai racheté 3 autres lors de mon escale à Hong Kong au retour!
J'y ai goûté des boissons locales, faisant le plein de saveurs exotiques avant le retour en Europe. Après un jus d'abricot salé avec morceaux (pourquoi pas), j'ai commandé un truc plâtreux dont j'ai oublié le nom (c'est cassandra et cassata qui m'empêchent de le retrouver). C'est fait à partir d'une tubercule et c'est censé être très bon pour la peau (ça m'a rappelé le principe de ces tisanes qui, plus elles sont infectes, plus elles sont censées faire maigrir), m'a expliqué la charmante petite jeune fille de 15 ans qui faisait le service. Elle m'a même montré la poudre à partir de laquelle est faite la boisson: ni plus ni moins de la craie. C'est comme ça qu'a commencé notre séance de papotage. En grandes vacances pour 2 mois, cette future lycéenne aide sa maman dans le petit bar manifestement désigné à attirer des Européens: carte en anglais, chaises en bois format adulte et non pas poupée. Cependant, j'étais la seule touriste.
J'ai appris avec surprise que le système scolaire est à peu près le même qu'en France, avec l'équivalent du collège et du lycée, ce qui à la réflexion n'est pas si surprenant. Les cours vont de 7h30 (!!) à 16h, mais pour compenser l'inhumain horaire de démarrage, on fait une sieste dans l'après-midi (jusqu'au collège!) ainsi qu'un goûter commun. Les Viets n'ont peut-être pas Free, mais ils ont tout compris quand même.
Une preuve supplémentaire: l'apprentissage de l'anglais commence dès 6 ans(sauf à la campagne). Tous ceux nés après 1990 auront de grandes chances de posséder une bonne maîtrise de la langue de Shakespeare, à l'image de la petite jeune fille dont le niveau était assez épatant pour quelqu'un qui n'avait encore jamais mis les pieds dans un pays anglophone.
Malgré cela, les Vietnamiens restent assez conservateurs à certains niveaux. Que les jeunes ne s'avisent pas d'avoir un(e) petit(e) ami(e) avant l'âge de 16 ans. « No, Mum would kill me!! » s'est exclamé la petite jeune fille en réponse à ma question « Do you have a boyfriend? ». Je tiens à préciser que ce n'était pas une indiscrétion de ma part: je lui avais simplement retourné sa question (« Are you married? ») en l'adaptant à son âge.
Ça m'a fait très plaisir d'avoir, pour une fois, une conversation d'égale à égale avec une Vietnamienne. Du moins, c'est l'impression que j'ai eue. La petite collégienne n'attendait rien de moi, si ce n'était pratiquer son anglais ou glaner quelques informations sur l'Europe. Le problème au Vietnam et dans tous les pays où notre pouvoir d'achat est énorme, c'est que la gentillesse est rarement désintéressée (pas comme en Nouvelle-Zélande, par exemple, où elle était vraiment authentique). C'est souvent difficile de déterminer où elle s'arrête et où commence le léchage de cul. Le voyageur se sent comme une vache à traire (ou un pigeon, si vous préférez l'image), je ne connais pas les sentiments de l'autochtone envers le touriste mais j'imagine qu'ils doivent être variés et pas toujours positifs. De ce point de vue, c'est bien plus relaxant de voyager dans des pays riches. C'est vraiment dommage, cette barrière de l'argent qui empêche (ou rend difficile) un échange authentique, réduisant la relation à plumé-plumeur. Bien sûr il y a des exceptions, mais c'est rare. Celle-ci valait donc bien le sacrifice de ma dernière bague-montre: il a suffi que la jeune fille m'en fasse un compliment pour que je la lui offre comme cadeau de départ. Vu comme elle s'est réjouie, je ne regrette rien...
...d'autant plus que j'en ai racheté 3 autres lors de mon escale à Hong Kong au retour!
23 août 2010
75. Massage à la tronçonneuse
Après le massage chinois prodigué par une Coréenne en Australie sur le Night Market de Cairns (cf post 44), je n'allais pas m'arrêter dans ma lancée.
Je vais vous livrer une petite étude comparative (absolument dénuée de fondement scientifique) des différents types de massages que j'ai testés depuis.
A Koh Chang, Thaïlande: j'ai expérimenté le massage thaï avec une Thaïlandaise. Tristement banal, mais efficace quand même (vous noterez que je ne suis pas allée jusqu'à dire « agréable ». Le traitement est vigoureux. J'ai accepté sans rechigner qu'on m'enfonce des coudes dans le dos avant de me le faire violemment craquer.. Mais quand j'ai reçu une vieille claque sur la cuisse, j'ai commencé à m'inquiéter... Punition pour un faux-pas dont je ne me serais même pas rendu compte? Viril signe d'affection ? (peu probable venant d'une frêle Thaïlandaise) La justification de la masseuse désolée a éclairé ma lanterne: « sorry, mosquito, mosquito! ».
Si vous payez un supplément, on vous fait le massage à l'huile de coco. La gentillesse et le sourire, par contre, sont inclus dans le prix.
A Phnom Penh, Cambodge, je me suis fait masser les pieds par... des petits poissons friands de peaux mortes. Depuis le temps qu'on voyait les enseignes et les aquariums parfois même directement sur le trottoir...
Vous n'allez pas me croire: après avoir sauté sans problème de 4000m d'altitude, plongé sans rechigner dans une eau infestée de dauphins, bravé des cascades dans des grottes sombres, escaladé des glaciers... … … j'ai failli me dégonfler au moment de tremper mes petits petons (OK, mes péniches) dans l'aquarium. J'ai pris mon courage à deux pieds et me suis soumise à une séance de chatouillage presque insoutenable au début.
Je vous raconte pas comme ça gloussait. Nous avons fini par nous habituer et nous détendre, la binouse gratuite aidant (ça fait partie de la formule habituelle: 3$ les 20 minutes si mes souvenirs sont bons, bière ou coca compris, et comme on aime pas le coca...). Bon, ça ne valait pas un râpage de corne traditionnel, mais ce n'est pas pour le service de pédicure qu'on confie ses pieds aux petits poissons: c'est pour le massage, plutôt agréable une fois passées les 3 premières minutes.
En tout cas, ils sont malins, les Thaï et les Cambodgiens. Ils sont tombés sur une mine d'or avec ces petits poissons qui leur fournissent une main d'œuvre gratuite et docile. Même s'ils pouvaient parler, ils ne pourraient pas trop se plaindre car ils sont nourris et logés, quand même...
Mais qui sait, peut-être se révolteront-ils un jour... (bon sujet de film d'horreur, pour les réalisateurs en mal d'inspiration)
A Phnom Penh encore, intriguée par l'enseigne « seing japanese massage by blind person », j'ai poussé la porte, façon de parler car elle était déjà ouverte. Je me suis retrouvée dans un « salon » très propre, aseptisé, professionnel. Avec Cairns, c'était le seul endroit équipé d'une véritable table (je bégaie) de massage avec un trou pour la tête (en Thaïlande, on doit en général se contenter d'une paillasse vaguement rembourrée). Un contact direct avec la peau devait être considéré comme déplacé puisqu'on m'a fait enfiler une espèce de pyjama d'hôpital très fin à peu près 4 fois trop grand pour moi.
C'était parti pour une heure de massage par une Cambodgienne aveugle. Privée de la faculté de voir, certes, mais dotée d'un 6e sens (ou plutôt un 5e sens de substitution) lui permettant de repérer sans tâtonner les différentes parties de mon corps. Impressionnant.
Elle m'a tiré les lobes, joué du tam tam dans le dos (que ça a réveillé ma toux latente), donné une fessée, chatouillé les cuisses que je me tordais de rire et gigotais dans tous les sens (presque pire que les petits poissons), tiré les doigts de pieds...
Je crois que c'est tout.
A Hoi An, Vietnam, j'ai testé pour vous le massage vietnamien par une Vietnamienne. Ennuyeux par rapport au reste? Détrompez-vous, ce fut le plus haut en couleurs. Informel est un des adjectifs qui me vient à l'esprit pour le décrire. Dès le recrutement, en plein marché. Une femme m'a tannée jusqu'à ce que je dise oui, m'attendant une demi-heure jusqu'à ce que j'aie terminé mes emplettes écharpesques (sinon j'aurais mis quoi avec mes nouvelles robes?!), cédant à mon dernier prix (mais finalement c'est moi qui me suis fait avoir -bien sûr- car elle a raccourci le massage d'un quart).
En pénétrant dans son « salon de massage», j'ai compris pourquoi elle traque la cliente dans la rue: aucun signe extérieur n'en indique l'existence. Peut-être un vague panneau, que je n'ai même pas vu. Elle pousse un rideau et nous entrons dans une arrière-cuisine dans le coin de laquelle traîne une table recouverte d'un drap. Elle me fait signe de m'y allonger et me fout en slip sans autre forme de procès. Bon d'accord. Je ne suis pas pudique et je préfère les francs massages (et non pas maçons) à même la peau, ça tombe bien. Sauf que 1) je me suis aperçu après coup que j'avais mis ma culotte à l'envers, la te-hon (couture et étiquette apparentes), 2) nous avions un public!
3 des copines de la masseuse et sa petite fille étaient attroupées autour de moi. Ce ne fut pas triste. Comme tout le monde, elles se sont extasiées devant le chapeau que j'ai eu pour à peu près un euro en Thaïlande. Puis quand elles ont vu la montre-bague que j'avais autour du doigt, on aurait dit des gamines devant un nouveau jouet. Non sans fierté, je leur ai raconté que je l'avais eue pour un dollar (américain) à Hong Kong, m'embrouillant un peu avec toutes ces monnaies. En fait, elle m'avait coûté le triple, me suis-je souvenu plus tard. L'une me l'enlève du doigt, l'essaie, et me propose de me la racheter pour 2 dollars!! Amusée, je dis yes (j'en avais acheté plusieurs et comptais les offrir aux gens qui m'en feraient des compliments). C'est là que la 2e copine fait monter les enchères: 3 dollars, 3 dollars!! Chacune y allait de sa technique pour me corrompre: l'une me massait le bras (alors que la masseuse officielle s'occupait de mes pieds), l'autre me donnait des petites tapes sur les fesses tout en me proposant un bout de son odieux sandwich. J'aurais pu faire fortune mais je suis trop loyale pour être une bonne commerçante: j'avais donné ma parole à la première, c'est donc elle qui a eu la bague-montre, pour 2 dollars.
Cependant sa copine n'est pas sortie perdante je lui ai acheté pour 5 dollars de bijoux en noix de coco (j'avais cédé à son injonction de « have a look at my shop after the massage »)
Revenons-en au massage à proprement parler... je ne suis pas une experte, mais je dirais que le pétrissage était dominant, alors qu'en Thaïlande on procède surtout par pression. La masseuse m'a enduite de baume du tigre, cette pommade qui fait tant de miracles...
si l'on en croit le mode d'emploi, ça soigne tous les maux. Si vous ne comprenez pas l'English, regardez-donc les illustrations...
j'en ai ramené un petit pot à la maison
mais qui chauffe sacrément! Elle m'en a même fichu sur le cuir chevelu après m'avoir appuyé très fort sur les tempes: si c'était censé me soulager c'était raté, ça n'a fait que me graisser les cheveux.
Conclusion de tout cela? Osez le massage en Asie!! Vous en ressortirez certainement surpris, probablement détendu, peut-être un peu meurtri, mais en tout cas pas déçu.
Vous n'avez pas grand-chose à perdre, avec un prix moyen (je parle pour la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam) de 5 dollars de l'heure (et/ou du heurt, dépendant du style de massage), tant que vous n'allez pas dans les salons de luxe spécial touristes.
Je vais vous livrer une petite étude comparative (absolument dénuée de fondement scientifique) des différents types de massages que j'ai testés depuis.
A Koh Chang, Thaïlande: j'ai expérimenté le massage thaï avec une Thaïlandaise. Tristement banal, mais efficace quand même (vous noterez que je ne suis pas allée jusqu'à dire « agréable ». Le traitement est vigoureux. J'ai accepté sans rechigner qu'on m'enfonce des coudes dans le dos avant de me le faire violemment craquer.. Mais quand j'ai reçu une vieille claque sur la cuisse, j'ai commencé à m'inquiéter... Punition pour un faux-pas dont je ne me serais même pas rendu compte? Viril signe d'affection ? (peu probable venant d'une frêle Thaïlandaise) La justification de la masseuse désolée a éclairé ma lanterne: « sorry, mosquito, mosquito! ».
Si vous payez un supplément, on vous fait le massage à l'huile de coco. La gentillesse et le sourire, par contre, sont inclus dans le prix.
A Phnom Penh, Cambodge, je me suis fait masser les pieds par... des petits poissons friands de peaux mortes. Depuis le temps qu'on voyait les enseignes et les aquariums parfois même directement sur le trottoir...
Vous n'allez pas me croire: après avoir sauté sans problème de 4000m d'altitude, plongé sans rechigner dans une eau infestée de dauphins, bravé des cascades dans des grottes sombres, escaladé des glaciers... … … j'ai failli me dégonfler au moment de tremper mes petits petons (OK, mes péniches) dans l'aquarium. J'ai pris mon courage à deux pieds et me suis soumise à une séance de chatouillage presque insoutenable au début.
Je vous raconte pas comme ça gloussait. Nous avons fini par nous habituer et nous détendre, la binouse gratuite aidant (ça fait partie de la formule habituelle: 3$ les 20 minutes si mes souvenirs sont bons, bière ou coca compris, et comme on aime pas le coca...). Bon, ça ne valait pas un râpage de corne traditionnel, mais ce n'est pas pour le service de pédicure qu'on confie ses pieds aux petits poissons: c'est pour le massage, plutôt agréable une fois passées les 3 premières minutes.
En tout cas, ils sont malins, les Thaï et les Cambodgiens. Ils sont tombés sur une mine d'or avec ces petits poissons qui leur fournissent une main d'œuvre gratuite et docile. Même s'ils pouvaient parler, ils ne pourraient pas trop se plaindre car ils sont nourris et logés, quand même...
Mais qui sait, peut-être se révolteront-ils un jour... (bon sujet de film d'horreur, pour les réalisateurs en mal d'inspiration)
A Phnom Penh encore, intriguée par l'enseigne « seing japanese massage by blind person », j'ai poussé la porte, façon de parler car elle était déjà ouverte. Je me suis retrouvée dans un « salon » très propre, aseptisé, professionnel. Avec Cairns, c'était le seul endroit équipé d'une véritable table (je bégaie) de massage avec un trou pour la tête (en Thaïlande, on doit en général se contenter d'une paillasse vaguement rembourrée). Un contact direct avec la peau devait être considéré comme déplacé puisqu'on m'a fait enfiler une espèce de pyjama d'hôpital très fin à peu près 4 fois trop grand pour moi.
C'était parti pour une heure de massage par une Cambodgienne aveugle. Privée de la faculté de voir, certes, mais dotée d'un 6e sens (ou plutôt un 5e sens de substitution) lui permettant de repérer sans tâtonner les différentes parties de mon corps. Impressionnant.
Elle m'a tiré les lobes, joué du tam tam dans le dos (que ça a réveillé ma toux latente), donné une fessée, chatouillé les cuisses que je me tordais de rire et gigotais dans tous les sens (presque pire que les petits poissons), tiré les doigts de pieds...
Je crois que c'est tout.
A Hoi An, Vietnam, j'ai testé pour vous le massage vietnamien par une Vietnamienne. Ennuyeux par rapport au reste? Détrompez-vous, ce fut le plus haut en couleurs. Informel est un des adjectifs qui me vient à l'esprit pour le décrire. Dès le recrutement, en plein marché. Une femme m'a tannée jusqu'à ce que je dise oui, m'attendant une demi-heure jusqu'à ce que j'aie terminé mes emplettes écharpesques (sinon j'aurais mis quoi avec mes nouvelles robes?!), cédant à mon dernier prix (mais finalement c'est moi qui me suis fait avoir -bien sûr- car elle a raccourci le massage d'un quart).
En pénétrant dans son « salon de massage», j'ai compris pourquoi elle traque la cliente dans la rue: aucun signe extérieur n'en indique l'existence. Peut-être un vague panneau, que je n'ai même pas vu. Elle pousse un rideau et nous entrons dans une arrière-cuisine dans le coin de laquelle traîne une table recouverte d'un drap. Elle me fait signe de m'y allonger et me fout en slip sans autre forme de procès. Bon d'accord. Je ne suis pas pudique et je préfère les francs massages (et non pas maçons) à même la peau, ça tombe bien. Sauf que 1) je me suis aperçu après coup que j'avais mis ma culotte à l'envers, la te-hon (couture et étiquette apparentes), 2) nous avions un public!
3 des copines de la masseuse et sa petite fille étaient attroupées autour de moi. Ce ne fut pas triste. Comme tout le monde, elles se sont extasiées devant le chapeau que j'ai eu pour à peu près un euro en Thaïlande. Puis quand elles ont vu la montre-bague que j'avais autour du doigt, on aurait dit des gamines devant un nouveau jouet. Non sans fierté, je leur ai raconté que je l'avais eue pour un dollar (américain) à Hong Kong, m'embrouillant un peu avec toutes ces monnaies. En fait, elle m'avait coûté le triple, me suis-je souvenu plus tard. L'une me l'enlève du doigt, l'essaie, et me propose de me la racheter pour 2 dollars!! Amusée, je dis yes (j'en avais acheté plusieurs et comptais les offrir aux gens qui m'en feraient des compliments). C'est là que la 2e copine fait monter les enchères: 3 dollars, 3 dollars!! Chacune y allait de sa technique pour me corrompre: l'une me massait le bras (alors que la masseuse officielle s'occupait de mes pieds), l'autre me donnait des petites tapes sur les fesses tout en me proposant un bout de son odieux sandwich. J'aurais pu faire fortune mais je suis trop loyale pour être une bonne commerçante: j'avais donné ma parole à la première, c'est donc elle qui a eu la bague-montre, pour 2 dollars.
Cependant sa copine n'est pas sortie perdante je lui ai acheté pour 5 dollars de bijoux en noix de coco (j'avais cédé à son injonction de « have a look at my shop after the massage »)
Revenons-en au massage à proprement parler... je ne suis pas une experte, mais je dirais que le pétrissage était dominant, alors qu'en Thaïlande on procède surtout par pression. La masseuse m'a enduite de baume du tigre, cette pommade qui fait tant de miracles...
si l'on en croit le mode d'emploi, ça soigne tous les maux. Si vous ne comprenez pas l'English, regardez-donc les illustrations...
j'en ai ramené un petit pot à la maison
mais qui chauffe sacrément! Elle m'en a même fichu sur le cuir chevelu après m'avoir appuyé très fort sur les tempes: si c'était censé me soulager c'était raté, ça n'a fait que me graisser les cheveux.
Conclusion de tout cela? Osez le massage en Asie!! Vous en ressortirez certainement surpris, probablement détendu, peut-être un peu meurtri, mais en tout cas pas déçu.
Vous n'avez pas grand-chose à perdre, avec un prix moyen (je parle pour la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam) de 5 dollars de l'heure (et/ou du heurt, dépendant du style de massage), tant que vous n'allez pas dans les salons de luxe spécial touristes.
10 août 2010
74. Vous reprendrez bien un peu de cha ca?
« Bon, c'est bien gentil tout ça, mais qu'est-ce qu'on mange-t-il à Hanoi à part la soupe de riz?! » Personne ne l'a dit (étonnamment), mais certains l'ont pensé tellement fort que je l'ai entendu d'ici. Ma réponse aura mijoté longtemps (mais n'en sera que meilleure) à cause d'un problème technique (ordi qui se met à faire des caprices de princesse), mais elle est sans détour: on ne peut décemment pas partir sans avoir goûté l'imprononçable cha ca(dont le nom s'apparente, à l'oral, à une danse bien connue amputée de sa dernière syllabe), une spécialité de la ville à base de poisson.
Je me la suis offerte pour ma dernière soirée. Si je voulais changer d'avis au dernier moment c'était foutu:
le menu minimaliste. Au moins, on ne risque pas de t'apporter autre chose que ce que tu as commandé (comme ça arrive si souvent)
Mode d'emploi: on met soi-même dans la poêle le poisson mariné avec des herbes (beaucoup d'aneth):
Et puis on verse ça (en plusieurs étapes) dans un petit bol sur des nouilles de riz, et on saupoudre d'herbes fraîches et de cacahuètes.
Un midi sur un petit étal, j'ai commandé en montrant du doigt un plat mystérieux
qui s'est avéré être composé de crevettes dans une pâte de riz gluant, avec une chips de crevette en-dessous, le tout saupoudré de... (devinez) ... crevettes séchées. Impossible de retrouver le nom.
C'est absolument délicieux mais... ya intérêt à aimer la crevette.
De peur de mourir de faim pendant le voyage retour (crainte qui s'est avérée absolument injustifiée), j'ai ramené dans mes bagages (comme s'ils n'étaient pas déjà assez lourds) cette pâtisserie étouffe-bouddhiste à base de haricot rouge avec cœur en jaune d'œuf: le banh dao xanh (sans les accents).
Comme je savais que j'aurais besoin d'aide pour garder les yeux ouverts au retour avec le jet lag, et que les senteurs d'Asie me manqueraient cruellement, j'ai importé du café.
Confrontée à un choix cornélien,
je me suis décidée pour le mystérieux « weasel coffee ». J'ai tout simplement pris le plus cher en me disant que je ne pouvais pas me tromper, surtout que la marchande m'avait affirmé que c'était « very typical ».
C'est seulement en rentrant à la maison que j'ai fait des recherches sur ce qui fait la spécificité de ce café... Ce que j'ai craignais (ou espérais secrètement?) s'est avéré: les grains sont d'abord avalés par des belettes, puis récupérés dans leurs excréments. C'est dans l'estomac de la bestiole qu'ils subissent un processus de fermentation qui donnerait au café cet arôme si particulier, que j'aime beaucoup personnellement. Ça m'a rappelé le principe de l'huile d'argan...
Qui veut passer prendre le café chez moi?! Dépêchez-vous, il n'y en a bientôt plus...( « quel dommage », j'entends s'exclamer d'ici certains couards qui mourront idiots)
Je me la suis offerte pour ma dernière soirée. Si je voulais changer d'avis au dernier moment c'était foutu:
le menu minimaliste. Au moins, on ne risque pas de t'apporter autre chose que ce que tu as commandé (comme ça arrive si souvent)
Mode d'emploi: on met soi-même dans la poêle le poisson mariné avec des herbes (beaucoup d'aneth):
Et puis on verse ça (en plusieurs étapes) dans un petit bol sur des nouilles de riz, et on saupoudre d'herbes fraîches et de cacahuètes.
Un midi sur un petit étal, j'ai commandé en montrant du doigt un plat mystérieux
qui s'est avéré être composé de crevettes dans une pâte de riz gluant, avec une chips de crevette en-dessous, le tout saupoudré de... (devinez) ... crevettes séchées. Impossible de retrouver le nom.
C'est absolument délicieux mais... ya intérêt à aimer la crevette.
De peur de mourir de faim pendant le voyage retour (crainte qui s'est avérée absolument injustifiée), j'ai ramené dans mes bagages (comme s'ils n'étaient pas déjà assez lourds) cette pâtisserie étouffe-bouddhiste à base de haricot rouge avec cœur en jaune d'œuf: le banh dao xanh (sans les accents).
Comme je savais que j'aurais besoin d'aide pour garder les yeux ouverts au retour avec le jet lag, et que les senteurs d'Asie me manqueraient cruellement, j'ai importé du café.
Confrontée à un choix cornélien,
je me suis décidée pour le mystérieux « weasel coffee ». J'ai tout simplement pris le plus cher en me disant que je ne pouvais pas me tromper, surtout que la marchande m'avait affirmé que c'était « very typical ».
C'est seulement en rentrant à la maison que j'ai fait des recherches sur ce qui fait la spécificité de ce café... Ce que j'ai craignais (ou espérais secrètement?) s'est avéré: les grains sont d'abord avalés par des belettes, puis récupérés dans leurs excréments. C'est dans l'estomac de la bestiole qu'ils subissent un processus de fermentation qui donnerait au café cet arôme si particulier, que j'aime beaucoup personnellement. Ça m'a rappelé le principe de l'huile d'argan...
Qui veut passer prendre le café chez moi?! Dépêchez-vous, il n'y en a bientôt plus...( « quel dommage », j'entends s'exclamer d'ici certains couards qui mourront idiots)
03 août 2010
73. En passant par Hanoi(aque)
J'y suis allée en avion, et à reculons (oui, les 2 choses sont compatibles).
Mon séjour à Hoi An ayant réveillé plus que jamais mon côté princesse, je n'allais pas me taper 22 heures de bus alors que le billet d'avion n'était que 3 fois plus cher. Ne voyez pas d'ironie dans cette phrase: 3 fois plus cher, ça reste pas cher(une cinquantaine de dollars).
Je suis arrivée épuisée quand même (départ aux aurores + insomnie=1h de sommeil), absolument pas en état d'affronter une grande ville bruyante, et extrêmement frustrée après m'être aperçu que le chargeur (bien spécifique à la marque) de la pile de mon appareil photo avait disparu de la poche extérieure de mon sac à dos (oui je sais, quelle idée de le ranger là) après son passage dans la soute.
Après avoir visité une cellule de prison (tout y était, jusqu'aux barreaux sur la fenêtre) (c'est vrai ça aurait pu être pire: sans fenêtre), j'ai trouvé un hôtel convenable dans une petite rue étroite.
vue du mini-balcon
Manque de pot, la chambre (la dernière) n'était disponible qu'à 18h. Raté pour la sieste, et condamnée à rester dehors sous la chaleur étouffante du début d'après-midi. Le soleil était tellement fort qu'il a traversé mon chauffe(ou plutôt protège)-épaules et mon écharpe (la rose, quelle question). La crème solaire ne sert à rien, vu qu'on dégouline littéralement de sueur environ 10 minutes après la sortie de la douche (au plus tard), même moi qui ne transpire normalement jamais!
Ruisselante et affamée, je me suis dirigée vers l'autre bout de la ville (enfin... pas en direction du centre historique) uniquement pour casser la croûte dans un resto dont la description dans le guide m'avait fait venir l'eau à la bouche: quinzaine de fermeture annuelle. Je me rabats sur un autre 2 rues plus loin: l'abonné n'habite pas à l'adresse indiquée. Merci le Lonely Planet et tes adresses périmées/ erronées (le même genre de mésaventure m'est arrivé encore plusieurs fois par la suite).
J'ai failli faire une crise en pleine rue mais je me suis retenue par égard pour les autochtones qui auraient été encore plus embarrassés que moi. Ah, cette fameuse face qu'il s'agit de ne pas perdre...
Après avoir snobbé les « pig's uterus »et « chicken interiors » (dixit la carte) d'une petite gargote, je me suis posée dans le café où Catherine Deneuve (rien que ça) venait prendre son petit dej dans le film Indochine (enfin une adresse du Lonely Planet qui existe encore). Je ne me souvenais pas de la scène, dommage. S'il n'y avait pas l'affiche du film avec son autographe,
on ne se douterait pas du tout que ce modeste local a été le lieu de tournage d'un film si connu.
J'ai lesté mon estomac vide d'une soupe de riz (« rice gruel »).
petit dej typique des Vietnamiens
Pas transcendant (mais pas mauvais non plus). Un peu fade: du riz, de l'eau et quelques brins de ciboulette. J'avais demandé du poisson comme garniture, on m'a refilé du porc. Classique.
Quand on a l'estomac plein, tout va mieux. Après ma sortie de ce lieu mythique, la ville s'est laissée lentement dompter, est venue gentiment vers moi.
Alors que je venais de me faire rabrouer plusieurs fois de suite dans des magasins d'électronique et avais abandonné tout espoir de trouver ce que je voulais, elle(la ville) a mis sur mon chemin un petit marchand improbable qui m'a fourni le chargeur (pour mon appareil photo) que je cherchais pour une dizaine de dollars. Inespéré.
J'ai continué à errer dans les rues très vertes et me suis aperçu que quand on regarde un peu en l'air, on voit beaucoup de balcons à la végétation luxuriante.
Au bord du lac Hoan Kiem qui trône au milieu de la ville, c'est tout aussi verdoyant et agréable. Bruyant certes, mais il suffit d'une paire de boules Quies pour remédier au problème. Je m'y suis posée une petite heure pour admirer le coucher de soleil entre 2 pages de mon bouquin (ne cherchez pas l'erreur: il y avait un lampadaire derrière moi), en trempant mes pieds dans l'eau... Royal.
Le lendemain, après une bonne nuit récupératrice, j'étais d'aplomb pour affronter la fameuse vieille ville... dont je n'ai pas eu le temps de voir la moitié.
J'ai commencé par longer le lac
en prenant garde aux bêtes féroces
sans oublier de présenter mes civilités à Ly Thaito même si je ne le connaissais pas.
J'ai pris le « Huc Bridge »(pont du soleil levant)
pour aller voir le temple Ngoc Son (temple de la montagne de jade, décidément ils font dans le modeste) sur l'île, et je suis enfin arrivée à l'entrée de la vieille ville...en fin d'après-midi.
station de cyclos
Une des spécificités du centre historique d'Hanoi, c'est que chacune de ses rues étroites porte le nom d'une corporation. Mais comme le baptême date du 13e siècle, la réalité n'a plus grand chose à voir avec les noms... C'est ainsi que la rue des haricots et des huiles (d'après la traduction du Lonely Planet) (Hang Dau si vous préférez) est aujourd'hui littéralement envahie par les magasins de chaussures.
Comme ça tombe bien, me suis-je dit, je n'ai rien pour aller avec mes robes!
J'ai vite déchanté après 3 ou 4 magasins: les pointures n'allaient pas au-delà du 36.
C'est eux... ou c'est mes pieds?! Je ne fais pourtant que du 39, pas de quoi me faire rebaptiser Berthe(ni Cendrillon, je l'admets). Mais pour les standards vietnamiens, ça doit être l'équivalent du XXXL.
Mes fondations solides ont dû inspirer confiance à des vendeuses ambulantes: avant que je ne puisse comprendre ce qui m'arrivait, on m'a fichu sur la tête un chapeau pointu, sur l'épaule une barre avec un panier rempli d'ananas de chaque côté, on m'a arraché mon appareil des mains et m'a mitraillée:
je sais, j'ai l'air malin
La contrepartie? L'obligation morale d'acheter de l'ananas (préalablement coupé) au double voire triple du prix habituel. En plus, il était même pas mûr!
La nuit a commencé à tomber (vraiment dommage pour les photos), j'ai pris l'apéro
« bia hoi », bière à 4000 dongs (20 centimes d'euro) qui ne se conserve pas. Moins dégueulasse que son prix ne pourrait le laisser craindre.
sur une « terrasse »(comprendre: siège en plastique de 20 cm de haut sur un trottoir d'un mètre de large) en observant le trafic
puis j'ai continué à me balader avant que tout ne ferme. J'ai vu des choses, comment dire... surprenantes dans la rue Hang Ma, « rue des papiers votifs » ou « rue des contrefaçons » (toujours selon le Lonely Planet). Ce mignon petit magasin par exemple
est spécialisé dans la vente (tenez-vous bien) d'articles religieux
et offre un choix impressionnant de faux billets.
Devinette du jour: qu'est-ce que les autochtones en font, de ces dongs, dollars et euros (et j'en passe)factices?
a) des confettis pour les mariages
b) des parties de Monopoly à n'en plus finir
c) un feu de joie pour Bouddha
d) du papier toilette (pour montrer leur mépris de l'argent)
e) des listes de courses
f) ils écrivent leurs prières au verso
g) ils tentent de les refiler aux touristes bigleux
h) ils retapissent le côté intérieur de leur porte d'entrée avec, c'est censé leur apporter la prospérité (l'essentiel c'est d'y croire)
i) autre chose
J'attends vos hypothèses... un gros lot-surprise récompensera le premier qui trouvera la bonne réponse.
Mon séjour à Hoi An ayant réveillé plus que jamais mon côté princesse, je n'allais pas me taper 22 heures de bus alors que le billet d'avion n'était que 3 fois plus cher. Ne voyez pas d'ironie dans cette phrase: 3 fois plus cher, ça reste pas cher(une cinquantaine de dollars).
Je suis arrivée épuisée quand même (départ aux aurores + insomnie=1h de sommeil), absolument pas en état d'affronter une grande ville bruyante, et extrêmement frustrée après m'être aperçu que le chargeur (bien spécifique à la marque) de la pile de mon appareil photo avait disparu de la poche extérieure de mon sac à dos (oui je sais, quelle idée de le ranger là) après son passage dans la soute.
Après avoir visité une cellule de prison (tout y était, jusqu'aux barreaux sur la fenêtre) (c'est vrai ça aurait pu être pire: sans fenêtre), j'ai trouvé un hôtel convenable dans une petite rue étroite.
vue du mini-balcon
Manque de pot, la chambre (la dernière) n'était disponible qu'à 18h. Raté pour la sieste, et condamnée à rester dehors sous la chaleur étouffante du début d'après-midi. Le soleil était tellement fort qu'il a traversé mon chauffe(ou plutôt protège)-épaules et mon écharpe (la rose, quelle question). La crème solaire ne sert à rien, vu qu'on dégouline littéralement de sueur environ 10 minutes après la sortie de la douche (au plus tard), même moi qui ne transpire normalement jamais!
Ruisselante et affamée, je me suis dirigée vers l'autre bout de la ville (enfin... pas en direction du centre historique) uniquement pour casser la croûte dans un resto dont la description dans le guide m'avait fait venir l'eau à la bouche: quinzaine de fermeture annuelle. Je me rabats sur un autre 2 rues plus loin: l'abonné n'habite pas à l'adresse indiquée. Merci le Lonely Planet et tes adresses périmées/ erronées (le même genre de mésaventure m'est arrivé encore plusieurs fois par la suite).
J'ai failli faire une crise en pleine rue mais je me suis retenue par égard pour les autochtones qui auraient été encore plus embarrassés que moi. Ah, cette fameuse face qu'il s'agit de ne pas perdre...
Après avoir snobbé les « pig's uterus »et « chicken interiors » (dixit la carte) d'une petite gargote, je me suis posée dans le café où Catherine Deneuve (rien que ça) venait prendre son petit dej dans le film Indochine (enfin une adresse du Lonely Planet qui existe encore). Je ne me souvenais pas de la scène, dommage. S'il n'y avait pas l'affiche du film avec son autographe,
on ne se douterait pas du tout que ce modeste local a été le lieu de tournage d'un film si connu.
J'ai lesté mon estomac vide d'une soupe de riz (« rice gruel »).
petit dej typique des Vietnamiens
Pas transcendant (mais pas mauvais non plus). Un peu fade: du riz, de l'eau et quelques brins de ciboulette. J'avais demandé du poisson comme garniture, on m'a refilé du porc. Classique.
Quand on a l'estomac plein, tout va mieux. Après ma sortie de ce lieu mythique, la ville s'est laissée lentement dompter, est venue gentiment vers moi.
Alors que je venais de me faire rabrouer plusieurs fois de suite dans des magasins d'électronique et avais abandonné tout espoir de trouver ce que je voulais, elle(la ville) a mis sur mon chemin un petit marchand improbable qui m'a fourni le chargeur (pour mon appareil photo) que je cherchais pour une dizaine de dollars. Inespéré.
J'ai continué à errer dans les rues très vertes et me suis aperçu que quand on regarde un peu en l'air, on voit beaucoup de balcons à la végétation luxuriante.
Au bord du lac Hoan Kiem qui trône au milieu de la ville, c'est tout aussi verdoyant et agréable. Bruyant certes, mais il suffit d'une paire de boules Quies pour remédier au problème. Je m'y suis posée une petite heure pour admirer le coucher de soleil entre 2 pages de mon bouquin (ne cherchez pas l'erreur: il y avait un lampadaire derrière moi), en trempant mes pieds dans l'eau... Royal.
Le lendemain, après une bonne nuit récupératrice, j'étais d'aplomb pour affronter la fameuse vieille ville... dont je n'ai pas eu le temps de voir la moitié.
J'ai commencé par longer le lac
en prenant garde aux bêtes féroces
sans oublier de présenter mes civilités à Ly Thaito même si je ne le connaissais pas.
J'ai pris le « Huc Bridge »(pont du soleil levant)
pour aller voir le temple Ngoc Son (temple de la montagne de jade, décidément ils font dans le modeste) sur l'île, et je suis enfin arrivée à l'entrée de la vieille ville...en fin d'après-midi.
station de cyclos
Une des spécificités du centre historique d'Hanoi, c'est que chacune de ses rues étroites porte le nom d'une corporation. Mais comme le baptême date du 13e siècle, la réalité n'a plus grand chose à voir avec les noms... C'est ainsi que la rue des haricots et des huiles (d'après la traduction du Lonely Planet) (Hang Dau si vous préférez) est aujourd'hui littéralement envahie par les magasins de chaussures.
Comme ça tombe bien, me suis-je dit, je n'ai rien pour aller avec mes robes!
J'ai vite déchanté après 3 ou 4 magasins: les pointures n'allaient pas au-delà du 36.
C'est eux... ou c'est mes pieds?! Je ne fais pourtant que du 39, pas de quoi me faire rebaptiser Berthe(ni Cendrillon, je l'admets). Mais pour les standards vietnamiens, ça doit être l'équivalent du XXXL.
Mes fondations solides ont dû inspirer confiance à des vendeuses ambulantes: avant que je ne puisse comprendre ce qui m'arrivait, on m'a fichu sur la tête un chapeau pointu, sur l'épaule une barre avec un panier rempli d'ananas de chaque côté, on m'a arraché mon appareil des mains et m'a mitraillée:
je sais, j'ai l'air malin
La contrepartie? L'obligation morale d'acheter de l'ananas (préalablement coupé) au double voire triple du prix habituel. En plus, il était même pas mûr!
La nuit a commencé à tomber (vraiment dommage pour les photos), j'ai pris l'apéro
« bia hoi », bière à 4000 dongs (20 centimes d'euro) qui ne se conserve pas. Moins dégueulasse que son prix ne pourrait le laisser craindre.
sur une « terrasse »(comprendre: siège en plastique de 20 cm de haut sur un trottoir d'un mètre de large) en observant le trafic
puis j'ai continué à me balader avant que tout ne ferme. J'ai vu des choses, comment dire... surprenantes dans la rue Hang Ma, « rue des papiers votifs » ou « rue des contrefaçons » (toujours selon le Lonely Planet). Ce mignon petit magasin par exemple
est spécialisé dans la vente (tenez-vous bien) d'articles religieux
et offre un choix impressionnant de faux billets.
Devinette du jour: qu'est-ce que les autochtones en font, de ces dongs, dollars et euros (et j'en passe)factices?
a) des confettis pour les mariages
b) des parties de Monopoly à n'en plus finir
c) un feu de joie pour Bouddha
d) du papier toilette (pour montrer leur mépris de l'argent)
e) des listes de courses
f) ils écrivent leurs prières au verso
g) ils tentent de les refiler aux touristes bigleux
h) ils retapissent le côté intérieur de leur porte d'entrée avec, c'est censé leur apporter la prospérité (l'essentiel c'est d'y croire)
i) autre chose
J'attends vos hypothèses... un gros lot-surprise récompensera le premier qui trouvera la bonne réponse.
Inscription à :
Articles (Atom)